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Edward Hopper

Biographie Edward Hopper

L'artiste peintre et graveur américain Edward Hopper naît le 22 juillet 1882 à Nyack, dans l'État de New York, à 40 km au nord de New York City. Il décède dans son atelier de New York le 15 mai 1967.

De son studio situé dans Greenwich Village, Edward Hopper capte l'essence de la ville : le train aérien, un ciné, un resto, etc. Les scènes qu'il dépeint sont souvent nocturnes, dégageant une ambiance particulière. Hopper dépeint l'American Way of Life. Il est célèbre pour ses tableaux d'espaces visiblement abandonnés du quotidien américain du milieu du vingtième siècle. Dans ces scènes apparemment anecdotiques et calmes domine un lourd sentiment d'ennui. Edward Hopper explore la composition, la lumière et la couleur, travaillant les cadrages, ciselant la pénombre, superposant et juxtaposant des pans colorés. L'artiste interpelle le spectateur et la peinture elle-même en faisant du contenu du tableau le produit d'un regard dérobé, érotique et même voyeur sur une réalité aperçue depuis un trottoir ou une rame de métro.

Edward Hopper
Edward Hopper - Summer Interior, 1909, Huile sur toile, Whitney Museum of American Art, New York


Le père d'Edward Hopper, Garret Henry Hopper, originaire du New Jersey, est propriétaire d'un magasin de tissus et de vêtements. Sa mère, Elizabeth Griffiths Smith, hérite de plusieurs propriétés, contribuant ainsi à une situation financière confortable pour la famille. Sa sœur Marion Louise est née deux ans auparavant.

En 1895, Hopper commence à se familiariser avec l'usage de l'encre, de la gouache et de l'aquarelle. Ses sujets de prédilection sont le cyclisme, la photographie, le base-ball, l'histoire des États-Unis, ainsi que les caricatures politiques, des satires sur les différences entre les femmes et les hommes, le darwinisme, l'immigration irlandaise...

En 1899, Hopper obtient son diplôme de fin d'études à la Nyack High School. Avec le soutien de ses parents, il commence un apprentissage artistique par correspondance auprès de la School of Illustrating de New York et envisage une carrière d'illustrateur capable d'assurer sa sécurité matérielle future.

Comme de nombreux jeunes artistes américains ambitieux, Hopper vient se perfectionner à New York. En 1900, il intègre la New York School of Art (aussi nommée "Chase School") et y étudiera jusqu'en 1906. Il commence par étudier l'illustration, mais en 1901 il passe dans la classe de peinture de la New York School of Art. Ses professeurs sont alors les plus réputés d'Amérique, tel William Meritt Chase, peintre de "morceaux de bravoure" dont les maîtres sont Hals, Vélasquez et Manet. Beaucoup de dessins de Hopper d'après Manet reflètent d'ailleurs l'influence de Chase, mais aussi de Robert Henri – vigoureux peintre réaliste dont Hopper est rapidement le meilleur élève – qui prône la transposition immédiate de la vie dans les rues et et lui apprend à représenter des scènes réalistes de la vie urbaine.

En 1903, Hopper obtient le premier prix en peinture et une bourse pour son travail sur le dessin d'après nature. Il illustre des poèmes d'Edgar Allan Poe par une série de dessins à l'encre. En 1904, tout en continuant ses propres études, Edward Hopper est sélectionné pour donner des cours de dessin, peinture, gravure et composition à la New York School of Art.

En 1905, Hopper est engagé à mi-temps comme illustrateur chez C.C. Phillips and Company, une agence de publicité new-yorkaise.

Hopper entreprend de nombreux voyages en europe et y découvre les impressionnistes. Durant son premier voyage en Europe à l'automne 1906, Hopper passe la majeure partie de son temps à Paris. Il renonce à la palette sombre que partagent la plupart des étudiants de Henri pour adopter la technique de l'impressionnisme (il étudie particulièrement les œuvres de Camille Pissarro, Auguste Renoir, Alfred Sisley).

En 1908, Hopper s'installe à New York où il peint pendant son temps libre. Robert Henri poursuit sa croisade en faveur d'un art national américain, indépendant des modèles européens. Hopper renonce aux sujets français, au profit d'images de la modernité américaine : trains, bateaux, lieux de spectacles populaires.

De mars à août 1909, Hopper effectue un deuxième séjour à Paris, résidant à nouveau dans le Quartier latin. Il retrouve ses amis américains Patrick Henry Bruce, Oliver N. Chaffee et Walter Pach. Il peint en plein air, sur les quais de Seine notamment, se libérant progressivement de la facture impressionniste.

En 1913, Hopper réalise sa première vente : Sailing. Ce premier achat inaugure un livre de comptes qu'il tiendra systématiquement sa vie durant. Son père décède le 18 septembre à Nyack. En décembre, Hopper s'installe à Greenwich Village. Il y vivra et y travaillera jusqu'à la fin de ses jours.

En 1915, Hopper commence à pratiquer la gravure, une technique à laquelle il s'adonnera jusqu'en 1923. Ses sujets sont réalistes ou imaginaires (inspirés par ses lectures). Soir Bleu son œuvre la plus ambitieuse à ce jour (par son sujet, son format), est ignorée par la critique. Hopper se détourne des sujets français (tout en continuant à y avoir recours en gravure). Le titre Soir Bleu est inspiré du poème "Sensation" (1870) d'Arthur Rimbaud.

