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Hans Hartung, "Estampes"

BNF, Paris

Exposition du 12 octobre 2010 au 16 janvier 2011




"La carrière de peintre et de dessinateur de Hans Hartung fait parfois oublier qu’il est aussi un maître de l’estampe. Aussi la Bibliothèque a-t-elle souhaité, grâce à la générosité de la Fondation Hartung-Bergman, rendre justice à l’oeuvre gravé de l’artiste, à sa richesse et à sa diversité." Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France.

L’exposition présente une rétrospective de l’oeuvre imprimé de Hans Hartung (gravures et lithographies), aspect méconnu de son travail. Hans Hartung est en effet avant tout un peintre qui s’est beaucoup intéressé à l’estampe. Le plus souvent, il cherche à transposer ses recherches picturales au moyen des techniques d’impression qui peuvent également inspirer son travail de peintre. L’exposition mettra en valeur ce va et vient entre l’estampe d’une part, le dessin et la peinture de l’autre.

Dès le début des années 20, l’objet disparaît de la peinture de Hans Hartung. Ce virage s’opère au contact des maîtres de l’art ancien, dans l’ignorance totale de l’abstraction de son temps et d’emblée, sa peinture parvient à un style proche de ses oeuvres de maturité : champs de forces, tension des grands signes noirs, épanchements chromatiques. Établi définitivement à Paris en 1935, Hartung y présente sa première exposition personnelle dès 1947 ; puis, en 1948, il expose avec Wols, Picabia, Stahly, Mathieu, Tàpies et Bryen, devenant l’un des chefs de file de l’art informel en France.

L’exposition est construite autour de la riche collection de la Bibliothèque nationale de France qui provient du dépôt légal ainsi que d’une donation de 344 estampes généreusement consentie en 2010 par la Fondation Hartung-Bergman.

Considéré comme l’un des grands représentants de la peinture abstraite, Hans Hartung s’est également beaucoup intéressé à l’estampe. Si son oeuvre gravé est considérable - plus de 600 gravures et lithographies - il constitue cependant un aspect méconnu de son travail, auquel la Bibliothèque nationale de France rend hommage aujourd’hui.

La pratique de l’estampe chez Hans Hartung répond à un réel besoin d’expérimentation de nouveaux moyens de création. Elle s’intègre ainsi pleinement dans ses recherches plastiques. "Etant porté dans les arts plastiques à tout ce qui est graphisme, j’étais naturellement attiré par la gravure et la lithographie, techniques qui toujours au moment de leur grandeur étaient basées sur le noir et le blanc ainsi que sur le trait".

Le plus souvent, l’artiste cherche à transposer ses recherches picturales au moyen des procédés d’impression. Mais la pratique de la gravure influence également parfois son travail de peintre. C’est ce va-et-vient entre l’estampe d’une part, et le dessin et la peinture d’autre part, que cette rétrospective entend mettre en valeur.

La BnF conserve près de 400 oeuvres de l’artiste provenant du dépôt légal, d’une donation faite par l’artiste en 1973 et d’une autre faite par la Fondation Hartung-Bergman à l’occasion de cette exposition.

Quelque 120 pièces sont exposées : estampes, toiles, dessins et photographies choisies en grande partie dans la riche collection de la Bibliothèque. Cet ensemble est par ailleurs enrichi de quelques prêts d’oeuvres provenant de la Fondation Hartung-Bergman.



Parcours de l’exposition

La pratique de l’estampe de Hans Hartung est discontinue, bien souvent liée à la possibilité de travailler dans un atelier pendant une période donnée. Cette manière de créer induit une production sérielle, mise en valeur dans le parcours de l’exposition.

  • Les débuts (1921 - années 1940) : entre la figuration et l’abstraction

    Hans Hartung réalise ses premières gravures dans les années 1920. Il s’agit d’une série d’eaux-fortes et de pointes-sèches, de petites dimensions, aux sujets classiques : des nus, des personnages dessinés d’un trait anguleux qui peuvent faire penser aux gravures expressionnistes, courant dans lequel Hartung dit puiser son inspiration : "La source la plus directe qui devait me conduire à l’art abstrait a été sans doute possible la gravure sur bois de ces peintres expressionnistes comme Heckel, Kirchner, Schmidt-Rottluff, Pechstein et Nolde."

    Parallèlement à ces premières gravures figuratives, Hans Hartung peint ses premières aquarelles abstraites, indépendamment de toute influence des courants contemporains. Il revendique lui-même une filiation classique à cette tendance abstraite, le trait étant finalement ce qui l’attire, au-delà de l’adéquation ou non à un sujet.

