Biographies Artistes - Expositions - Galeries & Musées - Lexique

Magritte. La trahison des images

Centre Pompidou, Paris

Exposition du 21 septembre 2016 au 23 janvier 2017

L'exposition Magritte. La trahison des images au Centre Pompidou de Paris élargit un peu la définition qu'on peut se faire de l'oeuvre de René Magritte, en le sortant d'une certaine façon du surréalisme dans lequel il a été un peu trop longtemps verrouillé. Un Magritte plutôt conceptuel au fond, c'est à dire un homme qui pense en images. L'exposition parisienne propose cet angle d'attaque de la lecture de Magritte à partir de sa curiosité, de ses échanges avérés avec les philosophes.

L'autre particularité de l'exposition c'est qu'elle est construite de façon thématique, c'est-à-dire qu'elle s'articule en 5 chapitres, chacun renvoyant à un récit précis, ce qui suppose également que peut-être pour la première fois, les tableaux de Magritte sont accrochés de façon non chronologique.

Au début des années 20, c'est à partir de l'art de Giorgio de Chirico que se produit une forme de déclic qui va, chez Magritte en tout cas, lui ouvrir les portes du surréalisme. Et là pendant quelques années René Magritte va faire des tableaux d'obédience surréaliste qui tendent à rapprocher des objets, des univers qui n'ont absolument aucune relation les uns avec les autres.

Puis à partir de 1936 tout change pour lui dès lors qu'il a la révélation pendant son sommeil d'un tableau qu'il va peindre quelque temps plus tard qui s'intitule Les affinités électives. A partir de ce moment-là, l'oeuvre de Magritte va devenir la résolution d'un certain nombre de problèmes, des problèmes qui sont attachés à des objets du quotidien, pour lesquels l'artiste va trouver l'objet équivalent ou celui qui peut éclairer le sens ou le mystère de l'objet en question.

La trahison des images c'est d'abord le titre du plus célèbre des tableaux de Magritte puisque c'est celui qu'on a l'habitude aussi d'intituler "Ceci n'est pas une pipe", mais c'est surtout une référence à la trahison des images telle que la philosophie a toujours voulu qualifier la peinture qui nous éloigne de la réalité, de la vérité. Donc Magritte reprend aussi à travers ce titre de façon ironique la condamnation philosophique des images.

Magritte aura à coeur de démontrer que les images peuvent exprimer la pensée comme le font les mots. Evidemment voulant placer les images au niveau des mots, Magritte se doit de réduire le nombre d'images pour constituer une sorte d'alphabet ou de vocabulaire élémentaire.

Et cela le conduit à isoler lui-même les éléments constitutifs de sa peinture. On voit ainsi, au fil de son oeuvre, l'agencement, l'association de ces différents éléments pour composer des sortes de phrases visuelles.

Parcours de l'exposition Magritte. La trahison des images



Tous droits réservés Ludovic Moreeuw - Contact : contactsite1a@orange.fr - Art contemporain
cookies