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Michel Blazy et Jean-Luc Blanc

Jardin Fantôme

Galerie de la Marine, Nice

Exposition du 13 mars au 13 juin 2010


La Galerie de la Marine présente le projet Jardin Fantôme de Michel Blazy, en collaboration avec Jean-Luc Blanc. Le travail de Michel Blazy interroge depuis plus de 20 ans, la relation entre le naturel et l’artificiel, avec humour et dérision. Il pose ainsi la question de la consommation de l’art et des consommateurs d’art. Michel Blazy utilise des matériaux périssables prélevés dans notre quotidien (pain, crème dessert, biscuits pour chiens, farine, oeufs, coléoptères...) pour observer et comprendre l’idée du temps qui passe et de la disparition. Né à Monaco en 1966, il vit et travaille à Paris et a été diplômé en 1990 de l’ENSA de la Villa Arson. Michel Blazy a été sélectionné en 2008 pour le Prix Marcel Duchamp aux cotés de Laurent Grasso, Stéphane Calais et Didier Marcel. Il a été présenté à La Force de l’Art2, au Grand Palais en 2009.

Michel Blazy a invité Jean-Luc Blanc, avec qui il partage depuis plus de quinze ans un espace atelier sur l’Ile-Saint-Denis. Jean-Luc Blanc est né à Nice en 1965, il vit et travaille à Paris où il enseigne à l’Ecole des Arts Décoratifs. Il a été formé à Nice en 1989, à l’ENSA de la Villa Arson. Une grande rétrospective, Opéra Rock, avec plus de deux cents peintures et dessins lui a été consacrée au CAPC de Bordeaux l’an dernier. La peinture et le dessin sont les principaux médiums utilisés par Jean-Luc Blanc et seront présentés en résonnance aux installations de Michel Blazy.

Pour le projet Jardin Fantôme, les visiteurs, les champignons, les coléoptères et les souris seront les énergies qui altéreront les formes de l’exposition jusqu’à la disparition. Dans ce projet, les portraits de Jean-Luc Blanc seront comme des revenants du grand monde de la banalité des images, avec leur histoire qu’on ignore et qui pèse comme une énigme ou un drame. Les présences des personnages, sous tendue par la part absente de leur histoire, apparaissent de façon fulgurante, comme des flashs d’effroi, à la manière des scènes effrayantes devant lesquelles passe le train fantôme.

Michel Blazy considère que la plus grosse partie de son travail consiste à observer et à connaitre les potentialités de la matière, ce qui va lui arriver. Ce qu’il tente d’éviter, c’est qu’il n’arrive rien ! Le jardin est pour l’artiste le lieu où le domestique s’oppose au sauvage, à l’incontrôlable, le lieu où l’idée du contrôle et de la maîtrise doit fonctionner avec ce qui échappe, ce qui est non contrôlé.

Le jardinier a sa volonté qui est soumise à des forces qui le dépassent, ses gestes sont de l’ordre du soin, de l’encouragement. A la différence du jardinier, l’artiste est souvent plus satisfait par l’imprévu que par ce qu’il projetait au départ ! Il y a même une certaine déception, voire platitude dans le fait d’arriver sans détours à réaliser son projet ! Le résultat, on l’a compris, n’est donc jamais le même. Il varie selon le jour où l’expérience est faite, s’il fait beau ou s’il pleut, les saisons, le taux d’humidité... Mais ce résultat n’est intéressant que parce qu’il représente les interactions entre ces différents paramètres, et non pas en tant que but à atteindre. Quand on décide de ne plus contrôler le temps, les matières, implicitement, appellent les insectes, les souris et des moisissures apparaissent.

Pour Nice, les quatres arches extérieures de la galerie sont investies par les quatres visuels représentant les célèbres tableaux-souris. Pour réaliser ce travail, Michel Blazy pose le tableau enduit de crème dessert dans un coin de son atelier (situé en bord de Seine). Lorsqu’il quitte le lieu, les souris commencent à grignoter. Le matin, quand il y retourne, l’artiste découvre ce que les souris ont fait pendant la nuit. Il décide alors de bouger le tableau, il le tourne ou le met à la verticale, en fonction du graphisme qu’il désire voir apparaitre. Et le lendemain, le tableau, immanquablement, ne correspond pas à ses désirs de la veille. Sur cette nouvelle base, il repositionne le tableau et propose donc une autre face aux souris. Et ainsi de suite, pendant plusieurs semaines, le tableau se fabrique.

