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Joan Mitchell

Biographie Joan Mitchell

"Si tu dis “sky”, ça signifie ciel. Moi je vois d’abord S-K-Y. S est plutôt blanc, K est rouge, Y est ocre jaune. Le ciel pour moi est le mélange de ces couleurs. A est vert, B est bleu gris, C est jaune et ainsi de suite. C’est la manière dont je l’ai imaginé quand j’ai appris, enfant, l’alphabet. J’imaginais tout en couleurs. Voilà pourquoi je n’aime pas tellement le français. Le CIEL ne ressemble certainement à aucun de mes SKY avec leur rouge, gris bleu et jaune." Joan Mitchell

Joan Mitchell, artiste peintre américaine, naît le 12 février 1926 à Chicago. Elle est la seconde fille de James Herbert Mitchell, médecin et artiste amateur et de Marion Strobel, poète et co-éditrice de la revue Poetry. Joan Mitchell décède le 30 octobre 1992 à Paris à l’âge de soixante-six ans.

Joan Mitchell s’inscrit à la Francis W. Parker School de Chicago. En 1939, son professeur d’art, Malcom Hackett, lui fait découvrir Oskar Kokoschka, dont elle admire l’oeuvre.

Joan Mitchell étudie ensuite à l’Art Institute de Chicago, où elle suit les cours de l’artiste allemand Robert von Neumann et de Louis Ritman, qui a séjourné à Giverny. Leon Golub compte parmi ses camarades de classe. Elle obtient un Bachelor of Fine Arts. Plus tard, elle fera référence aux oeuvres exposées de Cézanne, Edouard Manet et Picasso qu’elle voit à l’Art Institute de Chicago comme "sa véritable source d’inspiration." Membre de l’Arts Club de Chicago, elle y voit les expositions de Braque et Brancusi.

Sa lithographie "Tired Children" (vers 1947) est présentée à la Fifty-first Annual Exhibition by Artists of Chicago and Vicinity et reçoit le Print Committee Prize. Parmi les membres du jury se trouve Philip Guston. Joan Mitchell obtient une bourse pour un voyage d’études à l’étranger, mais les tensions qui agitent encore l’Europe l’amènent, en décembre 1947, à choisir New York, où elle s’installe avec Barney Rosset, le futur fondateur de la Grove Press. Elle visite les expositions d’Arshile Gorky et de Jackson Pollock et étudie les premières oeuvres de Kandinsky. Comme beaucoup d’artistes de sa génération, elle choisit de travailler dans l’atelier du peintre allemand Hans Hofmann, mais après la première leçon, n’en partageant pas les méthodes d’enseignement, elle abandonne le projet.

En 1948, Joan Mitchell passe un an en France, s’installe d’abord à Paris, où elle loue un atelier dans le même immeuble que Philip Guston. A cette époque, elle peint toujours des oeuvres figuratives. Lorsque Barney Rosset la rejoint, ils voyagent en Espagne et en Tchécoslovaquie, puis au Lavandou. Mitchell peint alors des paysages de plus en plus abstraits, inspirés par Cézanne.

En 1950, à New York, Joan Mitchell commence une série de peintures abstraites et rencontre alors les artistes de la New York School, qui se réunissent au Cedar Bar – Jackson Pollock, Willem de Kooning et Franz Kline. Elle se lie d’amitié en particulier avec ces deux derniers. Mitchell se fait accepter au sein de l’ "Artist’s Club" fondé en 1949 par de Kooning et Kline. Joan Mitchell fréquente également le Studio 17 de William Hayter pour apprendre les techniques de la gravure, où elle rencontre Paul Brach, Michael Goldberg et Miriam Shapiro. La première exposition personnelle de Joan Mitchell a lieu à la St. Paul Gallery and School of Art (Minnesota).

En 1951, Joan Mitchell déménage son atelier au 51 de la West Tenth Street, où se trouvent également ceux de Philip Guston, Paul Brach et Miriam Shapiro. Là, elle réalise sa première oeuvre monumentale "Cross Section of a Bridge". Elle participe au "Ninth Street Show" organisé par l’Artist’s Club et Leo Castelli, qui regroupe 61 artistes d’avant-garde. Pendant l’été, elle étudie la littérature française à la New York University et l’art de la Renaissance et l’art du dix-neuvième et vingtième siècles à la Columbia University, puis obtient son Master’s Degree à l’Art Institute. Elle débute alors un travail analytique avec la psychanalyste Edrita Fried. C’est le début d’une longue amitié.

