Hans Hartung

Considéré comme l'un des plus importants représentants de la peinture abstraite de la deuxième moitié du vingtième siècle, Hans Hartung est toutefois peu connu pour son oeuvre sur papier (eaux-fortes, lithographies et xylographies). Sa pratique de l'estampe constitue pourtant, tout au long de sa carrière, un véritable terrain d'expérimentation et une source d'inspiration pour certaines de ses toiles.

Pour Hans Hartung, contrairement à beaucoup de peintres-graveurs, les différentes techniques abordées lors de son parcours artistique se nourrissent les unes des autres. Celles-ci lui permettent notamment d'expérimenter de nouveaux langages. A ce titre, il développe une gestuelle qui lui est propre, utilisant le grattage ou l'éraflement, pour agir directement sur la toile, le papier ou la plaque.

Dès la fin des années 40, Hans Hartung expérimente différentes approches de l'image oscillant entre le dynamisme de grands traits noirs, des épanchements chromatiques et l'utilisation de la couleur de façon presque méditative. Il recourt d'abord aux eaux-fortes puis à la lithographie qu'il utilise comme terrain de jeu. Hans Hartung mène ainsi un véritable travail exploratoire qui s'intègre pleinement dans ses recherches plastiques et qui a une incidence directe sur sa peinture.

Dès 1953, Hartung développe l'usage de la gravure et met au point un vocabulaire plastique, caractérisé par des motifs graphiques envahissant des compositions où la couleur ne construit pas l'espace mais contrebalance le noir du graphisme. Il privilégie des couleurs comme le jaune ou le bleu roi.

La gravure a une influence directe sur sa peinture. Dès 1960, dans la peinture encore fraîche, il gratte la matière au moyen d'outils qui dessinent par abrasion un réseau de lignes. Une technique qu'il transpose à ses lithographies.

Au début des années 70, les toiles peintes et les gravures sont en parfaite adéquation. Hans Hartung renoue avec l'eau-forte et utilise un rouleau lithographique dans ses diverses compositions.