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Autour des affiches d'Alfons Mucha

Musée des Ursulines, Mâcon

Exposition du 6 mars au 16 mai 2010


Alfons Mucha commença à dessiner dès son plus jeune âge. Aux formations classiques dans les écoles des beaux-arts il préféra le travail en atelier qu’il expérimenta à Vienne au sein d’une entreprise de décors de théâtre.

Son travail et ses capacités exceptionnelles lui valurent d’être rapidement remarqué par des commanditaires et mécènes tchèques et viennois, tels que les comtes Eduard et Egon Khuen Belasi qui le prirent en charge et l’incitèrent à entrer à l’Ecole des beaux-arts de Munich.

Après cette première formation, Alfons Mucha se rendit à Paris en 1887 pour étudier aux Académies Julian et Colarossi. Paris est alors la capitale la plus fascinante du monde, elle attire en son coeur tous les artistes de la nouvelle scène artistique internationale. Elle offrit bientôt à Alfons Mucha sa célébrité : en 1894, il soumit à l’imprimeur Lemercier un projet pour l’affiche de la pièce Gismonda dans laquelle jouait la grande Sarah Bernhardt. Si l’imprimeur était quelque peu réticent vis-à-vis de l’affiche proposée, l’actrice y adhéra et incita Lemercier à l’imprimer. Le nom et l’art de Mucha se trouvèrent alors exposés sur les murs et palissades de Paris et l’artiste devint célèbre du jour au lendemain. Sarah Bernhardt s’attacha à lui et conclut un contrat de six années avec le peintre. La carrière d’Alfons Mucha était lancée.

Dès 1896, Alfons Mucha exposa à Paris, tout en voyageant à travers l’Europe. Ainsi révélé au grand public, il devint l’artiste à la mode et le restera jusqu’en 1904 lorsqu’il quittera Paris pour les Etats-Unis. S’il poursuivit son travail pour Sarah Bernhardt, il se lança dans l’affiche commerciale et la "réclame" de la bière, du savon, du chocolat ou encore des bicyclettes grâce à l’imprimeur Champenois qui lui proposa un contrat. Cette activité lui permit d’exploiter les trouvailles graphiques qu’il avait mises au point, telle que l’auréole, le fer à cheval inscrit dans l’espace rectangulaire, qui crée une tension dynamique dans la composition et qui devint un trait caractéristique de l’oeuvre de Mucha (La Plume, 1899 ; Les Arts : La Poésie et La Peinture, 1898).

Fort de ces expériences et incité par Champenois, Mucha s’orienta alors vers la production de panneaux décoratifs. Conçus comme des oeuvres purement artistiques, ils procurent à Mucha une grande liberté de création et lui permettent d’expérimenter de nouvelles formes à travers des thèmes comme Les Quatre Saisons : L’Eté (1903), Les Pierres Précieuses : La Topaze (1902), La Fleur et Le Fruit (1897), ou Les Etoiles : Clair de Lune.

A partir des années 1880, l’affiche devint un nouveau support en plein essor. A Paris, les affichistes se multiplièrent autour d’Henri de Toulouse Lautrec, Théophile-Alexandre Steinlen, Jules Chéret, Georges De Feure, Eugène Grasset ou Victor Prouvé.

Si les affiches de Toulouse-Lautrec le fascinaient, Alfons Mucha s’inspira moins de ses contemporains parisiens que d’oeuvres étrangères qu’il découvrit lors de ses voyages. Il créa ainsi un style très personnel, inimitable et facilement reconnaissable qui contribua à sa notoriété.

Un "style Mucha" tel qu’on le désignait alors, à la fois réaliste, stylisé et abstrait, où l’artiste s’intéressa moins au sujet qu’à la recherche d’un dynamisme graphique et d’une solide composition décorative (Les Quatre Saisons : l’Automne). Peintre de l’Art Nouveau, il puise pourtant ses influences dans l’art religieux et byzantin, dans le baroque de la Renaissance, mais aussi dans le symbolisme et la gravure japonaise au dessin linéaire. Comme de nombreux artistes de l’époque, Alfons Mucha utilisa la beauté féminine pour créer ses affiches. Belles, envoûtantes et aériennes, dessinées par des courbes et arabesques, les femmes mises en scène dans ses panneaux décoratifs attirent et retiennent le regard du spectateur (La Primevère, 1899).

Grâce à leur prix modique, leur tirage en grand nombre d’exemplaires et leur large diffusion, les affiches devinrent des oeuvres accessibles à tous et attirèrent très vite les collectionneurs. Mais le public finit par se lasser de cette surabondance d’affiches collées sur tous les murs de Paris et se désintéressa peu à peu de cet art autour de 1900. Avec le déclin du genre, la production d’Alfons Mucha diminua, mais il ne cessa jamais cette activité grâce aux commandes de sa Moravie natale puis de la toute nouvelle Tchécoslovaquie, pour des affiches dédiées à de grandes causes patriotiques.

Si son travail d’affichiste le rendit célèbre, Alfons Mucha ne négligea pas pour autant la peinture et s’appliqua à développer son art sur d’autres supports, par exemple en dessinant des projets de bijoux, meubles, vitraux, objets du quotidien, où dominent la décoration et la stylisation. En 1902, il publie son premier manuel théorique Documents décoratifs, bientôt suivi d’autres ouvrages qui deviennent de véritables bibles de l’Art Nouveau.

Les affiches exposées au musée des Ursulines s’inscrivent dans le courant de l’Art Nouveau, dont Alfons Mucha est l’un des précurseurs dans les années 1890. L’inventivité, les ornements, les lignes courbes et les arabesques rythmées caractérisent ce mouvement décoratif, raffiné et résolument moderne, qui apparaît d’abord en Angleterre avec les Arts & Crafts de John Ruskin et William Morris, avant de s’étendre dans le reste du monde.

En France, l’Art Nouveau trouve son accomplissement dans les arts décoratifs, notamment de l’Ecole de Nancy. Car l’Art Nouveau est un art total, né en réaction aux dérives de l’industrialisation, contre la standardisation et la reproduction infinies d’objets dans des styles qui n’évoluent jamais. Les artistes veulent faire entrer l’art dans le quotidien de tous et donc produire des objets qui soient à la fois artistiques et d’usage courant. L’architecture - d’Hector Guimard notamment - n’a pas échappé à ce phénomène, ni même les arts plastiques à travers la peinture et les affiches.

Aubrey Beardsley en Angleterre, les Sécessionnistes en Autriche représentés par Gustav Klimt, Henri Privat-Livemont en Belgique, Hermann Obrist en Allemagne, sans compter les artistes espagnols, italiens, suisses, américains ou russes : l’Art Nouveau a compté de nombreux représentants dans le monde. Alfons Mucha s’est nourri des travaux de ses contemporains et a lui-même influencé toute une génération de dessinateurs et de peintres, mais il chercha moins à créer une école qu’à sortir de l’Art Nouveau, à créer sans cesse des oeuvres novatrices et à inciter au renouvellement permanent de l’art. Il laissa derrière lui une oeuvre extraordinaire et d’une renommée mondiale.



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