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Frans Pannekoek

Institut Néerlandais, Paris

Exposition du 24 mars au 22 mai 2011




L'Institut Néerlandais consacre une exposition à l’artiste néerlandais Frans Pannekoek.

Au printemps 2011, l’Institut Néerlandais offre au public français une belle découverte, celle de l’oeuvre originale et inclassable de l’artiste contemporain Frans Pannekoek. Bien connu aux Pays-Bas, où cette rétrospective a déjà rencontré un grand succès, ce créateur à la forte personnalité assume pleinement sa filiation avec les grands maîtres hollandais de la gravure. Ses oeuvres figuratives empreintes d’étrangeté, de poésie et de profondeur sont toutefois d’une grande accessibilité pour le spectateur. Bienvenu dans le monde fascinant de Frans Pannekoek !

Frans Pannekoek (né à Den Dolder en 1937) dit de lui-même qu’il est autodidacte. S’il est vrai qu’il a développé sa surprenante maîtrise des techniques exigeantes de l’estampe en expérimentant encore et encore avec ce médium, il s’est tout de même d’abord formé au contact de deux artistes, le Néerlandais Jan Coenraad Nachenius (1890-1987) et le peintre américain Alan Schmer (né en 1935). Pannekoek commence sa carrière aux Pays-Bas à la fin des années 50 et ses premières oeuvres sont marquées par l’expressionnisme abstrait de Schmer. Ses paysages sont alors à peine figuratifs et se caractérisent par l’utilisation – en renfort de l’eau-forte – de la technique de l’aquatinte qui forme taches et grains sur le papier et permet d’obtenir de beaux contrastes d’ombre et de lumière comme dans les estampes de Goya que Pannekoek admire fort.

En 1964, l’artiste devient proche du sulfureux écrivain hollandais Gerard Reve (1923 – 2006) – l’une des figures emblématiques de l’aprèsguerre hollandais. Celui-ci contribuera à faire connaître l’oeuvre de l’artiste en publiant ses Quatorze eaux-fortes de Frans Lodewijk Pannekoek expliquées aux travailleurs mais aussi en participant à une émission télévisée en 1967 qui résultera en une vente effrénée d’estampes dès le lendemain. Cette même année, Pannekoek quitte les Pays-Bas pour aller s’installer en Espagne où il demeurera jusqu’à aujourd’hui, à l’exception de séjours plus ou moins longs en France.

La Catalogne puis l’Andalousie inspireront à l’artiste de splendides paysages dans lesquels il joue avec les encrages et qu’il complète même parfois de couleurs appliquées au pinceau, voire de vernis colorés, comme dans cette épreuve de la Vallée près de Siurana.

S’il travaille d’abord l’eau-forte et l’aquatinte, Pannekoek se tourne progressivement vers la pointe sèche. Cette technique difficile, consistant à entailler directement la plaque à l’aide d’une pointe dure, lui permet d’obtenir de magnifiques effets d’encrage. Car les barbes du métal soulevées par la pointe se gorgent d’encre et laissent sur le papier des empreintes veloutées.

Pannekoek en use avec subtilité dans ses paysages enneigés ou ses marines : les zones d’encre effilochées suggèrent à merveille la lumière vibrante sur la surface d’un lac gelé, d’une calme étendue d’eau et sur les arbres ou les filets de pêcheurs. La technique de la pointe sèche se caractérise par le très petit nombre de tirages qu’elle permet de chaque planche (un grand maximum de vingt). En effet, les barbes s’aplatissent rapidement sous l’action de la presse et les tirages diminuent en force expressive passé un certain seuil.

Pannekoek travaille avec soin ses tirages en expérimentant avec les encrages et ce n’est parfois qu’à la dixième impression qu’il obtient la meilleure épreuve. Il possède d’ailleurs sa propre presse derrière laquelle il s’est représenté dans un magistral autoportrait.

Les motifs de Pannekoek sont d’une grande diversité: portraits, architecture (ses impressionnantes compositions de la cathédrale de Valls en Catalogne), animaux, insectes… Mais c’est en particulier dans le genre du paysage qu’il excelle. On y reconnaît sans peine l’influence de la tradition hollandaise dans ses horizons bas, donnant toute son ampleur à l’immensité du ciel. Il trouve ses motifs dans les campagnes de sa Hollande natale, en France ou en Espagne. Ses gravures de paysages sont d’un format étonnement petit et sa capacité à y suggérer pourtant l’immensité de l’espace est surprenante.

Il figure bien souvent des perspectives à vol d’oiseau comme le faisait Pieter Bruegel l’Ancien. C’est le cas dans sa série des vols à voile datant des années 1970. Il faut sans doute y voir des autoportraits car Frans Pannekoek pratique le deltaplane depuis longtemps et aujourd’hui encore à l’âge de 73 ans ! Pour l’un des tirages du Vol à voile au-dessus de Vejer, le graveur a encré le ciel de sorte à transformer le paysage diurne en un vol de nuit féerique.

Les sujets de l’artiste sont loin d’être tous idylliques comme celui-ci : ses marines sont bien souvent peuplées de carcasses de bateaux déchiquetées ; certaines de ses natures mortes peuvent faire penser à des préparations de taxidermistes tant Pannekoek semble fasciné par la représentation d’animaux morts (taupe, rat, souris, coucou, papillon victime de la circulation…). Cet aspect morbide de son art l’inscrit dans la grande tradition de la vanité. Ce n’est pas un hasard s’il a créé en 2009 une splendide variation sur le Crâne d’Hercules Seghers (1589/90 – 1637/38), artiste hollandais du siècle d’or qui a été l’un des principaux modèles de Pannekoek dès ses débuts.

D’autres grands maîtres anciens de la gravure l’ont fortement inspiré, au nombre desquels bien sûr Rembrandt, dont les expérimentations à l’eau-forte et à la pointe sèche ont marqué l’oeuvre du graveur contemporain. Ainsi c’est son célèbre Conus marmoreus, qui est le départ d’une variation sur le thème des coquillages dans l’oeuvre de Pannekoek.

La nature morte est le second sujet de prédilection du graveur. Ses motifs sont bien souvent inattendus ; ainsi cette Queue de cheval (humaine ou animale ? l’on ne saurait dire), sa rose fanée qui a perdu tous ses pétales ou encore cette gousse d’ail esseulée, flottant dans un espace indéfini et dont les sinuosités sont magistralement évoquées par le tracé nerveux du graveur. Il choisit en général de représenter les animaux ou les objets seuls, définis sur un fond vide, animé toutefois par les effets d’encrage qui donnent l’impression qu’une source de lumière diffuse éclaire la composition par l’arrière.

Sa Libellule et clématite sauvage aux graines velues est l’une de ses rares natures mortes combinant plusieurs motifs. On y lit la justesse d’observation de l’artiste attentif aux détails de l’insecte et de la plante. Les études de Pannekoek ne sont cependant pas tant le fruit d’un intérêt naturaliste que d’une recherche intuitive de l’essence des choses qu’il décrit avec tant de brio.

La rétrospective présentée aujourd’hui à l’Institut Néerlandais offre un aperçu sur cinquante années d’intense production. Elle a d’abord été exposée au printemps 2010 au musée Het Rembrandthuis (Musée La Maison de Rembrandt) à Amsterdam où elle a rencontré un très beau succès.

Les gravures sont accompagnées d’une sélection de dessins (souvent préparatoires) et de carnets d’esquisses permettant de mieux comprendre le travail de l’artiste. En outre, pour certaines estampes, le public pourra admirer plusieurs états et des encrages de couleurs différentes.



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