En 1917, Hopper étudie les collections de gravures du Metropolitan Museum of Art. Il admire particulièrement celles de Francisco Goya et de Charles Méryon, un artiste dont il louera longtemps le caractère "romantique" des lumières.

Sa première exposition solo se déroule en 1920 au Whitney Studio Club où il présente seize toiles, parmi lesquelles onze réalisées à Paris. Aucune de ces œuvres n'étant vendue, Hopper reste financièrement dépendant de son travail d'illustrateur. La notoriété que lui valent ses gravures continue à se développer ; son intérêt pour l'architecture est remarqué dans la presse (Summer Twilight).

En 1923, Hopper met un terme à sa pratique de la gravure (il reviendra brièvement à cette technique en 1928).

Le 9 juillet 1924, Edward Hopper et Josephine Verstille Nivison se marient à l'église évangélique de West Sixteenth Street, à New York.

En 1925, plusieurs musées procèdent à l'acquisition d'œuvres de Hopper : la gravure Night Shadows (1921) intègre les collections du British Museum de Londres ; quinze gravures celles du Metropolitan Museum of Art de New York. Hopper, à qui les œuvres fournissent désormais un revenu suffisant, peut se dispenser de son activité d'illustrateur. Edward Hopper réalise House by the Railroad, souvent célébré comme le premier tableau de la maturité. La maison au toit mansardé, de style «Second Empire américain », est typique des bâtiments érigés au temps de la guerre de Sécession (sous le gouvernement Garfield). La puissance mystérieuse de cette image inspirera à Alfred Hitchcock la maison hantée du film Psychose.

L'année 1926 est une des plus prolifiques dans l'oeuvre d'Edward Hopper, dont le catalogue raisonné ne compte que cent peintures réalisées entre 1924 et 1966, date de son dernier tableau.

En 1928, Hopper réalise From Williamsburg Bridge et Manhattan Bridge Loop, de nouveaux sujets new-yorkais.

En 1930, le collectionneur Stephen C. Clark fait don de House by the Railroad (1925) au Museum of Modern Art de New York, faisant de Hopper le premier artiste de la collection permanente du musée. Hopper peint Early Sunday Morning, initialement intitulé Seventh Avenue Shops. La même année, Early Sunday Morning est acquis par Juliana Force pour le nouveau Whitney Museum of American Art qui se crée à New York. Hopper achève son autoportrait débuté en 1925.

En 1931, mêlant ses souvenirs de la peinture de Degas et ceux des dessins de Jean-Louis Forain, Hopper peint Hotel Room, dans lequel une figure solitaire assise sur un lit consulte un annuaire ferroviaire.

La première rétrospective de l'oeuvre de Hopper a lieu en 1933 au Museum of Modern Art de New York. En 1935, Hopper peint House at Dusk. Il obtient la Temple Gold Medal de la Pennsylvania Academy of Fine Arts. En 1939, à Central Park, il réalise une série de croquis en vue de Bridle Path. Au cours de l'été, il peint Cape Cod Evening et Ground Swell. Ces trois tableaux constituent une forme de triptyque, annonciateur des périls qui menacent l'Europe et bientôt le monde. En 1940, Hopper lit Paul Valéry. Il peint Office at Night, inspiré par ses trajets dans le métro new-yorkais et par les tableaux américains d'Edgar Degas. En 1942, s'inspirant d'un restaurant de Greenwich Avenue, du Café de nuit (1888) de Vincent Van Gogh, des films de gangsters des années 1930 et de la nouvelle The Killers (Les Tueurs, 1927) d'Ernest Hemingway, et peut-être en souvenir de La Ronde de nuit de Rembrandt, découverte des décennies plus tôt à Amsterdam, Hopper peint Nighthawks.

tableau Hopper Nghthawks
Edward Hopper - Nighthawks


En 1943, Hopper peint Hotel Lobby et Summertime. Le Museum of Modern Art de New York achète Gas.

En 1949, Hopper peint une scène dans un appartement de Broadway digne des films noirs : Conference at Night. Reflet de la paranoïa qui règne aux États-Unis, le collectionneur Stephen Clark retourne le tableau exposé à la Rehn Gallery, suspectant dans l'œuvre la représentation d'un complot communiste.

En février-mars 1950, une rétrospective de l'artiste se déroule au Whitney Museum of American Art, à New York, organisée par Lloyd Goodrich. Hospitalisé, Hopper ne peut assister au vernissage. Après New York, l'exposition est reprise au Museum of Fine Arts de Boston.

Fin mai 1955, Hopper obtient la médaille d'or du National Institute of Arts and Letters pour son œuvre peint.

A Truro durant l'été 1959, Hopper peint Excursion into Philosophy ; le livre ouvert sur le canapé est présenté par les exégètes de l'œuvre comme étant Le Banquet de Platon.

En 1962, Hopper peint New York Office. En 1963, il peint Sun in an Empty Room.

En 1965, Hopper peint son dernier tableau, Two Comedians.

En 1966, Edward et Jo Hopper sont hospitalisés pendant de longues périodes.

Le 15 mai 1967, Edward Hopper meurt à l'âge de quatre-vingt-quatre ans dans son atelier de Washington Square.

En 1970, les héritiers des Hopper lèguent un certain nombre d'œuvres (The Hopper Bequest) et d'éléments d'archives, tels que les carnets détaillés de Hopper, au Whitney Museum of American Art.

Expositions Edward Hopper (sélection)



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