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Un prophète

Avec Tahar Rahim, Niels Arestrup

Un film de Jacques Audiard

Date de sortie : 26 août 2009

Synopsis




Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. À son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans.

D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des “missions”, il s'endurcit et gagne la confiance des Corses.

Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau...



Entretien avec Jacques Audiard




  • A Cannes, lors de la conférence de presse, vous avez parlé de la dimension ironique du titre, UN PROPHÈTE.

    Car cette dimension est réelle, mais apparemment, elle ne passe pas. Le film aurait aussi pu s'appeler LITTLE BIG MAN par exemple. Ce titre agit comme une injonction, il oblige à comprendre quelque chose qui n'est pas spécialement développé, que c'est juste un petit prophète, un nouveau prototype de mec. A l'origine, je voulais trouver une équivalence française à « You Gotta Serve Somebody », une chanson de Dylan qui dit que l'on doit toujours être au service de quelqu'un. J'aimais le fatalisme et la dimension morale de ce titre, mais je n'ai pas trouvé de traduction satisfaisante, alors c'est resté UN PROPHÈTE.

    un prophète
    Un Prophète : affiche

  • Comment en êtes-vous venu à raconter cette histoire ?

    Ce qui nous intéressait avec mon co-scénariste, Thomas Bidegain, c'était de se demander comment à partir du sujet d'Abdel Raouf Dafri et Nicolas Peufaillit, nous allions créer une histoire de cinéma qui nous semblerait pertinente. Il fallait donc trouver une manière de faire résonner UN PROPHÈTE dans le champ contemporain. Nous voulions fabriquer des héros à partir de figures que l'on ne connaît pas, qui n'ont pas de représentation iconique au cinéma, comme les Arabes par exemple. En France, le cinéma a tendance à les mettre en scène uniquement dans des représentations naturalistes et sociologiques. Or, nous voulions faire un pur film de genre, un peu à la manière du western qui a mis en lumière des visages que l'on ne connaissait pas et qui les a transformés en héros.

  • Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre une gueule d'ange comme Tahar Rahim dans le rôle de Malik El Djebena ?

    J'ai toujours été attiré par des prototypes masculins un peu juvéniles, qui ne sont pas caractérisés par leur degré de testostérone. A plus d'un titre, je pourrais faire le rapprochement entre Matthieu Kassovitz avec lequel j'ai travaillé plusieurs fois et Tahar Rahim. Non pas que l'un me fait penser à l'autre, mais tous les deux sont des prototypes masculins auxquels je suis sensible.

  • Etait-ce également une volonté de faciliter l'identification du spectateur avec le personnage ?

    J'ai du mal à projeter l'identification au-delà de moi-même, mais bien sûr, il y avait ce désir. Ca me semblait plus pertinent que le cliché du film de prison habité par des personnages hyper virils… Tous les taulards de mon film ne sont pas des baraques, ils ne sont pas faits pour cet environnement, mais paradoxalement ils vont développer des qualités qui vont leur permettre de le dominer.

  • A travers le personnage de Malik, le film véhicule l'idée que le savoir et la connaissance permettent d'accéder au pouvoir.

    Oui et c'est ce qui est le plus intéressant. Ce type de personnage casse l'idée générale qu'il n'y a pas que les « sanguins à gros bras » qui l'emportent. En suivant le parcours de Malik, on observe un cerveau en action, un cerveau qui donne des preuves d'adaptabilité phénoménale que le personnage va d'abord utiliser dans des comportements opportunistes, « sauver sa peau », survivre pour ensuite améliorer son sort et enfin accéder à un autre niveau, au pouvoir.



  • Cette dimension du film rappelle l'ascension d'Albert Dehousse, personnage principal d'UN HÉROS TRÈS DISCRET.

    Oui, ce sont des modèles de récit de formation. Le principe initial serait de présenter un personnage dans son dénuement le plus grand et de se donner la possibilité de voir se constituer la personnalité du héros. L'histoire d'UN PROPHÈTE dépeint quelqu'un qui va accéder à une position qu'il n'aurait jamais atteinte s'il n'était pas allé en prison. Le paradoxe se situe là.

    un prophète film
    Un Prophète

  • Comment avez-vous structuré votre désir d'ériger Malik en héros ?

