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Do Not Disturb

Avec François Cluzet, Yvan Attal, Laetitia Casta

Un film de Yvan Attal

Date de sortie : 3 octobre 2012




do not disturb

Un soir, Jeff débarque sans prévenir chez Ben. Pour célébrer ces retrouvailles et distraire son vieux copain de sa vie rangée, Jeff l'entraîne dans une fête. Sur place, une discussion évoque un festival de porno amateur et l'idée prend vite l'allure d'un pari : Jeff et Ben coucheront ensemble sous l'oeil d'une caméra. Ce n'est ni gay ni porno, ce sera de l'Art ! Le lendemain, impossible de se dégonfler. Rien ne les arrêtera, sauf peut être la femme de Ben, l'hétérosexualité ou certaines questions mécaniques...

ENTRETIEN AVEC YVAN ATTAL

  • Comment vous êtes-vous retrouvé à travailler sur le remake d'un film indépendant américain ?

    Ce sont les producteurs d'UGC qui ont racheté les droits de Humpday et qui me l'ont proposé. Ma première question a été de leur demander : pourquoi moi ? La tonalité de mes deux premières comédies et des courts métrages de New York I love you leur semblait être proche de ce qu'ils cherchaient. Lynn Shelton la réalisatrice de Humpday m'a elle aussi appelé pour me dire que j'étais «idéal» pour ça. Elle avait beaucoup aimé Ma femme est une actrice. Le problème de la légitimité étant évacué, j'ai pu me détendre par rapport au fait de faire un remake. Je me suis aussi souvenu que j'avais vendu les droits de remake de mes propres films et qu'en réalité j'avais été très flatté. Je me suis donc libéré de la dimension élitiste très franco-française qui voudrait qu'on ne touche pas à l'oeuvre d'un autre. Je viens de jouer David Mamet au théâtre, qui a été joué partout dans le monde. Pourquoi un auteur de cinéma ne pourrait pas aussi être joué ailleurs ? On rejoue Shakespeare, Mozart, et d'autres moins illustres, depuis toujours. Au cinéma aussi il y a de très bonnes partitions et Humpday en est une.

  • Quelle était votre intention, en tant qu'artiste, en vous attelant à ce projet ?

    J'avais donc le sentiment que Humpday était une formidable partition pour les acteurs, et aussi que le sujet était rarement abordé dans notre cinéma. S'interroger sur la sexualité et ses ambiguïtés sur cette tonalité m'a très vite excité. L'envie était donc double, jouer un des rôles et aussi mettre en scène une histoire qui ne vient pas de moi. Comme pour me mettre vraiment à la place d'un réalisateur. Il n'était pas question pour moi de tout chambouler pour justifier le remake. Je voulais au contraire rester fidèle, en adaptant toutefois à la France. Malgré tout il fallait que ce film devienne le mien et c'était un travail plus qu'intéressant de tourner le sujet d'un autre, de me l'approprier tout en répondant au cahier des charges des producteurs.

  • Quel était le cahier des charges?

    Faire une comédie !

  • C'est un genre que vous connaissez bien, puisque c'est la troisième fois que vous abordez le genre.

    Et à chaque fois, je me dis que c'est la dernière fois !

  • Pourquoi ?

    Parce que c'est un genre très difficile. C'est un peu ingrat pour un metteur en scène de faire de la comédie, c'est un genre dont on est souvent prisonnier. Il faut faire rire et souvent, paradoxalement, ça impose qu'on ne se fasse pas totalement plaisir. Et je crois que j'ai envie maintenant de me faire plaisir, en prenant plus le temps, en laissant traîner certains plans pour créer une atmosphère... j'ai envie d'aller explorer d'autres terrains qu'on n'aborde pas vraiment sur le ton de la comédie. Mais je sais que j'y reviendrai car c'est mon tempérament de rire.



  • Comment s'est passée l'écriture ?

