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Cheveux Chéris

Musée du Quai Branly, Paris

Exposition du 18 septembre 2012 au 14 juillet 2013




exposition cheveux cheris

Au croisement de l'anthropologie, de l'histoire de l'art ancien et contemporain, de la mode et des moeurs, l'exposition CHEVEUX CHERIS réunit, sur le thème universel des cheveux, environ 250 peintures classiques, sculptures, photographies, objets ethnographiques et multimédias.

Abordant l'idée que chacun donne de sa personnalité par la coiffure, elle se présente tout d'abord sous l'angle de la frivolité, des compétitions entre blonds, roux et bruns, lisses et crépus... puis avance vers l'idée du matériau humain à modeler, à sculpter, support à la fois de savoir-faire, de la relativité de la beauté mais aussi objet de perte, symbole du temps qui passe et de la mort.

Par leur usage nostalgique, les cheveux sont des supports de mémoire. Restes humains, reliques, ils conservent un peu de l'aura et de l'énergie de leur propriétaire : ces « mana » ont donné naissance, dans le monde, à de multiples objets dits « magiques » ou pour le moins dotés de pouvoirs que l'on s'approprie.

L'exposition évolue ainsi d'une jeune frivolité pour rencontrer l'inéluctable de la perte, par l'âge ou la violence, vers le deuil et la mémoire, interrogeant nos catégories à partir d'une expérience universelle.



Parcours de l'exposition Cheveux Chéris

  • FRIVOLITES ?

    Ouvrant sur un ensemble de bustes européens anciens, modernes et contemporains et de bustes non-européens suggérant la diversité des coiffures selon les cultures, cette première partie aborde les multiples sens et significations véhiculés par les coiffures (cheveux longs, courts, rasés) et leurs couleurs avant d'aborder leurs stratégies de séduction.

    Le cheveu est une réalité naturelle et universelle. Il couronne le visage, marque la présence de la personne, affiche son individualité par rapport au groupe et à la société qui en ont fait un agent de leurs représentations, différenciations et classifications.

    Le cheveu peut à la fois désigner la normalité et l'anticonformisme, la séduction ou la répulsion.

    Sources de métamorphoses pour chaque personne, le cheveu est un matériau capable de prendre de multiples formes physiques et symboliques, changeant selon les cultures et les groupes sociaux et, à l'intérieur même de ces cultures, selon les modes et l'Histoire.

    Dans la 1ère partie de l'exposition, la confrontation d'images montre que les cheveux longs peuvent désigner le sauvage (l'homme préhistorique), l'artiste ou le roi franc mais aussi exprimer la rébellion ou le deuil.

    Coupés courts ils peuvent illustrer un sentiment d'évolution (comme chez l'homme moderne), exprimer la supériorité (l'empereur romain) ou témoigner d'un statut social.

    Enfin, ils sont rasés en cas de châtiment ou de soumission (pour le vassal ou le prisonnier), de rébellion sociale ou pour des raisons religieuses.

    cheveux cheris exposition
    Tête réduite Tsantsa © musée du quai Branly

    Blondes, brunes, rousses en noir et blanc et en couleurs Il existe dans les sociétés occidentales 7 types principaux de couleurs de cheveux : noir, brun, auburn, châtain, roux, blond, gris et blanc.

    Ces couleurs de cheveux sont associées à des images stéréotypées. Les teintes claires comme les différentes blondeurs auraient été préférées dès la Préhistoire. La blondeur évoque l'ange, la sainte, la mère. Apprécié des peuples du nord, le cheveu blond a conduit aux aberrations nazies sur la race aryenne.

    Surexploitée par les medias, la blondeur féminine s'est dévoyée vers des images de superficialité alors que d'autres clichés accordent aux femmes brunes d'être plus pragmatiques ou aventurières et aux rousses d'être dramatiques ou diaboliques.

    La sélection d'oeuvres joue ici avec différents exemples où ces poncifs se poursuivent même sur les photos en noir et blanc de Diane Arbus, Sam Lévin et Brassaï ou les peintures d'Ingres, Boilly, Charles Maurin ou Jean Jacques Henner.

    La coiffure situe l'individu dans son groupe social. Agir sur les cheveux marque les passages d'un âge à un autre, d'un statut à un autre. On couvre les cheveux d'un voile, on les apprête, on coupe, on rase pour faire passer un individu d'une ancienne à une nouvelle identité.

