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Mauvais genre

Galerie Sollertis, Toulouse

Exposition du 26 mai au 2 juillet 2011




Article en relation : exposition Mauvais genre, Galerie Sollertis, Toulouse, 2011.

Stables et branlantes à la fois, les sculptures de Lionel Scoccimaro, jeune artiste marseillais, n'en sont pas à une contradiction près. Leurs courbes parfaites et mastoques, fines et rondouillardes en font certes des objets de désir, puisqu'aussi bien elles sont la réplique inexacte et agrandie de la silhouette bien connu de jouets un peu vieillots : un culbuto mêlé à une quille. Mais cette drôle d'attraction, qu'elles exercent, un peu foraine, un peu régressive, vire autrement plus pop et plus méchamment racoleuse dès lors que leurs couleurs sautent aux yeux. Directement empruntées à la palette des customs, du surf ou du rock, entre autres sections de la sous-culture américaine, ces jaunes brillantissimes, ces rouges flashants ou ces verts pomme teintent les vrais-faux culbuto d'un ton plus grinçant.

Voilà la nature particulière de cette oeuvre : hybride, elle hésite entre des univers ultravoyants, suragités et radicaux, ceux des sports ou des musiques undergrounds, volontiers contestataires des normes politiques et sociales établies, mais bascule aussi en même temps dans d'autres histoires : douces et enfantines et plus encore esthétiques et plastique. Leur aspect lisse et brillant, résultat d'une peinture au pistolet et à l'aérographe, les ancre forcément du côté de la sculpture minimale, de celle qui soignant la surface plutôt que la profondeur, ôte à l'oeuvre tout geste par trop expressif ou toute épaisseur matiériste. De fait ici, aucun accroc ne vient hérisser la résine de polyester dans laquelle elles sont soigneusement moulées.

Or, ce qu'on pouvait prendre pour un avatar contemporain du minimalisme n'en est pas un : un bruit peut émaner de l'intérieur. Dans le ventre de ces culbutos. Lionel Scoccimaro a en effet placé un carillon qui hoquette joyeusement lorsque ces massives scupltures sont effleurées par un spectateur audacieux. Un son qui fait d'un coup de cette oeuvre une surface habitée et une sculpture secrètement sonore.

Reste la nature à la fois quasi communautaire et irrémédiablement individuelle, de ces sculptures, dont chaque exemplaire possède ces propres couleurs, mais partagent avec les autres la même forme évasée. Sans régler, bien au contraire, l'ambiguïté de ce statut, entre la série et l'oeuvre unique, l'artiste marseillais la maintient nettement en déclinant deux types de présentation : ou bien les culbutos s'épaississent jusqu'à prendre une bonne taille monumentale, ou bien ils se font plus discrets et s'alignent alors en groupe, sur une étagère et parodient comiquement les modes de présentation institués par la société de consommation. Vrais objets de désirs, séduisants, intriguants, bardés des couleurs de la frime et de sous-groupes culturels, moulés dans les formes innocentes de l'enfance, ils s'imposent finalement comme des miroirs déformants des pulsions contemporaines : celles qui font basculer chacun vers les mondes enchantés de l'enfance, avant qu'un sauvage désir de transgression ne fasse pencher la balance du côté obscur et sauvage de chacun. Sculpture schizo.

Judicaël Lavrador, septembre 2003



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