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Les Promesses du passé, 1950-2010

Une histoire discontinue de l'art dans l'ex-Europe de l'Est

Centre Pompidou Paris

Exposition du 14 avril au 19 juillet 2010




Le Centre Pompidou présente l'exposition "Les Promesses du passé", une exposition transnationale et transgénérationnelle qui propose les oeuvres de 50 artistes issus, pour beaucoup d’entre eux, d’Europe centrale et orientale.

Le titre de l’exposition reprend l’expression du philosophe allemand Walter Benjamin (1892–1940) analysant l’Histoire comme une suite d’événements discontinus. Selon lui, ce phénomène est particulièrement flagrant dans l’histoire des pays de l’Est de l’Europe.

20 ans après la chute du Mur de Berlin, cette exposition interroge l’ancienne opposition européenne Est/Ouest en revisitant l’histoire des pays du bloc communiste. D’une part, le Centre Pompidou souhaite révéler au public des artistes peu connus en France, qui ont marqué, par leur travail artistique et leurs thématiques, leur pays d’origine. D’autre part, cette exposition explique l’influence notoire des figures tutélaires d’Europe centrale et orientale sur la jeune génération d’artistes internationaux.

En effet, de nombreux artistes contemporains, issus ou non des anciens pays de l’Est, ont repris les pratiques propres aux courants artistiques de cette partie de l’Europe et ont été largement inspirés par les mouvements et les thématiques qui y ont été développés – les performances discrètes de Roman Ondak étant par exemple très proches de celles effectuées par Julius Koller et Jiri Kovanda dans les années 70. De nombreux artistes de la scène artistique contemporaine ont su aussi réinterpréter l’héritage architectural de l’époque communiste tel David Maljkovic qui insuffle une nouvelle vie aux bâtiments de Vojin Bakic, ou encore Cyprien Gaillard qui documente l’état actuel de ces vestiges architecturaux. L’exposition met en exergue le travail d’artistes parmi les plus emblématiques de l’ancienne Europe de l’Est en soulignant leur influence sur la scène artistique internationale. Y figurent, entre autres, des artistes déjà confirmés tels Sanja Ivekovic, Dimitrije Basicevic Mangelos ou Edward Krasinski, mais aussi des personnalités que le public français découvrira. Parmi les artistes représentés lors de l'exposition citons également Pawel Althamer, Yael Bartana, Maria Bartuszova, Cezary Bodzianowski, Mircea Cantor...

Nesa Paripovic
Nesa Paripovic, Photographie du tournage du film NP 77, © Goranka Matic, Courtesy de l’artiste et Musée d’art contemporain de Belgrade (le film NP 77 fait partie de la collection du Centre Pompidou, Paris)

160 oeuvres d’art, toutes disciplines confondues, sont exposées dans la Galerie Sud du Centre Pompidou dans une scénographie originale de Monika Sosnowska (Pologne). Dans l’Espace 315, une installation exceptionnelle de Tobias Putrih (Slovénie) permet de présenter des documents d’archives relatifs à l’ancienne Europe de l’Est. Y seront également exposées des archives retraçant les échanges artistiques entre Paris et l’Europe de l’Est ainsi que des films d’artistes et des documentaires sur leurs performances.

Le parcours de l'exposition s’articule autour de six thèmes principaux : "Au-delà des utopies modernistes" - "Fantasmes de totalité" - "Anti-art" - "Geste micropolitique–geste poétique" - "Féminin–féministe" - "Espace public–espace privé". L’exposition s’attache également à remettre en cause la notion même d’histoire de l’art entendue comme linéaire et continue, telle qu’elle a été envisagée à l’époque moderne, en mettant l’accent sur la notion de discontinuité.



Présentation par Christine Macel et Joanna Mytkowska

En 2005, Joanna Mytkowska a répondu à mon invitation à venir collaborer avec elle à l’exposition «Au Centre Pompidou» dédiée à Pawel Althamer dans l’Espace 315. Ce travail en commun a activé notre désir de poursuivre notre dialogue autour d’une recherche et d’une action commune. «Au Centre Pompidou» dépassait déjà les frontières en invitant divers jeunes artistes d’horizons différents à réaliser une oeuvre collective fondée sur l’enseignement dont Althamer avait hérité de son professeur Grzegorz Kowalski à Varsovie, «père spirituel» peu connu des Européens. Ainsi germa l’idée de remonter un peu plus loin dans le temps, jusqu’à l’émergence de nombreux jeunes artistes après la chute du mur de Berlin.

Une fois notre équipe constituée au Centre Pompidou, grâce à l’engagement d’Alfred Pacquement, directeur du musée, nous avons contribué à développer les acquisitions. D’une part, nous avons acquis des oeuvres d’artistes émergents après la chute du mur comme Pawel Althamer, Monika Sosnowska, Anri Sala, Dan Perjovschi, Wilhelm Sasnal, Maja Bajevic ou encore Roman Ondak; et d’autre part, avec les conservateurs du musée, des figures majeures de l’ancienne Europe de l’Est qui étaient absentes des collections comme Alina Szapocznikow, Jiri Kovanda, Rasa Todosijevic, Nesa Paripovic, Julius Koller, Sanja Ivekovic, etc.