    J'avais écrit mes deux premiers longs métrages seul, et j'ai eu envie de travailler avec quelqu'un. Au moment de New York I love you, mon agent m'a présenté un scénariste, Olivier Lecot, avec qui je me suis tout de suite senti sur la même longueur d'ondes. On a échangé beaucoup d'idées et une vraie collaboration est née entre nous. Si bien que lorsque le projet est arrivé, j'ai tout naturellement eu envie de l'écrire avec lui. Encore une fois, ce qui m'intéressait, c'était de proposer une autre lecture de l'original, sans en bouleverser le propos : à travers Ben et Jeff, tous deux anciens des Beaux-arts, le film interroge sur la place de l'artiste et le rôle d'une oeuvre d'art. Ce questionnement faisait particulièrement écho à ma situation – celle d'un réalisateur qui doit répondre à une commande, et aux impératifs d'un producteur, tout en s'appropriant le sujet de manière personnelle.

  • Comment concrètement ?

    En adaptant la narration à son propre langage cinématographique. Il fallait que je puisse m'y retrouver. Trouver de nouvelles scènes, adapter et enrichir le personnage féminin par exemple. Ce qui m'intéressait, c'était de mettre en scène la sexualité et de parler des questions qui s'y rapportent, sans jamais être embarrassant, même quand la situation se corse… La sexualité est toujours une chose qui nous enferme, qu'on ne remet jamais en question... On se croit libre et sans tabou et on se rend compte qu'on est loin du compte. Surtout les hommes. J'ai l'impression que les femmes connaissent leur désir, pour elles, assumer leur sexualité n'est pas une remise en question de leur identité. Chez les hommes c'est plus compliqué. Dès le scénario, je me demandais comment raconter la trajectoire des personnages à travers les lieux qu'ils pourraient parcourir, et ce qui les pousse à se faire telle ou telle confidence dans un endroit plutôt qu'un autre. J'avais l'impression aussi qu'il me manquait une scène un peu déjantée qui embarque le spectateur dans le délire des deux copains. Étant donné le sujet du film, je me disais que plus j'irai vers l'originalité et la poésie, plus le public serait susceptible d'adhérer à cette histoire hors normes. Et je trouvais que cela pouvait passer par ce genre de scène - dans la cellule de dégrisement par exemple - onirique et déconnectée de la réalité.


    DO NOT DISTURB : BANDE-ANNONCE Full HD de Yvan... par baryla

  • Qu'est-ce qui pousse vos deux protagonistes à s'embarquer dans leur projet délirant ?

    Quand on est jeune comédien, on veut tout expérimenter car on a une vision naïve de l'art et on a envie de brûler les étapes pour ouvrir ses horizons. Ca peut passer par la drogue, l'alcool ou des comportements sexuels considérés comme transgressifs. De même, l'artiste cherche sans cesse à faire exploser les limites et à se faire violence pour aller là où il a peur d'aller – et donc à tenter l'expérience de l'homosexualité si on est hétéro. La limite de son talent c'est la limite de son courage, de sa propre audace. C'est pour cela que j'ai mis l'accent sur le fait que mes deux protagonistes soient des artistes frustrés qui se retrouvent des années après pour monter un projet artistique, et que ce soit sur cette base-là que leur projet démarre.

  • DO NOT DISTURB est très cohérent par rapport à vos deux précédents films qui exploraient la mise à l'épreuve d'un couple.

    J'ai l'impression que c'est d'autant plus vrai que j'ai développé le rôle de la fille. En fouillant le personnage féminin, je me suis intéressé au couple : quelle est la place d'Anna dans le trio ? Dans quelle mesure influence-t-elle la décision de Ben ? Comment évolue-t-elle au cours du film ? Ben la connaît-il aussi bien qu'il le pense ? Et puis Ben est un type rangé: femme, maison, voiture, boulot. Comme Vincent dans Ils se marièrent…, mon deuxième film, il a peur de passer à côté de la vie alors que les années filent. Il se sent soudain à l'étroit quand son ami Jeff débarque. Mais il a peur du vide.

  • Il y a parfois un léger décalage – voulu – entre le son et l'image, comme si vous filmiez l'événement et son impact immédiat sur les personnages.

