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Matisse, comme un roman

Article mis à jour le 07/07/20 21:54

Centre Pompidou, Paris

Exposition du 21 octobre 2020 au 22 février 2021

Initialement prévue du 13 mai 2020 au 31 août 2020, l'exposition Matisse, comme un roman aura lieu du 21 octobre 2020 au 22 février 2021, en raison de la crise sanitaire du coronavirus.



Le Centre Pompidou de Paris consacre une exposition à Henri Matisse. L'exposition Matisse, comme un roman, riche de plus de 230 œuvres et de 70 documents et archives, est visible à partir du 13 mai 2020 à Paris.

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Henri Matisse, La Blouse roumaine, 1940, huile sur toile, 92 x 73 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l'artiste à l'Etat, 1953. Attribution, 1953 © Succession H. Matisse Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP

Pour l'exposition Matisse, le Centre Pompidou a pris le parti de créer un parcours se composant de 9 chapitres. Cette présentation retrace chronologiquement la carrière du peintre, de ses débuts jusqu'aux années 1950.

A l'occasion de l'exposition Matisse le public pourra admirer de nombreuses oeuvres incontournables de Matisse provenant non seulement de la collection du Musée national d'art moderne mais aussi du Musée Matisse du Cateau-Cambrésis et du Musée Matisse de Nice. Des oeuvres de la collection Matisse du Musée de Grenoble ainsi que des prêts internationaux viennent compléter la présentation. Cette réunion d'œuvres-clés illustre la trajectoire de Matisse sur plus de cinq décennies, et quelques-unes des pages capitales de l'art moderne.

Rejouant le titre de l'ouvrage de Louis Aragon, Henri Matisse, roman (1971), l'exposition Matisse, comme un roman reprend son principe de cheminer dans l'œuvre, cherchant, comme dans le livre, à capter « une lueur sur ce qui se passe ». Chacune des neuf séquences de l'exposition est éclairée par le regard d'un auteur porté sur l'œuvre matissien : Louis Aragon, Georges Duthuit, Dominique Fourcade, Clement Greenberg, Charles Lewis Hind, Pierre Schneider, Jean Clay et Henri Matisse lui-même. En écho à ces écrivains, critiques et poètes, l'exposition Matisse au Centre Pompidou de Paris interroge la relation de Matisse à toutes les écritures – du signe plastique au mot.

« Où marquer ce commencement ? », s'interroge Aragon dans Henri Matisse, roman. Dès ses débuts dans les années 1890, Matisse s'essaye à différentes pratiques. Ce peintre, sculpteur, dessinateur, graveur voulait trouver « une écriture pour chaque objet ». Artiste de l'exigence critique, soucieux d'apporter sa vie durant un éclairage sur son processus créatif, il fait naître malgré lui un Matisse écrivain. Ainsi, « Matisse explique Matisse » : « un tableau fauve est un bloc lumineux formé par l'accord de plusieurs couleurs, formant un espace possible pour l'esprit (dans le genre, à mon sens, de celui d'un accord musical) (...) ». Durant la période fauve (1905-1906), il s'aventure dans une reformulation radicale de la couleur et du dessin.

Cette authentique révolution du regard se reconfigure dans les années 1910 autour d'une réflexion sur le décoratif, dont l'un des exemples les plus magistraux est l'Intérieur aux aubergines (1911), seul des « intérieurs symphoniques » à être conservé en France. Cette nouvelle écriture plastique ne se fixe pour autant pas en un style: dans les années 1910, le peintre cherche à éprouver les diverses tendances qui traversent la scène artistique de son époque – le cubisme, notamment, avec Tête blanche et rose (1914). En 1917, son départ pour Nice et la décennie qui s'en suit délaisse la dimension expérimentale d'un art parvenu presque au seuil de l'abstraction: le peintre choisit de retourner à un sujet modelé par la lumière.

La question littéraire dans l'oeuvre de Matisse prend un nouveau tour à partir des années 1930, alors qu'il s'attache au livre illustré avec les Poésies de Mallarmé, qui entrent en résonance avec certaines toiles iconiques de cette période comme Nymphe dans la forêt (La Verdure) (1935-1943). En 1947, Matisse parvient avec Jazz à entrelacer la plastique et le mot, en concevant des gouaches découpées et des textes manuscrits. Le caractère expansif de la couleur et du noir et blanc se retrouve dans le dialogue intime entre les « Intérieurs de Vence » et les dessins au pinceau. Enfin, les vitraux colorés et les céramiques de la chapelle de Vence à la fin de sa vie, témoignent encore d'une migration ininterrompue de l'œuvre à l'écriture dans ce que Matisse voyait comme un grand livre ouvert dans l'espace.

L'exposition Matisse à Paris est à voir jusqu'au 22 février 2021 au Centre Pompidou.

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