Contact
Email
Partenariat
Annuaire gratuit Référencement
Vente en ligne
Achat tableaux peintures
Découverte
Expositions Médias Bio
Voyager
Série Afrique
Série Paysage
Frémir
Jack the Ripper
Roswell
Rire
Ali Baba
Vache folle
Techniques
Aquarelles
Encres
Mythes
Vénus
Saint georges
Séries
Restaurants
Rats
peinture

Fra Angelico

Musée Jacquemart-André, Paris

Exposition du 23 septembre 2011 – 16 janvier 2012




Parcours de l'exposition Fra Angelico
Article de référence : exposition Fra Angelico et les Maîtres de la lumière, Musée Jacquemart-André, Paris 2011

  • Le grand atelier de Florence ou la formation de Fra Angelico

    Dès les premières années du XVe siècle, Florence est un centre économique et culturel de première importance. La présence de nombreuses congrégations, comme celles des Franciscains et des Dominicains, a une grande influence sur la production artistique. Dans leurs ateliers et scriptoria, peintres et enlumineurs oeuvrent à la diffusion d’une iconographie religieuse encore fortement marquée par le style gothique international (Lorenzo Monaco, Vierge à l’Enfant en trône, Museo della Collegiata di Sant’Andrea, Empoli ).

    L’un des tenants de cette esthétique est Lorenzo Monaco (vers 1370–1424), auprès de qui Fra Angelico (vers 1400–1455), alors jeune moine dominicain, poursuit sa formation. Comme son maître, Fra Angelico privilégie l’utilisation de couleurs appuyées, baignées d’une vive lumière qui annule les ombres. Ce procédé renforce la dimension mystique de ses compositions.

    Mais c’est aussi dans l’art des enluminures que s’exprime le remarquable talent de coloriste de Fra Angelico (Antiphonaire, chorale 43, Biblioteca Medicea Laurenziana, Florence). Si cette partie de sa production a pu être éclipsée par les grands retables ou les fresques qu’il a par ailleurs réalisés, elle témoigne d’une grande finesse d’exécution. À une époque où la décoration des ouvrages est confiée aux meilleurs enlumineurs, l’élégance des miniatures de Fra Angelico confirme l’excellence de son art.

    fra angelico peintre
    Fra Angelico, "L’Ascension, le Jugement dernier, la Pentecôte" - Vers 1447-1448, tempera sur bois à fond doré, 73 x 105 cm - Galleria Nazionale di Palazzo Corsini, Rome © 2011. Photo Scala, Florence

    Dans ces foyers artistiques de premier plan que sont les monastères se développe une iconographie spécifique, reflet de la grande influence qu’exerce alors l’ordre des Camaldules. Leur mode de vie érémitique inspire aux artistes des Thébaïde, panoramas historiés où déambulent de petites figures de moines. C’est dans cet environnement foisonnant que se déroule l’apprentissage de Fra Angelico qui réalise à plusieurs reprises de telles Thébaïde, comme celle de la Galerie des Offices de Florence, dont le modèle a peut-être été imaginé par Lorenzo Monaco lui-même.



  • Fra Angelico et les innovations des peintres florentins

    Dans le premier quart du XVe siècle, de grands chantiers architecturaux transforment la physionomie de Florence. C’est d’abord Lorenzo Ghiberti (1378–1455), pourtant inconnu, qui remporte en 1401 le concours pour la réalisation des nouvelles portes du Baptistère du Duomo, la cathédrale de Florence. À sa suite, des architectes comme Brunelleschi (1377–1446) et des sculpteurs comme Donatello (vers 1386–1466) vont poursuivre la transformation de la ville.

    Un climat tout aussi novateur se diffuse dans l’art pictural, alors même que des personnalités comme Lorenzo Monaco ou Gentile da Fabriano (vers 1375–1427) continuent à faire briller les feux du gothique international. Ces maîtres associent le raffinement du trait et la délicatesse de la polychromie pour construire leurs compositions, à l’image du Saint François recevant les stigmates réalisé par Gentile da Fabriano (Fondazione Magnani Rocca, Parme). À leurs côtés, de jeunes artistes transcrivent en peinture les innovations qu’ont expérimentées les sculpteurs florentins. L’un des premiers à incarner cette nouvelle tendance est Masolino (1383–vers 1440) : dans ses oeuvres, le fond d’or médiéval s’efface progressivement pour laisser place à une construction en perspective (Histoire de saint Julien l’Hospitalier, Musée Ingres, Montauban). Paolo Uccello (1397–1475), lui aussi, intègre progressivement les nouvelles règles de la perspective, comme en témoigne le Saint Georges terrassant le dragon du Musée Jacquemart-André. Masaccio (1401-1428) et Le Scheggia (1406–1486) privilégient, quant à eux, l’étagement des plans pour restituer les nouvelles lignes architecturales (La Naissance de la Vierge, Musée Jacquemart-André, Paris).