    Dès ses premières tentatives dans le domaine de l’estampe, la pratique de la gravure se rapproche plus chez lui de celle du dessin que de la peinture. Un goût pour le trait qui est sans aucun doute à mettre en relation avec sa fascination pour l’art de Rembrandt. Le lien entre dessin et estampe est également très présent dans les estampes que réalise Hartung à l’Académie des beaux-arts de Munich. C’est là qu’il découvre le travail des états, permettant des évolutions d’une planche à l’autre. A la fin des années 1930, il multiplie les expérimentations de taille directe (pointes et burins) ainsi que le traitement par oxydation.

    Des peintures et dessins abstraits réalisés avant guerre donnent lieu à une série de petites lithographies en 1946 réalisées dans l’atelier d’Edmond Desjobert. Ces travaux seront suivis par des gravures en 1947. Dans ces planches abstraites apparaît le style gestuel caractéristique de l’artiste.

  • Les années 1950 : l’abstraction gestuelle

    Hans Hartung renonce dès la fin des années 1940 à passer par le dessin préparatoire pour la création de ses estampes. C’est à partir de 1953 et son passage à l’atelier Lacourière que Hartung expérimente toutes les possibilités de la gravure sur cuivre. C’est aussi à cette période qu’il met au point ce vocabulaire plastique caractérisé par des motifs graphiques envahissant des compositions où la couleur ne construit pas l’espace mais contrebalance le noir du graphisme.

    Les oeuvres de cette période sont très gestuelles. Si la couleur est encore présente, elle tend à disparaître au profit du seul signe. Les techniques de l’estampe en couleur supposent en effet une décomposition : à chaque teinte correspond une matrice, et par conséquence un ensemble d’opérations dont la lenteur semble incompatible avec la pratique spontanée de Hartung. "En principe, je préfère l’inspiration directe, momentanée et toutes les lithos en couleur, et plus encore les gravures en couleur, sont réalisées en deux, trois ou quatre étapes [...] il n’y a plus la spontanéité première que je recherche en art". La rapidité et la spontanéité sont devenues des principes fondamentaux de son mode de création.

  • Les années 1960

    Dans les années 1960, l’artiste adopte en peinture les méthodes de la gravure : dans la peinture encore fraîche, il gratte la matière au moyen de différents outils qui dessinent ainsi un réseau de lignes. "La manière même de gratter dans ma propre peinture, dans la couche que je viens de mettre, vient de la gravure".

    A partir de 1962, il travaille régulièrement à l’atelier Erker à Saint-Gall, approfondissant ses recherches graphiques. Ainsi, à côté des motifs en positif, dessinés au moyen d’un crayon lithographique proche de ce que Hartung utilise en dessin, il réalise également des compositions en négatif. Apposant directement son dessin sur la pierre lithographique puis grattant une partie de la matière, le dessin apparaît en négatif à l’impression.

    A partir de 1966, on assiste, dans ses oeuvres graphiques comme dans ses peintures, à la disparition du signe au profit de la surface. Hartung se sert en peinture d’un pistolet de carrossier pour dessiner des formes qui apparaissent comme des halos colorés. On retrouve le même effet en lithographie grâce à la technique du crachis.

    A l’atelier Erker, il utilise des outils permettant des effets très divers (rouleau encreur, crayon lithographique, aérographe, pinceau...) dont la combinaison lui permet de créer des compositions au dessin très structuré.

  • Les années 1970

    Une parfaite adéquation caractérise les toiles peintes au début des années 1970 et les gravures de cette période. Hans Hartung aborde la gravure de grand format et renoue avec l’eau-forte dans l’atelier de Gustavo Gili à Barcelone. Il travaille toute la surface, comme s’il s’agissait de toiles, attaquant le cuivre avec une grande liberté à l’aide de nouveaux instruments qui creusent des sillons.

    L’atelier Erker est l’un des lieux de prédilection pour les recherches graphiques de l’artiste. Il s’y essaye à la gravure sur bois et réalise une série magistrale en 1973. La gravure sur bois semble peu appropriée à la spontanéité à laquelle il aspire. Mais il contourne la lenteur du procédé en ayant recours à des outils qui lui permettent de marteler la matière plutôt que de l’évider en suivant un motif comme il était coutume de procéder. Les parties martelées apparaissent en blanc lors de l’impression : la composition est ainsi rythmée par des points de lumière. On retrouve des effets équivalents dans sa peinture de l’époque.

    Dans ses lithographies de cette période, la disparition du signe au profit de la surface, traitée au moyen du rouleau lithographique se fait plus évidente. Le fond vient alors au premier plan. Hartung traite la surface et s’attache à la représentation de la lumière en jouant sur des effets de transparence. L’usage du rouleau lithographique trouvera son prolongement dans la peinture. Les estampes réalisées au cours de cette période sont à rapprocher de ses photographies.



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