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Richard Prince. American Prayer

[ Parcours de l’exposition ]

BnF, Paris

Exposition du 29 mars 2011 - 26 juin 2011




La scénographie de l’exposition "Richard Prince. American Prayer" à la Bibliothèque nationale de France a été confiée à l’architecte britannique David Adjaye en association avec Julie Boidin. David Adjaye est notamment connu pour sa collaboration avec les artistes Olafur Eliasson (pour l’installation lumineuse Your black horizon exposée au sein du pavillon anglais à la biennale de Venise en 2005) et Chris Ofili. Parmi ses réalisations, on peut citer la WhitechapelIdea Store à Londres ou le Musée d’art contemporain de Denver. Il travaille actuellement au projet du National Museum of African American History and Culture de Washington, qui doit ouvrir ses portes en 2015.

L’exposition se déploie autour d’une construction centrale, une maison américaine en bardeaux « vintage », spécialement conçue pour l’occasion, qui abrite la collection de Richard Prince d’American/English. Il s’agit d’oeuvres emblématiques de l’Amérique d’après-guerre présentées dans leurs éditions originales américaine et anglaise et traitées comme des sculptures. Sur les cimaises de cette maison sont accrochés des Untitled (Original), c’est-à-dire des cadres comprenant à la fois des couvertures de livres « pulp » et des gouaches, des dessins ou des photographies originaux qui ont servi de modèles aux couvertures de ces livres. Cette construction centrale communique avec un espace périphérique structuré en sept parties, véritable invitation à un voyage au coeur de la Beat Génération, de la musique rock des années 60-70, des expériences et des excès des contre-cultures des années 1960-1980. Sont tour à tour présentées les thématiques suivantes : Lolita & Lollipop, Beat Hotel, Bomb Dreams, On the road, On the Bus, Criminals and Celebrities, Sex and Drugs and Rock and Roll.

À chaque thème sont associées une ou plusieurs pièces phares de la collection bibliophilique de Richard Prince, des oeuvres de Richard Prince directement inspirées de celles-ci (photo, dessin, sculpture, etc.) et en écho une ou plusieurs pièces des collections de la BnF. L’exposition se termine par une salle de lecture où l’objet-livre est mis en valeur : cette salle présente à la fois des tableaux de Nurses que Richard Prince n’a encore jamais exposés, des faux-livres que l’artiste a fabriqués ainsi que quelques trésors de la BnF comme des oeuvres de Picasso ou le manuscrit autographe du Voyage au bout de la nuit de Céline.

  • American/English

    On entre dans l’univers de Richard Prince en pénétrant dans une maison en bois typique des campagnes de l’Amérique profonde, installée au coeur de la scénographie. Elle renferme sa collection d’American/English, soit une quarantaine d’éditions originales d’un même titre en américain et en anglais, montées et collées sur des supports conçus par Richard Prince, et qui sont disposées telle une forêt (de sculptures) de livres.

    Emblématique de toute sa collection de livres et de manuscrits, couvrant la période allant de 1949 (année de sa naissance et date de publication de 1984 de George Orwell, l’un des premiers livres qu’il acheta en vente publique) à 1984 justement, la collection d’American/ English magnifie les auteurs de la Beat Generation, de la science-fiction, du polar et les artistes rock et punk.

    Tout autour de cette installation sont accrochées une vingtaine d’oeuvres de Richard Prince datant de ces dix dernières années et intitulées Untitled (Original). Elles regroupent généralement un livre de poche américain des années 1950-1960 et la gouache ou la maquette ayant servi à réaliser la couverture originale du livre en question, le tout luxueusement encadré et signé Richard Prince. Le geste d’appropriation est ici devenu radical : le moins pour en dire le plus, dans la droite ligne de Marcel Duchamp et de ses fameux Ready made.





