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Luc Tuymans. Retrospective

Bozar, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles

Exposition du 18 février – 8 mai 2011




Après une vaste tournée américaine, cette rétrospective, organisée en coproduction avec le SFMOMA de San Francisco et le Wexner Center for the Arts de Columbus (Ohio), présente quelque 75 peintures-clefs du célèbre plasticien belge Luc Tuymans.

Datées de 1978 à nos jours, elles font partie de séries majeures que l’artiste lui-même fait dialoguer entre elles. A partir d’un mélange de techniques du multimédia et de la peinture traditionnelle, Luc Tuymans nous tend un miroir singulier de l’histoire, de la mémoire et des médias. L’artiste a ainsi travaillé sur les conséquences de la Deuxième Guerre mondiale et du 11 Septembre, et sur le post-colonialisme au Congo. Les peintures de Luc Tuymans ne s’apparenteraient qu’à une simple chronique de la vie quotidienne, si n’étaient posées, sous la surface, les grandes questions d’aujourd’hui.

Luc Tuymans est aux yeux de nombreux spécialistes un des peintres majeurs de notre époque. Son style très personnel et son approche à l’avenant de sujets se rapportant à l’histoire et à la mémoire ont influencé toute une génération d’artistes en aval. S’intéressant aux retombées de certains événements figurant parmi les plus traumatisants des XXe et XXIe siècles et par la façon dont ils sont relayés par les médias de masse, Tuymans use d’une palette sourde pour créer des peintures à la fois somptueuses et subtiles, énigmatiques et d’une étonnante puissance.

Tuymans, qui vit et travaille à Anvers – la ville qui l’a vu naître et grandir – puise son inspiration dans la tradition picturale nord-européenne, mais aussi dans la photographie, le cinéma et la télévision. Il s’approprie des images de diverses provenances qu’il recadre, encadre, agrandit et conjugue pour jeter un nouvel éclairage sur la peinture et la culture en général. Derrière ses intérieurs, paysages ou personnages aux allures plutôt innocentes, se cache presque toujours une autre signification. Comme autant de souvenirs voilés, les oeuvres de Tuymans oscillent sans cesse entre cohérence et illisibilité, poussant ainsi le spectateur à remettre en question non seulement ce qu’il voit, mais aussi sa façon de regarder.

Après avoir illustré l’Holocauste dans une série d’oeuvres qui figurent probablement parmi ses plus connues, l’artiste s’est penché sur des sujets comme l’histoire postcoloniale de la République Démocratique du Congo, les retombées dramatiques que les événements du 11 septembre ont eues sur le monde, et le rôle de la religion institutionnelle dans une société de plus en plus séculaire. Ces séries ont conduit Tuymans à explorer le domaine du pathologique et les couloirs obscurs de la conspiration. Dans toutes ces oeuvres, il s’attache à montrer l’inmontrable pour rendre les gens conscients de leur rôle de spectateurs et parfois, involontairement, de complices de l’histoire. L’exposition reconstruit la genèse du cheminement singulier de l’artiste, mettant en évidence la façon incroyablement fluide dont il passe d’une oeuvre à l’autre. Ayant débuté comme cinéaste, sa stratégie se nourrit des théories du montage filmique : il réunit ses images en des séquences qui leur donnent une signification supplémentaire. Cette rétrospective recrée les installations originales de quatre séries de peintures apparentées – At Random, Der Architekt, Mwana Kitoko : Beautiful White Man et Proper – accrochées dans l’ordre initialement défini par leur auteur.

Tuymans réalise des natures mortes, des paysages et des portraits dont le format et la gravité n’ont rien à envier à ceux qui étaient autrefois l’apanage des tableaux historiques. Il a ainsi réinventé la peinture historique pour mettre en évidence la nature fragile des événements à la lumière de faits appartenant à un passé récent. En déclinant des scénarios contemporains dans ce genre pictural traditionnel, il explore également le désengagement de la réalité et la façon dont les vécus actuels sont souvent dramatisés à la fois par des moyens technologiques et des récits culturels de longue date.