Parallèlement à cette démarche muséale, nous avons pensé développer un projet d’exposition axé autour de plusieurs désirs. Le premier était celui, à la suite de l’exposition «Au Centre Pompidou» dans l’Espace 315, d’explorer l’héritage transmis à certains jeunes artistes par des figures tutélaires comme Julius Koller, Gorgona, ou Edward Krasinski et d’en écrire une histoire. Le titre de l’exposition a été inspiré par le dernier texte de Walter Benjamin Sur le concept d’histoire, écrit au printemps 1940, alors que le philosophe se trouve profondément déçu par la signature du pacte germano-soviétique de 1939. Remettant en cause le concept de continuum culturel, Benjamin affirme que le passé «réclame une rédemption» et qu’il faut «brosser à contresens le poil trop luisant de l’histoire». Elle n’apparaît plus comme un enchaînement de cause à effet linéaire, mais formée d’arabesques et d’entrelacs. Il s’agit d’actualiser l’oublié. Cette démarche d’actualisation visible chez les jeunes artistes incombe également à l’historien de l’art. La notion même d’histoire de l’art se trouve aujourd’hui profondément remise en cause par l’émergence d’une vision discontinue de l’histoire, ainsi que l’a conceptualisé Manuel de Landa dans A Thousand Years of Nonlinear History. Cette philosophie de l’histoire, à la suite de l’École des annales et des travaux de Deleuze et Guattari, postule que toutes les structures, de la nature à l’art en passant par les institutions, sont le résultat de processus historiques, non pas linéaires le long d’une échelle du progrès mais plutôt sur le mode de la bifurcation et de la discontinuité – selon des principes proches des sciences physiques.

Le second désir était de poser la question: qu’est-ce qu’un art de l’Europe de l’Est, à l’heure où ce concept tombe en désuétude, à l’aube d’un nouveau monde commun où ces divisions européennes Est/Ouest ont cessé d’exister, presque vingt ans après la chute du mur de Berlin, et alors que se construit une nouvelle Europe, dite aujourd’hui occidentale et orientale ?

Il nous paraissait clair que la notion d’État-Nation impliquant une approche géographique de l’art était dépassée par l’émergence d’un «empire» mondial postcolonial qui devait donc envisager, surtout pour les plus jeunes artistes, diverses origines au-delà des pays de l’ancien bloc de l’Est. C’est la raison pour laquelle nous avons invité des artistes héritiers de pratiques des années 1950 à 1970 qui ne sont pas originaires de l’ancienne Europe de l’Est comme Cyprien Gaillard, Tacita Dean ou encore Yael Bartana. Ce projet d’exposition a été possible grâce à la mise en place d’un réseau des différents acteurs indispensables de chacun des pays visités. Certains artistes, comme Anri Sala et Mircea Cantor, ont été de précieuses sources d’informations, et nous leur adressons notre vive reconnaissance. Nous ne pourrons également assez remercier tous les commissaires d’exposition et historiens d’art qui nous ont aidés dans nos recherches et nos visites : Branka Stipancic, Ana Devic du groupe WHW, Zdenka Badovinac, Ana Janevski, Piotr Piotrowski, Tomas Pospiszyl, Vit Havranek, Boris Ondreicka, Vlad Beskid, Livia Paldi, Julia Klaniczay, Barnabas Bencsik, Dejan Sretenovic, Zoran Eric, Zoran Pantelic, Suzana Milevska, Hristina Ivanoska, Edi Muka, Edi Hila, Erzen Shkololli, Anka Ptaszkowska, Alina Serban, Attila Tordai-S, et Walter Seidl.

Aujourd’hui, ce projet occupe la Galerie sud et l’Espace 315, reliés en une seule exposition présentant deux volets, dont la muséographie a été confiée à deux artistes. C’est d’abord l’oeuvre éminemment utopique du Slovaque Stano Filko Breathing-Celebration of air (1970) qui accueille le visiteur dans le forum comme un souvenir du moment utopique de la fin des années 1960. D’une part, Monika Sosnowska a réalisé une sculpture architecture pour accueillir l’exposition que nous avons conçue en Galerie sud et d’autre part nous avons choisi Tobias Putrih comme auteur d’un espace dévolu aux sources, documents, films et conférences dans l’Espace 315. Natasa Petresin-Bachelez a été invitée à concevoir le contenu curatorial de l’Espace 315, à travers des sources et des programmations de films. En effet, les pratiques documentaires, liées aux archives et à des activités comme le Mail Art, sont particulièrement riches dans les années 1960 et 1970 dans de nombreux pays d’Europe de l’Est, de même que la pratique d’un cinéma souvent qualifié d’anti-film. Les programmes du Prospectif cinéma et de Film enrichiront ces programmations avec des projections spéciales en salle de Renata Poljak, sejla Kameric, Adrian Paci ainsi que d’artistes fondateurs comme Tomislav Gotovac, OHO et Rasa Todosijevic.

Nous avons également conçu avec les Revues parlées du Centre un programme de conférences invitant un certain nombre de personnalités dont les recherches et le discours nous ont constamment inspirés parmi lesquels de nombreux commissaires rencontrés au cours de nos recherches, ainsi que Slavoj Zizek, Edi Rama, Tamas St.Auby, Daniel Buren, Bojana Pejic, Sanja Ivekovic, Maria Hlavajova, Svetlana Boym, Ida Biard, Balint Szombathy et Ileana Pintilie.

Nos plus vifs remerciements s’adressent aux artistes qui nous ont passionnés autant par la qualité de leur oeuvre que par leur profond engagement envers leur pratique. En particulier ceux avec lesquels se sont développé des commandes ou des projets de performances spécifiques, comme Monika Sosnowska, Tobias Putrih, Daniel Knorr et Jiri Kovanda. C’est à eux tous, des disparus aux contemporains, telle une promesse que nous voulions tenir envers le passé, que cette exposition est dédiée.



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