Les matières sur lesquelles Michel Blazy travaille sont celles qu’il touche dans la vie de tous les jours, hors de son atelier. Elles sont prélevées dans le quotidien, ce sont celles qu’il absorbe, ingère pour entretenir et maintenir son organisme en vie. Cela va des crèmes desserts, purée de légumes, pain... en passant par tous les rayons du supermarché où tout est conditionné et aseptisé (date limite de consommation).

Il place ensuite les matières dans son réfrigérateur qui selon lui, contient  le cosmos. Puis il les retire et les apporte à l’atelier. Il leur redonne donc une certaine liberté. C’est là qu’elles rejoignent  le cosmos, car elles re-fabriquent une espèce d’ordre: des moisissures vont venir les coloniser, puis les insectes vont venir sur ces moisissures et petit à petit, les matières intègrent le grand ordre du vivant.

Doit-on voir cela comme une décomposition ou plutôt comme quelque chose qui se réordonne, qui reprend le cours des choses ? Ces matières retournent tout simplement dans le cycle du vivant.

Le travail de Michel Blazy se situe dans une zone de tampon, dans la rencontre entre les systèmes du vivant et les systèmes naturels/culturels.

Tout comme le jardinier qui travaille avec des données qui le dépassent, Michel Blazy travaille avec le futur. Son geste artistique est la mise en route d’un processus en attente de résultats. Un geste « déclencheur », plus qu’un geste qui produit une forme définitive. Un geste qui met en place des choses qui vont se produire après, qui vont évoluer.

Alors comment situer l’artiste par rapport à l’histoire de l’Art ? Ces œuvres font elles références à des vanités ? Avec le poids de milliers d’années d’histoire derrière lui, l’artiste dit qu’il ne cherche pas à ce que son travail soit référentiel de l’histoire de l’art, même s’il fait des squelettes ou des natures mortes et que ses œuvres sont effectivement des vanités.

Il se sent proche de Fluxus et de l’Art Minimal, de l’Art Brut, du Land Art et de la peinture hollandaise. Il se sent proche aussi de beaucoup de préoccupations qui ne concernent pas forcement ou directement l’art. Il est notamment admirateur du travail de Gilles Clément.

Les œuvres ont parfois engendré des polémiques sur l’utilisation de matières alimentaires. L’artiste rappelle qu’avant l’existence de la peinture industrielle, cette dernière était faite avec de la nourriture, des œufs, de la farine... Ses pièces ont un statut d’offrande, comme les tartines données aux souris ou les autres pièces livrées, elles, au temps et s’il y a un effet de gaspillage, c’est de l’œuvre !

Michel Blazy est un sculpteur, qui est plus intéressé par la chimie de la matière que par ses forces physiques. Ce qu’il y a de déroutant dans son œuvre, c’est qu’en général, les artistes créent et produisent toujours contre la mort. Avec lui, les œuvres ne résistent apparemment pas au temps puisqu’elles s’offrent totalement à lui. Il aime montrer l’émotion que constitue le rapport entre la vie du spectateur et la vie de l’œuvre. Le visiteur se retrouve devant une œuvre qui ne va pas lui survivre. Il regarde alors obligatoirement l’œuvre avec une autre échelle du temps. Quand le visiteur est mis en face d’une œuvre vivante et fragile, cela le renvoie directement à son expérience personnelle, au temps de sa vie, au déclin. Certaines pièces lui sont montrées en début de vie, d’autres en milieu, d’autres en fin et certaines font tout le cycle. Toutes n’atteignent pas leur point culminant, le climax en écologie, puisque leur évolution est fonction d’éléments aléatoires (lieu, saison, fréquentation de l’exposition, suivi de la pièce...) Mais toutes exposent une vie originale et unique.

La passion des images chez Jean-Luc Blanc part du cinéma. Comme dans "Hiroshima" de Resnais et Duras, il a le sentiment de n’avoir que quelques heures à passer avec quelques images devant lui. L’artiste passe alors son temps avec des images qu’il revisite, en le revivifiant. Les images sont prelevées dans les presses bas de gamme, ou issues de la publicité, du cinéma, des manuels scolaires des années 60... Elles seront remises en jeu dans le dispositif de la peinture, pour renaître en refaisant surface : Jean-Luc Blanc réactualise du déjà là. " Les fantômes sont une belle allégorie pour parler des images" déclare l’artiste. "Quand les gens ne sont plus physiquement là, le temps que nous avons passé avec eux est lui, toujours là, mais autrement et on s’en arrange. Pour la peinture c’est pareil, l’original n’est jamais là mais on s’arrange avec la réplique". Jean-Luc Blanc souhaite susciter chez le ‘regardeur’ la question du pourquoi. Pourquoi se donner du mal à reproduire, par la peinture, une image qui n’a pas grand intêret ?



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