    En partie à travers l'image des Arabes dans le cinéma qui est soit nulle, en les représentant en terroristes, soit simplement naturaliste en ne faisant que coller à la réalité sociale. Ces postulats m'ont très vite amené à la question du choix des comédiens. Pour le rôle de Malik, il fallait quelqu'un d'extrêmement polymorphe et qui correspond parfaitement à la thématique de l'identité sur laquelle le film repose. C'est un jeune homme qui n'a pas d'histoire et qui va s'en écrire une sous nos yeux. Très tôt, nous avons su que ce récit-là ne pouvait pas tenir s'il était incarné par des acteurs identifiables, des « têtes connues », justement parce qu'il s'agit d'une histoire d'accession à la visibilité.

  • Y avait-il également l'envie de décloisonner le cinéma français ?

    C'était inhérent au projet. Je n'ai pas une filmographie considérable, je n'ai réalisé que cinq films. J'ai travaillé avec Matthieu Kassovitz, Vincent Cassel, Romain Duris, et d'autres acteurs vraiment formidables, mais après DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ, j'avais envie d'inconnus. Cette idée allait de pair avec la conscience que le cinéma a une inscription sociale forte. Et que s'il ne parle pas du monde tel qu'il est, s'il ne capte pas le monde qui défile, je ne sais pas à quoi il sert. Quand je dis ça, ce n'est pas polémique, c'est juste que mon truc est d'inscrire de la fiction dans ce qui semblerait être de la réalité. Je pense qu'aujourd'hui, en France, le cinéma est incroyablement réducteur de ce point de vue là. Je ne sais pas de quelle réalité le cinéma français parle. Pour ma part, si je dois me concentrer sur mes proches et mes semblables, on va vite faire le tour. Encore une fois, je parle juste de ma boutique, les autres font exactement ce qu'ils veulent. Donc oui, le projet du film était de décloisonner autant le casting que de prendre en compte le fait que le monde change et que les figures héroïques doivent évoluer. A mon sens, il y a de nouvelles mythologies à bâtir sur de nouveaux visages et de nouveaux parcours.

  • Malik a un rapport très détaché et opportuniste à son identité.

    Les Corses le considèrent comme un Arabe et les Arabes comme un Corse. Il est renvoyé en permanence dans les cordes et donc, naturellement, il va aller vers sa communauté. Là, il va trouver et découvrir quelque chose qu'il ignorait. De même que c'est un voyou particulier, Malik est un croyant particulier.

  • A ce titre, pouvez-vous nous parler du fantôme qui accompagne Malik et lui inspire des visions mystiques ?

    Le film a des moments oniriques, mais ce n'est pas par volonté de mysticisme. Cela découle du cheminement de deux scénaristes qui, sur un tel film, vont se poser la question du genre et à quelle condition il restera possible. Le fantôme de Reyeb vient de là, il nous permet de passer à un niveau de fantaisie qui nous aide à libérer le récit. Grâce à lui, on peut également invoquer le soufisme, les derviches et amener une autre dimension scénaristique.

  • En ce moment, le cinéma de genre a tendance à faire des obscurs et des damnés ses nouveaux héros. Dans UN PROPHÈTE, vous partez d'un damné pour en faire quelqu'un qui va vers la rédemption.

    ...Et avec des outils qui ne sont pas recommandables. Il y a toujours un côté « par défaut » à faire des héros négatifs. Ca m'intéresse modérément. Moi, j'aime que mon héros apprenne des choses et s'en serve. Je trouve que le cinéma a cette fonction là : il regarde le réel pour nous apprendre à nous en servir. Peut-être que la leçon assénée par Malik est une leçon paradoxale, mais je la trouvais suffisamment intéressante.

  • En tout cas, il dit qu'il faut apprendre.