En 1952, Joan Mitchell déménage son atelier au 60 St Mark’s Place, au coeur de Greenwich Village, où elle réalise ses oeuvres des années cinquante les plus importantes, atelier qu’elle garde bien après s’être établi définitivement en France. Sa première exposition personnelle à New York se tient à la New Gallery. A l’Eight Street Club, elle rencontre le poète Frank O’Hara dont l’oeuvre devient une source d’inspiration.

En 1953, Mitchell expose pour la première fois à la Stable Gallery de New York, qui présentera régulièrement son oeuvre jusqu’en 1965.

En 1955, Joan Mitchell passe l’été à Paris, où elle rencontre plusieurs jeunes artistes parmi lesquels Sam Francis et le Canadien Jean-Paul Riopelle dont elle va partager la vie jusqu’en 1979. Jusqu’en 1959, elle passe autant de temps à Paris qu’à New York. Elle participe à "Vanguard 1955", exposition organisée par le Walker Art Center de Minneapolis. Par l’intermédiaire de Rosset, Mitchell rencontre Samuel Beckett avec lequel elle se lie d’amitié.

En 1957, Joan Mitchell participe à l’exposition "Artists of the New York School: Second Generation" organisée par Meyer Shapiro au Jewish Museum de New York. Mitchell, Helen Frankenthaler, Michael Goldberg, Jane Freilicher et d’autres artistes de sa génération ce qui leur vaut d’être surnommés "Abstract Expressionists of the Second Generation."

En 1958, Mitchell expose à la 29e Biennale de Venise.

En 1959, elle s’installe définitivement à Paris avec Riopelle et loue un atelier rue Frémicourt, dans le 15e arrondissement. Mitchell participe à la Documenta II à Kassel, en Allemagne.

En 1960, ses premières expositions personnelles en Europe sont organisées à la Galleria dell’Ariete de Milan et à la galerie Neufville de Paris.

En 1961, elle participe aux expositions de groupe "American Abstract Expressionists and Imagists" au Solomon R. Guggenheim Museum de New York et "1945-1961: Schilders uit Parijs" au Stedelijk Van Abbemuseum, Eindhoven, Pays- Bas.

En 1964, elle réalise son premier triptyque "Girolata Triptych" qui marque également les débuts de la série des "Black Paintings".

Sa longue collaboration avec le galeriste parisien Jean Fournier débute en 1967. Elle achète une maison qui domine la Seine à Vétheuil, dans les environs immédiats de l’ancienne maison de Claude Monet dans ce village.

En 1969, elle réalise ses premières oeuvres de la série des "Tournesols" en hommage à Vincent Van Gogh.

En 1972, The Everson Museum of Art à Syracuse (New York) présente "’My Five Years in the Country’: An Exhibition of Forty-nine Paintings by Joan Mitchell".

Une importante rétrospective de son oeuvre se déroule au Whitney Museum of American Art de New York en 1974.

Sa collaboration avec le galeriste new-yorkais, Xavier Fourcade débute en 1976. Après la mort de ce dernier elle est représentée à New York par la Robert Miller Gallery. Elle se lie avec Robert Miller et le directeur de sa galerie, John Cheim.

En 1979, Joan Mitchell se sépare de Riopelle. Elle rencontre le compositeur Gisèle Barreau avec laquelle elle se lie d’amitié.

En 1984, on lui décèle un cancer de la mâchoire. Elle est hospitalisée à maintes reprises.

En 1988-1989, se déroule une importante rétrospective itinérante aux États-Unis "The Paintings of Joan Mitchell: Thirty-Six Years of Natural Expressionism". Joan Mitchell reçoit un diplôme d’honneur de l’école de l’Art Institute of Chicago en 1988. En 1989, elle installe un atelier rue Campagne-Première, où elle peint au pastel quand elle vient à Paris.

En 1992, elle effectue un court séjour à New York où elle visite l’exposition Matisse au Museum of Modern Art de New York et termine une série de gravures avec Tyler Graphics à Mount Kisco. On lui décèle un cancer des poumons. Joan Mitchell décède le 30 octobre 1992 à Paris.

La John Mitchell Foundation voit le jour à New York en 1993.

"Je peins des paysages remémorés que j’emporte avec moi, ainsi que le souvenir des sentiments qu’ils m’ont inspiré, qui sont bien sûr transformés... Je préfèrerais laisser la nature là où elle est. Elle est assez belle comme ça. Je ne veux pas l’améliorer. Je ne veux certainement pas la refléter. Je préfèrerais peindre les traces qu’elle laisse en moi." Joan Mitchell

Expositions Joan Mitchell (sélection)



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