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Robert Doisneau

Château de Malbrouck, Manderen

Exposition du 10 avril au 28 août 2011




  • Exposition Robert Doisneau au Château de Malbrouck, Manderen - La «joie d’être au monde et d’y voir clair» par Patrick Absalon

    Robert Doisneau, ayant à son actif la production de plus de 450 000 clichés, a parcouru de son oeil subjectif les paysages les plus variés du siècle passé et a été le témoin de nombreux événements. Il a archivé de multiples vues de ce monde.

    Il est un « voyant », pour reprendre une idée rimbaldienne, un témoin aussi (mais un faux témoin, dira-t-il avec ironie) : il a l’oeil du poète et celui du journaliste. Au croisement de ces deux postures se place un certain goût pour le réel et le présent. Il inventorie, afin de tracer l’Histoire dans laquelle se noue la sienne propre. Pour lui, la photographie est un art du multiple, qui s’oppose à l’objet de l’art pensé comme une oeuvre unique.

    C’est à la lecture de cette trame personnelle comme la traversée d’un siècle que nous convie l’exposition du château de Malbrouck, site du Conseil général de la Moselle : trois cents photographies pour nous plonger dans une authentique épopée, qui est tantôt l’expression d’un choix photographique libre, tantôt le résultat d’une analyse personnelle du réel répondant à une commande. Doisneau pratique très tôt la photographie, dès la fin des années 1920 : elle est pour lui, ce qu’elle est d’ailleurs intrinsèquement, une écriture de la lumière. Il la traque dans les scènes de rue, dont les images évoluent au fil des ans. Il en joue encore dans les nombreuses images qu’il réalise au fond des mines du Nord ou de Lorraine. Il l’utilise aussi, naturellement, dans tous ses portraits.

    Difficile de classifier les photographies de Doisneau. La palette des thèmes qu’il aborde est extrêmement vaste, ce qui n’a en soi rien d’anormal au regard d’une carrière longue et riche de rencontres. Les amateurs des photographies de Doisneau et le public ont toutefois fait émerger certains thèmes plus que d’autres : le Paris d’autrefois, les malices des enfants, la banlieue de l’après-guerre et ses gens ordinaires. Doisneau est un photographe humaniste. Ce qui semble traverser l’ensemble de sa démarche c’est l’idée de jeu. Rien d’étonnant d’ailleurs à ce qu’il ait considéré l’appareil photographique comme un jouet, un « joujou » même.

    Au château de Malbrouck, l’exposition propose un parcours à la fois chronologique et thématique. D’abord, les années de jeunesse, avec les premières scènes d’enfants, le Paris des années 1940-1960, les anecdotes et autres événements du Paris d’après-guerre. On poursuit par la présentation d’images de la vie artistique et intellectuelle, essentiellement parisienne, à laquelle Doisneau est très attentif tout au long de sa vie. Certaines d’entre elles sont demeurées fameuses. Il se passionne aussi pour le cinéma, dont il dit qu’il aurait pu devenir son nouveau métier.

    Suit l’accrochage de photographies faites au temps où il était photographe officiel de Vogue, de 1949 à 1951 : toute la bonne société parisienne est passée devant son objectif. Cette période a enrichi son goût pour une certaine fiction de l’image, déjà présente dans les représentations du Paris et de la banlieue des années 1940, intérêt qui culmine dans les années 1960 dans les reportages assez méconnus réalisés dans certains hauts lieux de la vie ouvrière, tel le bassin houiller de Lorraine.

    L’exposition offre ensuite un kaléidoscope de « types » humains, témoignant de la démarche d’un ethnologue. Ces « gueules » sont souvent celles du petit peuple de la banlieue, dont parle abondamment Blaise Cendrars son ami.

    La banlieue, Doisneau l’explore dans tous ses coins, en particulier avec l’écrivain Robert Giraud. Ils restituent tous deux, l’un par le verbe, l’autre par l’image, la gouaille et l’argot parisiens. Mais le photographe s’intéresse tout autant à l’architecture de la banlieue. Il rend compte de la spécificité d’un univers où tout semble se modifier à grande vitesse. En 1984, Doisneau est chargé par la DATAR, la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale, de photographier la banlieue parisienne, afin d’en archiver les paysages. Il prend des clichés en couleur à caractère documentaire dans lesquels sont quasi absentes les figures humaines. Les panoramas sont de curieux rapprochements formels, avec la sensation que les choses se superposent de manière incontrôlée. Les mondes de la banlieue ont toutefois leur part de beauté, ou en tout cas acquièrent-ils, grâce au regard du photographe, un peu de cette poésie qui semblait leur manquer. Le photographe, quittant la ville pour la campagne, prend grand plaisir à restituer par ailleurs cet autre monde, avec ses codes et ses stéréotypes.

    En novembre 1960, Doisneau est aux Etats-Unis, invité à faire plusieurs reportages pour Life et Fortune : il se rend notamment à Palm Springs, ville connue pour ses greens et ses somptueuses villas. Le photographe y réalise des clichés en couleur, dont une sélection est présentée au château de Malbrouck. L’exposition s’achève par des documents sur la vie intime de l’artiste, ainsi que par une série de portraits de Doisneau réalisés par d’autres photographes ou par des amis.

    Doisneau est un bricoleur de l’image. Contrairement à son ami Henri Cartier-Bresson, autre célèbre photographe humaniste, il n’hésite pas à recadrer ses clichés, à créer des photomontages et même des collages. La photographie est pour lui un véritable langage.



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