    Quasi universelle, la coquetterie prend une infinité de formes selon les lieux. Cette créativité s'exprime autant pour se mettre en valeur que pour extérioriser une opposition rebelle. Sa manifestation passe par l'exhibition de signes opposés : mauvais goût, couleurs voyantes, coiffures agressives.

    On peut supposer que les soucis de l'apparence et du charme sont aussi anciens que l'humanité. Depuis les coiffures de l'Antiquité jusqu'à nos jours, les cheveux n'ont cessé d'être formés selon les modes, les convenances, les disciplines (chignon, tresse, natte) et les indisciplines, dans des jeux complexes de séduction.

    En boucle, dénoués ou de mèche, les cheveux furent associés selon les artistes et leurs époques à des manières de plaire, à des mythes et des symboles qui marquaient les relations du masculin et du féminin, de la normalité à la licence, de la morale à l'impudique. Les troubles dans le genre jouent, quant à eux, avec toute la palette de ces conventions.



  • LA PERTE

    Les cheveux impliquent la perte, quelle soit acceptée ou contrainte et évoquent, dans des arrangements reliquaires, l'absence et le souvenir d'une personne.

    La perte acceptée passe par un ensemble complexe de complicités et de renoncements. Chevelures de religieuses entrées dans les ordres ou paquets de cheveux d'initiés papous sont des indices de séparation et de coupure mais preuves de transition vers une renaissance.

    Dialogue entre le vivant et le souvenir, les ouvrages en cheveux connurent surtout leur heure de gloire au 19e siècle sous forme de bijoux, bracelets, colliers et médaillons. Ces réalisations délicates, souvenirs d'enfances disparues, honoraient aussi les mémoires des membres de la bourgeoisie et de l'aristocratie depuis la Révolution.

    La contrainte sociale s'en prend aux cheveux et le plus souvent aux femmes, nattes coupées de femmes adultères, en passant par celles dérobées par les fétichistes.

    La vague de tonsures de femmes supposées avoir eu des relations avec l'ennemi a traversé les conflits d'Europe des années 1930 à la fin de 1945.

    Ces « carnavals moches » selon l'expression d'Alain Brossat ont en effet été pratiqués en Espagne pour « purifier » les femmes républicaines, sur les Allemandes ayant eu des relations avec des non aryens et bien sûr en France, immortalisés à Chartres à la Libération par Robert Capa.

    Cet épisode marquant de l'Histoire est notamment traité dans un programme multimédia qui diffuse des photographies prises lors de la libération à la fin de la seconde guerre mondiale.

  • POUVOIRS DU CHEVEU

    Supports de mémoire, reliques, talismans, les cheveux conservent pour beaucoup l'aura et l'énergie de leur propriétaire. Cette partie est consacrée à ces mana qui ont donné naissance, dans le monde, à de multiples objets dits « magiques » ou dotés de pouvoirs que l'on s'approprie.

    Hors d'Europe, nombre de cultures ont utilisé les cheveux pour augmenter le volume, étendre la longueur des coiffures. On retrouve dans ces extensions, les parures mêlant les matériaux naturels en agencements de couleurs raffinés. A partir d'un matériau aux multiples usages, noué, filé, tissé, les associations avec d'autres objets naturels peuvent aller de la simple coquetterie à des messages symboliques subtils comme pour évoquer le souvenir ou l'absence d'une personne. Les plumes, leurs couleurs, le nombre et la longueur des touffes de cheveux émettent ainsi des signaux appropriés.

    Dans certains contextes rituels, les cheveux coupés ou récupérés peuvent devenir des matériaux aux pouvoirs magiques. Ayant appartenu à des personnages importants, ces ornements puissants sont portés en ceintures ou disposés dans des charmes ou des armes dont ils assurent l'efficacité.

    Témoignage de victoire, les trophées ont un rôle complexe dans les sociétés pratiquant la chasse aux têtes ou la collecte de scalps. Ils correspondent à des conceptions différentes des corps, des genres, de l'altérité et ne connaissent pas les mêmes clivages ou les mêmes interdits. Le reste de l'ennemi est intégré au groupe dans un échange symbolique avec son vainqueur.

    Les cheveux sont pris dans un cycle de relations rituelles entre les vivants et l'Au-delà où résident les Ancêtres. Les cheveux des deuilleurs sont rassemblés sur le masque du chef kanak défunt. Les volutes plaquées sur le crâne de la momie rejoignent celles du nouveau-né. Réputés imputrescibles, de la naissance à la mort et au-delà, les cheveux relient aussi le bord des mondes.



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