    Apprendre, être attentif, ne pas ouvrir sa gueule tout le temps, être réservé. Et surtout ne pas se brûler deux fois au même endroit, parce que la troisième fois on est mort.

  • Est-ce que, selon vous, UN PROPHÈTE est un film moral ?

    Oui, ce qui aurait été immoral, c'est d'en faire un personnage sans conscience. Or il a conscience du bien et du mal, il le sait dans sa chair, car justement, on lui a fait du mal.

  • Comment expliquez-vous le mystérieux sourire de Malik durant la fusillade ?

    Malik a soudain le sentiment d'être dans un film et d'être invulnérable comme un personnage de fiction, alors que les autres sont en train de s'enliser dans des événements qui les dépassent petit à petit. C'est un personnage qui, au lieu de s'alourdir sous le poids des choses qu'il vit, gagne en légèreté, et qui va se libérer au fur et à mesure.

    prophete
    Un Prophète

  • Est-ce qu'en plus d'être un personnage la prison est une métaphore ?

    Evidemment, le film de genre se présente toujours comme métaphore. Le personnage étant incarcéré pour une longue peine, la volonté était qu'il comprenne que ce qu'il allait apprendre à l'intérieur lui servira plus tard à l'extérieur, donc d'arriver à une homothétie entre ces deux univers.

  • Vous définissez le personnage de César joué par Niels Arestrup comme un « roi sans divertissement ».

    Oui, en référence au personnage de Giono. Un roi, un ogre en fin de parcours qui va régner sur une tribu d'araignées.

  • Le film nous donne à penser que vous avez bâti le personnage de César sur un archétype très fort, presque mythologique.

    C'est vrai, mais nous ne voulions pas être trop littéral. Niels Arestrup dans le rôle d'un parrain corse, c'est presque invraisemblable, mais c'est à cette condition-là que le film se met à trembler d'une manière intéressante.

  • Comment caractériseriez-vous sa relation particulière à Malik ?

    Au moment de l'écriture, nous avons essayé de dynamiter au maximum l'idée d'une relation père-fils au profit d'une relation maître-esclave. César n'est pas le père putatif de Malik, il le tient dans la sujétion, il est dur avec lui et ne manifeste aucune tendresse paternelle. Il n'y a aucun sentiment ni d'amitié ni d'affection entre eux, ce sont uniquement des rapports d'asservissement.

  • Vos films précédents tendaient de plus en plus vers de grandes histoires d'amour et brusquement celui-ci en est dénué. Pourquoi ?

    Je crois que c'est lié au parcours de Malik, à ce qu'on lui fait faire. Malik est quelqu'un qui vient tellement de nulle part qu'il n'a pas eu le temps de se constituer un « programme » amoureux. C'est pour ça qu'à la fin, on suggère qu'il puisse se mettre avec Djamila. Comme sa vie a été amputée très tôt par la prison, il prend la vie de quelqu'un d'autre en cours et ça lui convient très bien ainsi. Via cette conclusion, nous souhaitions induire que cette place, aux côtés de Djamila, était son objectif principal. C'est un apaisement, un calmant. D'ailleurs, il sera probablement un très bon père.

  • La fin du film pourrait ouvrir sur une suite.

    Effectivement. C'était induit que l'on se pose la question du destin de Malik El Djebena avec cette femme, cet enfant et la vie devant lui. D'autant plus que Malik est un voyou qui déteste les voyous, il les trouve infréquentables, bêtes et dangereux. C'est un personnage qui a un regard très critique, il ne supporterait pas les gourmettes et les signes extérieurs de voyoucratie.

  • S'il y avait un deuxième volet, il porterait sur quoi ?

    J'aimerais voir Malik continuer à développer des compétences et utiliser des outils qu'il vient d'apprendre à manier. Un peu comme dans DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ. Faute d'être devenu pianiste concertiste, le héros était devenu un agent hyper compétent. Un type comme Malik, on le laisse tout juste formé et on sent qu'il a un avenir intéressant.

