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Georges Pierre Seurat

Biographie Georges Pierre Seurat

Georges Pierre Seurat, peintre français, naît le 2 décembre 1859 à Paris et décède le 29 mars 1891 à Gravelines. Il est le pionnier du pointillisme et du divisionnisme.

Georges-Pierre Seurat est l'enfant d'une famille typique du Second Empire. Sa mère, Ernestine Faivre était issue d'une famille parisienne qui comptait des artisans sculpteurs et menuisiers. Son père, Antoine, d'abord employé, était devenu huissier de justice puis spéculateur immobilier. Les témoignages de l'époque le dépeignent comme un homme austère et distant. Sa mère, apparemment l'archétype de la femme soumise et patiente, est certainement le modèle de nombreux dessins représentant une femme anonyme en train de coudre, de lire ou simplement assise près d'une fenêtre.

Georges Pierre Seurat biographie
Georges Pierre Seurat, "Les Poseuses"


Seurat grandit à proximité de la gare du Nord. Il débute probablement dès 1875 dans l'école municipale de dessin dirigée par le sculpteur Lequien-fils, rue des Petits-Hôtels. Sa détermination à forger un art nouveau s'éveille de bonne heure; il recherche une "formule optique" et se consacre à la couleur alors que ses maitres insistent sur le dessin. En février 1878, il passe l'examen d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts et débute le mois suivant dans l'atelier de Henri Lehmann. Sa formation présente une certaine continuité puisque Lehmann est, comme Lequien, un disciple d'Ingres et un héritier de la tradition classique.

Pendant ses années d'apprentissage, Seurat ne se distingue guère de ses camarades par un talent ou des sujets particuliers, mais outre les copies d'oeuvres d'art et les études d'après modèle vivant, il dessine et peint en dehors des cours. Durant l'année 1879, à la veille de son vingtième anniversaire, Seurat poursuit le cursus habituel d'un élève des Beaux-Arts ; mais en novembre, il commence son service militaire et ne retournera plus à l'Ecole. Pourquoi renonce-t-il soudain à une carrière conventionnelle ? Il se détourne de ce fait de la réussite classique reposant sur le succès aux examens, les prix, les bourses, le séjour à Rome, et les commandes de l'Etat. Aman-Jean, qui fut son camarade pendant cette période, insiste sur l'esprit d'indépendance de Seurat - ce qui valut à Seurat d'ailleurs d'être traité de "communard" mais cela peut être aussi à cause de ses opinions politiques de gauche - et sur l'importance de son "instinct" dans son inspiration.

A son retour à la vie civile en novembre 1880, il continue de partager l'atelier loué avec Aman-Jean depuis 1879 mais il prend également un petit appartement rue de Chabrol. C'est dans cet atelier qu'il peint ses deux premiers chefs-d'oeuvre, Une Baignade, Asnières et Un Dimanche à la Grande Jatte.

Comment Seurat, après une enfance dans une famille bourgeoise et un enseignement artistique traditionnel devient-il ce personnage "révolutionnaire" lorsqu'il expose Un Dimanche à la Grande Jatte en 1886?

Sa révolte contre ses parents et l'enseignement n'était probablement pas plus forte que celle de tout jeune artiste intelligent impatient de s'affirmer, et donc désireux de défier l'ordre établi. Son évolution est très régulière - depuis le début de ses études, il n'y eut jamais de coupure brutale - et la continuité est très nette. Dans ses dessins plus tardifs, on retrouve fréquemment des hommes et des femmes de la classe moyenne évoquant sa famille, lorsqu'ils ne la représentent pas. Ces personnages sont presque toujours représentés seuls, dans des poses tranquilles, vision typique d'un artiste élevé dans un milieu feutré, par des parents âgés. Par ailleurs, son intérêt pour la technique découle logiquement de l'appartenance à un milieu d'artisans et ses lectures de jeunesse des écrits de l'esthéticien Charles Blanc et du scientifique Michel-Eugène Chevreul comptèrent dans la formulation de ses propres théories.

Georges Seurat eut un bref moment de prestige dans le cercle de l'avant-garde littéraire et artistique parisien de la fin du siècle entre 1886 et 1889 mais la mode intellectuelle s'en détourne déjà pendant les deux dernières années de sa vie. Il a vingt-six ans quand il montre la Grande Jatte à la dernière exposition impressionniste. Le voilà bientôt sacré, comme dira Vincent van Gogh, "maître du petit Boulevard" c'est-à-dire des jeunes artistes d'avant-garde, les grands Boulevards étant ceux des galeries de peintres "arrivés". Dès 1890, la direction plus radicale que prend sa peinture laisse un peu perplexe, même ses amis, et il meurt l'année suivante à 31 ans, sans marchand, n'ayant vendu que très peu de tableaux. Au cours des trente années qui suivent, quelques rares amis - Paul Signac en particulier, et Félix Fénéon - vont essayer par la plume et par des expositions de le faire connaître. Aucun marchand ne s'y intéresse, aucun grand collectionneur, alors que la gloire des autres héros du post impressionnisme ne cesse de grandir dès le tournant du siècle.

Toutefois, cette situation est particulière à la France, car marchands, collectionneurs et bientôt musées d'Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, d'Angleterre et bien vite des Etats-Unis, reconnaissent alors son génie singulier...

Du côté des artistes, la situation est différente, et Seurat continue à compter. Les Fauves d'abord, - Matisse et Derain - recherchent dans la méthode néo impressionniste, une leçon de couleur pure. Avant 1914, les pionniers de l'abstraction, Mondrian, Kandinsky, les futuristes italiens tous "pointillent". Les cubistes s'intéressent, eux, à un autre Seurat, au constructeur.

Expositions Georges Pierre Seurat (sélection)



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