    Dans la voiture, c'était purement conçu pour donner du rythme à la scène sans avoir besoin de tout montrer : cela me permettait de dilater le temps d'une manière formelle. Dans la séquence de discussion entre Anna et Ben, la confession de Laëtitia devient un dispositif mental. Comme si ce qu'elle racontait se détachait de la réalité : à partir du moment où elle lui avoue qu'elle a eu une liaison avec un mec, Ben regarde cette femme en se demandant si c'est bien elle qui lui parle... J'avais envie de m'extraire de la simple confidence pour susciter une attention particulière sur ce que ressent Ben, et aussi sur ce qu'exprime Anna car c'est sa dernière scène dans le film. Et cela permet aussi de donner du crédit à ses propos. Certes, j'aurais pu monter la scène en champ-contrechamp, mais j'avais envie d'un autre procédé qui crée de l'émotion. Car, à ce moment-là, quelque chose d'important se joue vraiment au sein de ce couple.

  • Comment s'est passé le casting ?

    J'avais envie de travailler avec François Cluzet bien avant ce projet. Pourtant, même si j'ai rapidement pensé à lui pour ce rôle, je ne l'ai pas sollicité tout de suite. Je crois que c'était difficile de me trouver un mec ! (rires) En fait, je n'avais pas envie d'un acteur comique pour Jeff car je voulais donner du crédit et du réalisme à l'histoire. Du coup, j'ai contacté François parce qu'il apporte de la justesse au propos. Il est très drôle, mais il ne force pas le rire ou la blague. Ce qui a été déterminant pour moi c'était malgré tout le défi que représentaient les 20 minutes de film dans cette chambre d'hôtel. Un défi de mise en scène mais aussi un défi d'acteurs. J'avais besoin d'un acteur «costaud» comme on dit. Avoir la double casquette de metteur en scène et d'acteur peut devenir très contraignante dans ce genre de scène. François me rassurait, j'avais confiance dans sa capacité à me relancer comme acteur quand j'étais très concentré sur le cadre et la mise en scène. Je me suis senti totalement en osmose avec lui dans cette dernière partie du film et je trouve qu'il dégage quelque chose de très féminin dans sa dernière scène : Ce Jeff qui se la joue très viril se débarrasse peu à peu de tout son attirail de macho, et se retrouve très démuni. Ce qu'il dit à Ben ressemble presque à une déclaration d'amour. De même, je souhaitais tourner avec Laëtitia Casta depuis longtemps. Je lui avais proposé un rôle dans Ma femme est une actrice, mais elle m'avait dit non. Les occasions sont rares et celle ci était peut être la bonne. Le rôle n'était pas évident elle l'a abordé avec beaucoup de générosité. Elle apporte autant de fraîcheur que de mélancolie. Je la trouve particulièrement touchante. Elle me permettait aussi de désamorcer une possible interprétation de la suite : si la sexualité de Ben devait être mise à l'épreuve, il lui fallait une femme qui soit vraiment une femme... Charlotte Gainsbourg n'était pas censée être dans le film, mais quand le directeur de casting a eu l'idée d'Asia Argento, Charlotte s'est imposée. Je savais qu'elles avaient envie de se rencontrer et que le couple qu'elles formeraient serait évident. Asia est une actrice qui ne perd pas de temps, elle va droit au but et le seul regret que j'ai avec elle, est de ne pas avoir pu profiter de sa présence plus longtemps. Avec Charlotte aussi j'ai eu cette frustration, mais je le savais à l'avance. J'avais envie qu'on s'amuse. Lui faire porter un gode ceinture et la voir soudain avec un sexe d'homme était une belle façon de continuer à explorer le sujet ! Mais surtout, j'avais envie de pouvoir jouer avec elle autre chose qu'un couple. Là, on met un pied dans cette possibilité. Nous sommes un peu prisonniers et je le suis surtout en tant que metteur en scène avec elle à moins que je ne joue plus dans mes propres films...

  • Il y a quand même ce constat qu'à ce jour vous avez réalisé trois comédies, et qu'on ne voit jamais le Attal acteur dans ce genre chez les autres…

    C'est peut-être pour ça que j'en réalise ! On me propose tellement de drame comme acteur, du coup j'ai envie d'aller à l'opposé et je me retrouve tout le temps à écrire une comédie. J'aimerai maintenant renverser la vapeur.



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