    Fort de sa formation auprès des héritiers de la peinture courtoise de la fin du Moyen Âge, Fra Angelico s’approprie également les nouveaux préceptes développés par les grandes figures de la peinture florentine de son temps. Avec un talent unique, il développe à son tour de nouvelles propositions. C’est tout particulièrement sur les prédelles, en partie inférieure des retables qui lui sont commandés, que Fra Angelico peut faire preuve d’audace. Ces éléments ont en effet moins d’importance aux yeux des commanditaires que le registre supérieur pour lequel ils préfèrent des formules traditionnelles. Conçus comme un complément aux panneaux principaux, ces prédelles sont généralement composées de plusieurs scènes et les artistes ont ainsi pour habitude d’y raconter plusieurs épisodes de la vie d’un saint. C’est sur ces panneaux de petite dimension, où il se plaît à marier couleurs raffinées et effets de perspective, que les innovations de Fra Angelico sont les plus fortes. Il apporte ainsi dans ses oeuvres une grande attention à la représentation des personnages (Le Martyre des saints Côme et Damien, Musée du Louvre, Paris) et des éléments d’architecture (Naissance et vocation de saint Nicolas, aumône aux trois jeunes filles pauvres, Musei Vaticani, Cité du Vatican).

    peinture vierge
    Zanobi Strozzi, "Vierge d’humilité avec deux anges musiciens" - Vers 1448-1450, tempera sur bois, 83,5 x 56,8 cm - Museo Poldi Pezzoli, Milan, don d’Antonio et Bianca Leonardi 2001 © Milano, Museo Poldi Pezzoli

  • L’influence de Fra Angelico sur les Maîtres de la Lumière

    Retables, ouvrages enluminés, cycles de fresques... le succès que rencontre Fra Angelico au cours de sa carrière est tel qu’il doit s’entourer de collaborateurs pour répondre aux nombreuses commandes qu’il reçoit. Élèves et assistants se succèdent auprès du maître qu’ils secondent dans la réalisation des fresques et des grands polyptyques.

    S’il ne s’agit pas à proprement parler d’un atelier, ces artistes reprennent à leur compte et diffusent les formules de Fra Angelico, témoignant de la grande influence qu’il a exercé sur eux lors de leurs collaborations. L’art de Zanobi Strozzi (1412–1468), qui fut l’un de ses principaux assistants, est ainsi imprégné du style de Fra Angelico, comme on peut le voir dans ses lumineuses Vierges à l’Enfant.

    Son sens de la composition influence des peintres aussi prestigieux que Filippo Lippi (vers 1406– 1469) ou Alesso Baldovinetti (vers 1425–1499), qui réalise une exceptionnelle Conversation sacrée (Galerie des Offices, Florence) dont les figures rappellent celles du peintre dominicain. À leur tour, ils transmettent à leurs élèves un art marqué par le traitement de la lumière propre à Fra Angelico, tout en finesse et subtilité.

    De Zanobi Strozzi à Benozzo Gozzoli (vers 1421–1497) et Domenico di Michelino (1417-1491), l’art de Fra Angelico est relayé par plusieurs générations d’artistes et leurs oeuvres confirment la place majeure qu’il occupait dans la peinture florentine de la première moitié du XVe siècle.

  • Figures du Christ et de la Vierge, des thèmes chers à Fra Angelico

    Artiste doué d’une profonde spiritualité, Fra Angelico accorde dans ses compositions une place particulière à la représentation du Christ et de la Vierge. Un thème comme celui de la Crucifixion peut être considéré comme une véritable ligne de force dans son oeuvre. Avec un talent toujours renouvelé, il va le décliner tout au long de sa carrière.

    Il en est de même avec les Vierges d’humilité, thème avec lequel Fra Angelico donne toute la mesure de son art. Apparue dans les années qui suivent la grande peste de 1348, cette iconographie remplace progressivement celle de la Vierge de majesté. Dans le contexte dramatique qui est celui du milieu du XIVe siècle, cette évolution stylistique répond à un besoin d’accentuer l’humanité des personnages divins pour les rendre plus accessibles. La Vierge d’humilité, assise non plus sur un trône mais sur le sol, correspond par la simplicité de sa mise à cette nouvelle attente.

    Les Vierges d’humilité de Fra Angelico permettent ainsi de suivre son évolution et de distinguer les formules successives qu’il privilégie. Comme en témoigne la belle Vierge à l’Enfant de la Galleria Sabauda de Turin, il développe un art empreint d’élégance et de sérénité, qui trouve son aboutissement dans le magnifique Couronnement de la Vierge (Galerie des Offices, Florence). Dans cette oeuvre de la maturité, il allie à merveille le travail des ors, le rendu de la perspective et les effets de lumière.

  • Les chefs-d’oeuvre de Fra Angelico

    Figure majeure de la première Renaissance florentine, Fra Angelico s’est illustré grâce à des oeuvres d’une grande force esthétique. Peintre à fresques et enlumineur de talent, il a également exécuté de magnifiques retables. Le Musée Jacquemart-André a le plaisir de présenter une sélection exceptionnelle de ces panneaux qui proviennent des plus grands musées italiens.

    L’originalité de Fra Angelico tient essentiellement à la virtuosité avec laquelle il a su marier sentiment religieux et modernité artistique. Les trois panneaux de L’Ascension, du Jugement dernier et de La Pentecôte (Galleria Nazionale di Palazzo Corsini, Rome) reflètent son prodigieux sens de la composition. La plénitude de la touche, le modelé subtil et raffiné des volumes et l’attention portée à la représentation humaine confèrent une profonde élégance à ses oeuvres (prédelle du retable de Bosco ai Frati, Museo di San Marco, Florence).

    Le décor de l’Armoire des ex-voto d’argent (Museo di San Marco, Florence), qu’il réalise à la fin de sa carrière, résume tout l’art de Fra Angelico : la finesse de la composition, le chatoiement des couleurs et la vibration de la lumière en font l’un des sommets picturaux de la première Renaissance florentine. Peintre emblématique de cette période d’effervescence artistique, Fra Angelico a su créer des oeuvres d’une rare intensité.



  • arts plastiques contemporains
    homme invisible
    Galerie d'art contemporain
    Peintures, sculptures et objets d'art