Dans sa série At Random, Tuymans questionne les mécanismes de la perception et la labilité de l’appréhension visuelle. Dans ces tableaux, les formes et contours émergent lentement d’un décor flou. Le titre de l’oeuvre aide parfois à attirer l’attention sur un objet reconnaissable. C’est notamment le cas dans The Doll (1994) qui, de prime abord, n’est autre qu’un paysage nordique plongé dans la brume. Ce n’est qu’après avoir lu le titre et s’être attardé devant la toile que le spectateur découvre qu’il y a plus. Tous les sujets d’At Random sont arbitraires et empruntés au flot d’images qui déferle en permanence sur nous. Une jambe de femme (dans The Leg [1994]), un coin de paysage vu à travers une fenêtre (dans Self-Portrait [1994])... Ces images peuvent paraître insignifiantes et pourraient être oubliées aussitôt, si ce n’était qu’elles contiennent peut-être un secret.

Dans sa série Der Architekt (The Architect) dédiée à l’Holocauste, l’artiste traite de sujets récurrents dans son oeuvre d’une façon moins cryptique, mais ce n’est pas sûr que chez le spectateur, ce langage plus clair contribue à une meilleure intelligence des atrocités qui se perpètrent dans le monde. Ceci montre que les oeuvres de Tuymans portent en outre sur le fait que certains événements se soustraient à toute tentative de rendu. Ces toiles, pour la plupart monochromes, établissent une corrélation visuelle entre l’idéal nazi de la pureté aryenne et la dépravation de leurs actes. Himmler (1998) s’inspire d’une photo officielle de l’officier SS Heinrich Himmler, chargé de la mise en oeuvre de la « solution finale ». Son visage est cependant noirci et donc réduit à une tache sombre, impénétrable. Gaskamer (Chambre à Gaz [1986]) a les allures d’un croquis représentant un espace indéfinissable jusqu’à ce qu’on lise le titre. Ce n’est qu’alors qu’on se rend compte que les points noirs au plafond sont des têtes de douches. Par rapport à la précédente, K.Z. (1998) est peut-être plus claire du fait que le titre est l’abréviation du mot allemand pour camp de concentration. Mais elle est tout aussi trompeuse, car elle ne montre qu’une partie du camp spécialement conçue pour cacher aux yeux des inspecteurs étrangers les véritables conditions dans lesquelles vivaient les prisonniers.

Dans la série Mwana Kitoko : Beautiful White Man, Tuymans montre l’héritage de violence que son pays natal, la Belgique, a laissé derrière elle en 1960, après 52 ans de colonisation. Ces oeuvres portent sur la situation postcoloniale dans la République Démocratique du Congo et les obscurs réseaux de pouvoir liés à l’assassinat de Patrice Lumumba, le premier Premier ministre démocratiquement élu du pays. The Mission (2000) représente l’endroit où aussi bien Lumumba que son rival politique Joseph-Désiré Mobutu ont reçu leur éducation. Chalk (2000) se réfère à une histoire que Tuymans a entendue à propos d’un officier de police qui aurait arraché deux dents à Lumumba après sa mort. Dans Sculpture (2000), l’artiste transpose cette page d’histoire au présent, en représentant une sculpture en bois polychrome grandeur nature, une relique de l’ère coloniale, qu’il a découverte un jour par hasard dans un restaurant anversois.

Aux cimaises de cette exposition rétrospective figurent également des oeuvres « post-9/11 » faisant partie de sa série Proper, dont son fameux portrait de la Secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice (2005). En faisant un gros plan sur la société américaine et l’administration Bush, Proper montre le regard que l’artiste porte sur un pays qui a du mal à se redresser et en même temps s’accroche au décorum pour donner au monde une image de puissance et de normalité. Ballroom Dancing (2005) illustre le nouvel engouement pour la danse de salon en déclinant les charmes d’une parade et d’une romance à l’ancienne dans une toile s’inspirant d’une photo du Bal du gouverneur du Texas. Peint sous un angle qui fait penser à celui d’une caméra de surveillance, The Parc (2005) montre comment les instruments de surveillance ont fait intrusion dans notre vie de tous les jours. Les nuages de poussière tourbillonnants de Demolition (2005) évoquent l’effondrement des tours jumelles à New York, mais ils pourraient être également une métaphore de la confusion qui empêche de voir les faits tels qu’ils se sont passés vraiment.

Et enfin, l’exposition comprend également des oeuvres de la série Der diagnostische Blick qui s’inspire de planches que Tuymans a trouvées dans un guide médical allemand des symptômes physiques de diverses maladies et affections. A travers ces oeuvres, l’artiste attire l’attention sur la peinture en tant que média en exacerbant le champ de tension entre le côté artisanal de celle-ci et l’oeil mécanique de l’appareil photo.



Vidéo Exposition Luc Tuymans





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