  • Lolita & Lollipop

    Lolita de Vladimir Nabokov et Candy de Terry Southern (initialement paru sous le titre Lollipop et sous pseudonyme), chefs-d’oeuvre aussitôt censurés lors de leur publication respective en 1955 et 1959 à Paris chez Olympia Press, sont la pierre angulaire de la collection « BeatHippiePunk » (c’est ainsi que Richard Prince définit sa collection d’Americana du XXe siècle). L’artiste possède plus d’une vingtaine de premières éditions de Lolita, roman éminemment sulfureux, dont tous les éditeurs américains avaient refusé le manuscrit.

    Olympia Press, maison d’édition à la réputation équivoque fondée en 1953 par Maurice Girodias était spécialisée dans la littérature érotique en langue anglaise, destinée aux touristes et aux voyageurs de passage. Elle publia ainsi Henry Miller, Georges Bataille et Jean Genet, mais aussi Beckett et le très controversé Naked Lunch de William Burroughs. Pour faire revivre le Paris des années 1950 d’Olympia Press, moins puritain que l’Amérique d’alors, les collections de la BnF présentées font la place belle aux Parisiennes et aux pin-ups des couvertures de livres érotiques bon marché et aux premiers magazines pour hommes, ancêtres de Playboy, dont l’iconographie est, selon Richard Prince, liée à l’imaginaire de Lolita.

  • Beat Hotel

    Localisé au 9, rue Gît-le-Coeur à Paris, cet hôtel miteux dirigé par Mme Rachou hébergea Chester Himes en 1956 et les principaux auteurs de la Beat Generation à partir de 1957 : Allen Ginsberg, Gregory Corso, Peter Orlovsky, William Burroughs, Brian Gysin et, pour une nuit, Jack Kerouac.

    Ces écrivains américains qui se situaient volontairement à la marge de la bonne société et renouvelèrent l’écriture romanesque et poétique vouaient une grande admiration à la littérature française, portant une attention toute particulière au travail de Céline, Jean Genet ou Henri Michaux.

    C’est dans cet hôtel légendaire que William Burroughs, arrivé de Tanger où il avait suivi une première cure de désintoxication, compila et compléta son roman le plus connu, Naked Lunch (le Festin nu). Avec l’aide de Ginsberg et de Kerouac, il fit éditer ce texte hors normes mêlant tout à la fois la drogue, la politique, l’homosexualité, les hallucinations et les délires paranoïaques chez Olympia Press en 1959. Ce livre déroutant tant par le fond que par la forme fut interdit pour obscénité pendant près de dix ans aux États-Unis.

    C’est également au Beat Hotel qu’il expérimenta la technique du cut-up qui consiste à créer un texte à partir d’autres fragments textuels de toute origine (romans, articles de presse, catalogues de vente par correspondance) découpés puis collés selon une logique prédéfinie. Dans les années 1980 et 1990, Burroughs devint une figure icônique auprès des artistes de la culture Pop. Parmi les nombreux documents relatifs à la Beat Generation, Richard Prince possède un exemplaire du Naked Lunch annoté par W. Burroughs, ainsi que les dessins de l’écrivain destinés à illustrer le livre et jamais publiés.

  • Bomb Dreams

    Bomb Dreams et I am (not) Spock (oeuvre de 2006) relèvent de la définition « princienne » de la comédie, un cocktail d’angoisse de l’apocalypse nucléaire, de psychanalyse, de science-fiction et de théorie du complot dont le symbole absolu est l’ubuesque rapport de la Commission Warren sur l’assassinat du Président Kennedy.

    Propos obscènes de l’humoriste Lenny Bruce, visions paranoïaques de Philip K. Dick dont Prince collectionne tout et fascination pour La Planète des singes de Pierre Boulle se mêlent aux dessins humoristiques détournés du New Yorker pour traduire ce qu’il appelle « la sciencefiction sociale » ou l’art de rendre le familier étrange.

