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Semer à tout vent. Les Années folles

Article publié le 28/01/20 00:51

Kunsthaus Zürich

Exposition du 24 avril 2020 au 19 juillet 2020

Le Kunsthaus Zürich présente l'exposition "Semer à tout vent. Les Années folles", une grande exposition thématique consacrée aux années 1920, à voir à partir du 24 avril 2020 à Zürich.

Pour la première fois depuis les années 1970, une exposition d’art fait dialoguer le Bauhaus, Dada, la Nouvelle Objectivité ainsi que les icônes du modernisme dans l’architecture et le design, et ce, à l’échelle de plusieurs pays. Des artistes du 21e siècle s’approprieront l’esprit disruptif de l’entre-deux-guerres et surprendront le public par de nouveaux travaux.

Les années 1920 représentent une véritable décennie d’effervescence au niveau artistique et social. De nouvelles conceptions de l’urbanisme apparaissent et les villes croissent à toute vitesse. La répartition classique des rôles dans la société et dans la famille est remise en question et vole en éclats, les minorités défavorisées et opprimées font entendre leur voix dans la politique et dans la culture. Le quotidien des travailleurs s’améliore et, en même temps, une industrie des loisirs se développe. Ce haut degré d’innovation économique et sociale se reflète directement dans la soif d’expérimentation qui s’empare de tous les arts.

Apparaissent alors, dans l’architecture et le design, des styles qui au 21e siècle n’ont rien perdu de leur caractère novateur. Axée sur Berlin, Paris, Vienne et Zurich, l’exposition envisage tous les médias couramment utilisés dans les années 1920 comme la peinture, la sculpture, le dessin, la photographie, le film, le collage, la mode et le design. C’est à cette époque que Chanel imagine sa petite robe noire, que Le Corbusier, Perriand et Jeanneret créent ensemble leur célèbre fauteuil club, ou que Margarete Schütte-Lihotzky conçoit la cuisine de Francfort. C’est encore pendant cette décennie que Moholy-Nagy développe le concept de Nouvelle Vision, qui amène entre autre une toute nouvelle approche à la photographie. Le point commun de toutes ces créations est que cent ans plus tard, elles paraissent aussi modernes, pour ne pas dire contemporaines, et sont des icônes du modernisme. Sources d’inspiration de nombreux imitateurs, objets du désir, elles restent extrêmement convoitées par les inconditionnels de l’art, de l’architecture et du design au 21e siècle. Des artistes contemporains qui s’intéressent explicitement à l’esthétique et aux thématiques des années 1920 font le lien, dans l’exposition, avec l’époque présente.

Cathérine Hug, commissaire au Kunsthaus, a sélectionné pour cette exposition près de 300 œuvres de 80 représentants des arts les plus divers, parmi lesquels Kader Attia, Joséphine Baker, Marc Bauer, Constantin Brancusi, Coco Chanel, Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand, Dodo, Laura Gerlach, Valeska Gert, Walter Gropius, George Grosz, Raphael Hefti, Hannah Höch, Karl Hubbuch, Johannes Itten, Rashid Johnson, Grete Jürgens, Wassily Kandinsky, Elisabeth Karlinsky, Friedrich Kiesler, Paul Klee, František Kupka, Fernand Léger, Jeanne Mammen, Fabian Marti, László Moholy-Nagy, Piet Mondrian, Alexandra Navratil, Gret Palucca, Trevor Paglen, Suzanne Perrottet et Rudolf Laban, Francis Picabia, Man Ray, Hans Richter, Mies van der Rohe, Thomas Ruff, Christian Schad, Xanti Schawinsky, Kurt Schwitters, Shirana Shahbazi, Veronika Spierenburg, My Ullmann, Rita Vitorelli.

Leurs œuvres ne seront pas présentées dans un ordre chronologique ni classées par genre, mais organisées autour de grands thèmes socio-culturels ayant marqué ce que les germanophones ont appelé «Les années dorées»: «Surmonter le traumatisme de la guerre», «Stéréotypes de genres sur la sellette», «Visions pluralistes», ou «Ivresse du mouvement». La pluralité des moyens d’expression a été l’une des caractéristiques fondamentales de cette époque turbulente. Aujourd’hui encore, alors que la politique néo-libérale atteint ses limites, que des innovations disruptives mettent à mal les normes sociales et éthiques établies, que les artistes affirment leur fonction d’activistes, et que les tenants du pessimisme culturel cèdent à la tentation réactionnaire, les années 1920 ont beaucoup à nous dire. C’est pourquoi le programme proposé autour de l’exposition ne se contentera pas de s’intéresser aux processus créatifs, mais ouvrira aussi le débat sur des questions sociales et économiques actuelles.

Cette exposition sera ensuite présentée au Musée Guggenheim de Bilbao.



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