  • On a le sentiment que l'un de vos talents de metteur en scène, c'est de créer les conditions idéales de fabrication de vos films : vous prenez le temps d'écrire, le temps de constituer votre casting et le temps de tourner.

    Ce que vous dites supposerait une conscience de moi-même que je n'ai pas. Seules des maisons de productions comme Why Not peuvent faire coïncider l'objet à l'outil… Ailleurs, ce serait compliqué pour moi. Réaliser c'est un truc difficile, très lourd et je le dis sans vouloir donner l'impression de cracher dans la soupe. De toute façon, ce métier est le seul dont je sois capable. Je crois que les gens me prêtent des qualités auxquelles, si je m'arrête dessus, je ne crois pas vraiment. Les gens qui m'entourent ont plus confiance que moi en ma capacité à faire du cinéma et ils me poussent à ça. Le fait d'avoir écrit pendant longtemps, d'avoir métabolisé mon histoire, de l'avoir remise en question, d'avoir beaucoup interrogé la pertinence de mon sujet, d'avoir cherché à l'inscrire dans un vrai projet de cinéma, d'avoir suivi une longue phase de préparation me donnent le sentiment de savoir à quoi le film doit ressembler. Ensuite, il faut amener les gens à comprendre dans quel monde se situe le film et cette phase est passionnante. C'est un processus qui fait que le cinéma est unique, quand on va rendre collectif un projet de création. La seule chose que je sache réellement, c'est à quelles conditions et comment le film doit briller dans le fond. Parfois, la prise de conscience collective ne se fait pas partout et cela s'accompagne de profonds moments de solitude, de doute. Par moment, je ne sais même plus si ce que je fais a du sens. C'est pour ça que je suis très heureux et reconnaissant à l'égard des gens avec lesquels je travaille.

  • Sur ce film, avez-vous ressenti la contrainte du budget ?

    J'ai ressenti la lourdeur de ce film à des tas de niveaux ! C'est un scénario dense, minuté avant tournage à 2h30, dont on sait d'avance qu'il va être long et difficile à produire. De plus, il était impossible de tourner en décor naturel, il a fallu construire une prison, démarche essentielle, car elle éloignait le film du naturalisme mais imposante. Ensuite, il fallait peupler la prison, lui donner vie et cela signifiait beaucoup de figurants chaque jour à gérer sur le plateau. Donc oui, à ce titre, la prison est un personnage à part entière. Dans le travail de mise en scène, il fallait procéder à l'envers et mettre les arrière-plans en scène avant les comédiens. C'est assez significatif de la contrainte et du bouleversement que représente le fait de tourner dans un tel décor.

  • Est-ce que vous étiez conscient en faisant UN PROPHÈTE de faire un film qui s'ancre dans la culture populaire ?

    C'est ce dont j'avais envie. Pour autant, nous souhaitions faire un anti SCARFACE. Pour moi, les névropathes sont de purs crétins et ne peuvent être en aucun cas des objets d'identification. L'ascension d'un fou furieux ne m'intéresse absolument pas. En revanche, un film comme LA HAINE de Matthieu Kassovitz a permis de capter quelque chose auquel je suis sensible. Si UN PROPHÈTE va parfois sur le même terrain, c'est volontaire. Il y a un manque que ces deux films cherchent à dénoncer.

  • Vous êtes reconnu comme étant un grand directeur d'acteurs. Comment abordez-vous ce pan du travail ?

    Avec les comédiens, on va loin dans le dénudement mais ce n'est possible d'aller aussi loin que si vous les accompagnez dans leurs états. Si vous restez fringué, si vous manifestez votre peur, votre inquiétude, vous n'aurez pas l'engagement des comédiens. Il faut être avec eux, s'étonner mutuellement, douter ensemble et se faire peur tout le temps ; car quand ça semble acquis, ça s'endort...

  • Plus précisément, qu'est-ce que vous attendez d'un comédien ?

    Ce que j'attends d'un comédien, c'est précisément ce que je n'attends pas. Qu'il soit capable de produire quelque chose auquel je n'étais pas préparé. Et je crois que c'est ce qu'il souhaite également, que le dispositif que je mets en place l'amène dans un endroit nouveau.