  • On the road

    Richard Prince est certainement le collectionneur privé qui possède le plus de documents relatifs à Jack Kerouac, et tout particulièrement à son roman le plus célèbre On the road (Sur la route). Il a ainsi toutes les premières éditions de ce livre, différents manuscrits de travail de l’écrivain et des exemplaires dont les provenances sont légendaires, comme celui ayant appartenu à Neal Cassady qui inspira le personnage de Dean Moriarty dans le roman. Il possède aussi un des rares rouleaux manuscrits de Jack Kerouac, celui de son roman Big Sur, le rouleau de Sur la route étant quant à lui conservé à la New York Public Library. Kerouac, qui écrivit une biographie d’Arthur Rimbaud, le premier à être parti « sur la route » selon lui, incarne pour Richard Prince le rêve américain, la quête de liberté et d’indépendance.

    Pour Prince, une ligne évidente relie Jack Kerouac à Easy Rider via les cowboys de Marlboro. Cette série de re-photographies des cowboys des campagnes publicitaires Marlboro du début des années 1980, qui le rendit célèbre, peut aussi se lire comme une interrogation sur les mythes américains. En débarrassant ces photos de leurs labels et de leurs slogans et en accentuant leur composition, marquée par des acteurs prétendant incarner le style de vie américain, Richard Prince remet en question le mythe de l’indépendance américaine et la représentation de la masculinité. La série des Girlfriends en est le contre-point féminin. Elle représente des jeunes femmes inconnues posant devant l’objectif de leurs petits amis, juchées à moitié dénudées sur des motos.

    Ces photographies d’amateurs, publiées dans un premier temps dans des magazines spécialisés comme Easy Rider, sont re-photographiées par Richard Prince qui leur donne une dimension sérielle et ironique. Le mythe américain des cowboys et des Hell’s Angels est présent jusque dans la production éditoriale populaire française des années 1970, ce dont Richard Prince s’amuse en apportant sur quelques couvertures hautes en couleur et spécialement sorties des réserves de la BnF, sa touche toute personnelle.

  • On the Bus

    Cette section fait revivre l’épopée, placée sous le signe du LSD, des acid tests et des expérimentations sonores en tous genres, du bus scolaire repeint à la peinture fluorescente et conduit par Ken Kesey, l’un des principaux inspirateurs du mouvement psychédélique, à travers les États-Unis en 1964.

    On y rencontre aussi la figure de Richard Brautigan, auteur de La pêche à la truite en Amérique et désigné par certains comme le meilleur représentant de la contre-culture émergente des années 1960 à San Francisco. La BnF dévoile à cette occasion sa collection de presse, fanzines et magazines de BD irrévérencieux de l’Écho des Savanes à Actuel en passant par Hara Kiri et Zinc. Ces publications fleurissaient alors avec une extraordinaire liberté à l’ombre de la grande presse et ont réprésenté un lectorat de plusieurs millions de personnes entre 1960 et 1980.

  • Criminals and Celebrities

    Criminals and Celebrities est une oeuvre réalisée par Richard Prince en 1986 et appartenant à la série des « Gangs ». Elle est constituée par des photographies de criminels et d’anonymes qui effectuent tous le même geste, celui de cacher leur visage avec la main pour se dérober au regard.

    Richard Prince y questionne un des aspects de notre société des médias, dominée par la puissance de l’image et par la curiosité pour les gens célèbres. Lui-même réfléchit et travaille sur les relations avec la notoriété, collectionnant des images d’acteurs ou de chanteurs célèbres trouvées la plupart du temps sur internet et qu’il fait ensuite signer à leurs modèles quand il ne reproduit pas lui-même la signature. Qu’est-ce que la célébrité et qu’est-ce qui la fonde ?

    Cette partie de l’exposition présente deux écrivains américains, J.D.Salinger, qui ne publia pratiquement qu’un seul livre, L’attrape-coeur, vendu à plus de soixante millions d’exemplaires à travers le monde depuis sa publication en 1951, et Thomas Pynchon, tous deux connus pour leur refus de toute apparition publique depuis les années 1950 et vivant dans une réclusion quasi-totale. Richard Prince possède des lettres rarissimes de ces deux auteurs devenus des figures mythiques de l’isolement.

    Il a également une collection très riche de romans noirs de Jim Thompson et de Chester Himes dont la fortune littéraire fut plus grande en France qu’aux États-Unis. Ces romans ont été publiés dans la fameuse collection Carré Noir des éditions Gallimard et portaient des titres évocateurs comme La reine des pommes.