  • Depuis vos premiers films, votre cinéma s'est énormément libéré de la contrainte du cadre.

    Effectivement, avant j'étais dans une conception un peu géométrique, mécaniste, où je pensais à la technique avant de penser au jeu. A partir de SUR MES LÈVRES, l'inverse m'est apparu. Même si la technique reste importante, c'est d'abord le comédien qui compte.

  • Dans tous vos films, il arrive que l'image s'obscurcisse jusqu'à ne laisser visible qu'un détail.

    Oui, c'est un effet que j'appelle « La Mano Negra, » que je faisais en petit sur mes films en super 8 et que je fais maintenant en coûteux, avec des effets spéciaux. En fait, c'est juste que parfois je trouve qu'il y a trop d'image, trop de lumière, trop de champ, que c'est trop ouvert et qu'il faut réduire. Ce sont des rapports totalement fétichistes à l'image. Je suis bouleversé par l'image des films muets qui nous vient après des générations d'interpositif, d'internégatif et qui semble surgir d'un monde tellement lointain. Ca peut me rendre fou.

  • C'est une forme de signature ?

    Non et il va falloir que j'arrête si ça se voit. D'ailleurs, je crois qu'il faut que j'arrête avec la pellicule et l'outil chimique, c'est un rapport trop fétichiste pour moi dans lequel je m'enferme. Je ne sais plus si c'est le bon outil pour regarder le monde.

  • C'est un récit qu'on aurait pu imaginer en cinémascope.

    J'ai essayé beaucoup de matériel pour ce film : de la HD, du 16, des caméras ultralégères, tout un tas de choses qui ont failli me faire perdre la tête. J'ai pensé au scope bien sûr, mais je ne l'ai pas retenu car ça m'obligeait à trop cadrer. Je pense que j'aurais été malheureux au bout de deux semaines, car l'histoire et le décor du film produisaient des anticorps très forts. J'ai essayé des choses stylistiques un peu en rupture, mais ça n'allait jamais. Finalement, c'est le film qui a dicté sa loi esthétique et c'était une loi d'airain.

  • Aimeriez-vous tourner plus souvent ?

    Oui. Quand tout se passe bien, je fais un film tous les trois, quatre ans. J'aimerais tourner plus, car ça réglerait un certain nombre de problèmes, notamment la peur. Je pense que j'ai trop d'appréhension, que j'écris trop longtemps. Nous avons mis trois ans pour écrire ce scénario. C'est trop.

  • Vous ne voulez plus écrire ?

    Non, là-dessus, je suis très clair. Je n'en peux plus. Toutes ces thématiques qui commencent à m'accrocher, comme un vieux pantalon… Sur le tournage, le scénario finit par m'ennuyer, j'ai l'impression de le connaître par coeur, je me mets à en douter. Je veux qu'autre chose se passe. Un soir, durant le tournage, l'assistant et la scripte sont venus me voir alors que je m'apprêtais à rentrer chez moi et ils m'ont dit : « Il faut que tu arrêtes de douter du scénario ». Sous-entendu : « tu vas droit dans le mur ». Je crois que si je n'étais pas impliqué autant dans chaque stade d'écriture et que si je tournais plus souvent, je me sentirais beaucoup plus libre.



    Un prophète : le casting




  • Tahar Rahim Malik - El Djebena
  • Niels Arestrup - César Luciani
  • Adel Bencherif - Ryad
  • Reda Kateb - Jordi le gitan
  • Hichem Yacoubi- Reyeb
  • Jean-Philippe Ricci - Vettorri
  • Gilles Cohen - Prof
  • Antoine Basler - Pilicci
  • Leïla Bekhti - Djamila
  • Pierre Leccia - Sampierro
  • Foued Nassah - Antaro
  • Jean-Emmanuel - Pagni Santi
  • Frédéric Graziani - Chef détention
  • Slimane Dazi - Lattrache



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