    Georges Perec par exemple adapta pour le cinéma un roman de Jim Thompson sous le titre Série noire (Alain Corneau, 1979). Richard Prince possède aussi la correspondance de Truman Capote avec Perry Smith, l’un des deux criminels dont les spectaculaires forfaits inspirèrent à l’écrivain son célèbre De sang froid.

    On trouvera enfin dans cette section les interventions décalées et humoristiques, dans la lignée de sa série de Cartoons repris du New Yorker et de Playboy, que Richard Prince a réalisées spécialement pour l’exposition sur les couvertures aguicheuses des collections françaises de polars américains publiés dans les années 1970.

  • Sex and Drugs and Rock and Roll

    Des lettres de Jimi Hendrix à son père, des poèmes de Jim Morrison, le manuscrit de la célèbre interview de Bob Dylan dans Playboy en 1966, des projets de pochettes de disques du Velvet Underground, voilà quelques-uns des trésors de ces années mythiques de l’Amérique, accumulés par Richard Prince. Années assurément rock, drogue mais aussi sexe. Un vent de liberté sexuelle et d’enthousiasme soufflait alors d’outre-Atlantique.

    Cet espace dévoile la collection BnF de revues d’avant-gardes influencées par Allen Ginsberg ou Timothy Leary comme la revue Suck créée par Jim Haynes, l’un des principaux animateurs de la scène Underground européenne, qui est rapidement devenue le journal phare de la révolution sexuelle. Les livres pornographiques reçus par le Dépôt légal et oubliés dans les rayonnages, sont également présentés et élevés au rang d’oeuvres d’art par des interventions artistiques originales de Richard Prince.

  • The Reading Room

    L’exposition se termine dans une salle de lecture. C’est ici que l’on peut admirer les célèbres tableaux de Nurses de Richard Prince dont on a pu apercevoir quelques modèles dans la première partie intitulée American/English. Les deux tableaux exposés proviennent de la collection personnelle de l’artiste qui ne s’en est jamais séparé jusqu’à présent.

    Cette salle de lecture paradoxale ne présente que des livres qui ne sont pas destinés à être lus. On y trouve des étagères garnies de faux livres inventés par l’artiste avec la complicité de Two Palms Press sous le titre After Dark.

    Quant aux seuls véritables livres, il s’agit de trésors présentés dans des vitrines : des oeuvres de Joyce et Céline, deux des pères fondateurs de la littérature moderne et grands ancêtres du «BeatHippiePunk», et des livres de Picasso et Duchamp, en quelque sorte leurs homologues pour l’art moderne, dont Prince se plaît à revendiquer la filiation.

    Les seuls livres que l’on peut feuilleter sont virtuels, lisibles sur Ipads : ce sont les principaux livres d’artistes de Richard Prince (Adult Comedy Action Drama, Spiritual America, Girlfriends, Jokes Gangs Hoods, etc.), qui sont autant à lire qu’à contempler.

    Cette exposition a été réalisée grâce au soutien de :

  • Louis Roederer
  • Louis Vuitton
  • Banque Neuflize OBC
  • Gagosian Gallery

    Avec la participation de :

    Dietl International
    Domeau & Pérès

    Et grâce au concours de :

    Philip et Shelley Fox Aarons
    Michael Black et Melody Douros
    The Eli and Edythe Broad Foundation
    Amalia Dayan et Adam Lindemann
    James et Laura DeMare
    Lisa Dennison
    Roger et Wendy Ferris
    Andrew Fox et Caroline Hirsch
    Frank et Christine Mastro Gallipoli
    Gabriela et Ramiro Garza
    Jeanne Greenberg Rohatyn
    Glenn Horowitz et Tracey Jackson
    Rachel et Jean-Pierre Lehmann
    Nina et Frank Moore
    La famille Mugrabi
    Victoria Niarchos
    The Larry and Jane Scheinfeld Foundation
    Jonathan Sobel et Marcia Dunn
    Ashok et Maggie Varadhan



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