Contact
Email
Partenariat
Annuaire gratuit Référencement
Vente en ligne
Achat tableaux peintures
Découverte
Expositions Médias Bio
Voyager
Série Afrique
Série Paysage
Frémir
Jack the Ripper
Roswell
Rire
Ali Baba
Vache folle
Techniques
Aquarelles
Encres
Mythes
Vénus
Saint georges
Séries
Restaurants
Rats
peinture

Stephan Balkenhol

Musée de Grenoble

Exposition du 30/10 2010 - 23/01 2011




Bien qu'installé en France depuis plus de 15 ans, le sculpteur allemand Stephan Balkenhol demeure peu connu en France.

Les oeuvres de Stephan Balkenhol sont rares au sein des collections publiques et, en dehors de quelques expositions organisées par sa galerie parisienne, son travail n'a été que parcimonieusement montré dans les institutions françaises. De fait, la grande exposition que présente le musée de Grenoble est la première de cette importance à lui être consacrée dans notre pays. Illustrant les différents thèmes abordés par l'artiste ainsi que les différentes techniques qu'il utilise ( ronde, bosse, relief, dessin) , elle se concentre plus particulièrement sur la production des dix dernières années mais quelques oeuvres des périodes antérieures ont été choisies pour mettre en perspective les développements récents. Elle permet de prendre conscience de la pleine dimension d'une démarche qui, sous un propos d'une apparente modestie – le réinvestissement d'une certaine tradition de la sculpture figurative – offre une image renouvelée, non dénuée d'humour, de la statuaire anthropomorphique et une exploration subtile de la psyché contemporaine.


Stephan Balkenhol

"Apparues sur la scène artistique internationale au milieu des années 1980, les sculptures de Stephan Balkenhol se sont immédiatement signalées par leur dimension figurative affirmée. Un choix surprenant pour cet ancien élève d'Ulrich Rückriem, tenant d'une sculpture minimaliste, mais significatif d'une nouvelle génération désireuse de s'affranchir des principes sclérosants de l'avant-garde. Aussi, les statues en bois peint de Stephan Balkenhol sont-elles devenues très rapidement, aux côtés des oeuvres de son compatriote Thomas Schütte et de celles de l'Espagnol Juan Muñoz, les icônes d'un renouveau de la sculpture figurative en Europe.

Travaillant le bois en taille directe, à l'aide des outils traditionnels comme des plus modernes, Stephan Balkenhol a une approche de l'art de sculpter qui demeure classique. Néanmoins, l'attention qu'il prête à son matériau de prédilection, son souci de préserver son apparence voire son entité de poutre de bois, de même que de ne pas masquer l'impact de l'intervention manuelle indiquent clairement une optique moderniste. En effet, loin de nier la nature du matériau qu'il travaille, il laisse apparaître ses caractéristiques intrinsèques. De plus, ses sculptures, qui lient toujours en un même bloc solidaire figure et socle, mettent en évidence l'origine même de ce matériau : le tronc d'arbre. Ainsi les oeuvres de Stephan Balkenhol proposent d'emblée une réflexion sur les liens particuliers qui unissent matériau et forme, forme et socle. Des questions qui ont traversé toute l'histoire de la sculpture du XXe siècle, produit les oeuvres les plus diverses, et que l'artiste synthétise dans un geste d'une grande limpidité.

Cependant, ce qui retient avant tout l'attention dans son oeuvre est la place centrale accordée à la figure humaine, et cela dès ses premières réalisations en 1982. Représentés en pied ou sous la simple forme d'une tête, seuls ou en groupe, dans des attitudes souvent hiératiques, hommes et femmes habitent l'univers de Stephan Balkenhol, le composent, le circonscrivent. Jeunes, lisses, élégants, les hommes portent un pantalon noir et une chemise blanche, les femmes une robe courte de couleur unie et apparaissent comme autant d'archétypes de la société occidentale de la fin du XXe siècle. Pour accentuer leur dimension mimétique et ce faisant, renouant avec la tradition médiévale de la sculpture en bois polychrome, l'artiste peint ses figures, à l'exception toutefois des chairs qui sont toujours laissées en bois brut. Cette restitution réaliste confère à ses sculptures à la fois un aspect familier et une sorte d'inquiétante étrangeté. Un sentiment renforcé par les brusques changements d'échelle opérés par l'artiste qui traite ses sujets aussi bien aux dimensions de la miniature qu'à celles du monumental. Une manière, au demeurant, de reprendre à son compte la notion de sculpture modulaire chère aux minimalistes, qui à partir d'une forme simple, peut se décliner dans tous les formats.

Autour de la figure humaine, Stephan Balkenhol a développé des thèmes qui croisent les interrogations fondamentales sur l'identité, la norme et l'altérité, l'individu face à lui-même et face au groupe, les rapports entre les sexes, la présence de la mort… Une thématique qui s'est enrichie au fil des décennies et que l'artiste traite sous des formes de plus en plus variées. Ainsi, aux côtés de la ronde bosse il a adopté la technique du bas-relief, certaines oeuvres pouvant aussi associer les deux.

Parallèlement, à partir du début des années 1990, il s'est attaché à la constitution d'un bestiaire, l'animal devenant quelquefois l'alter ego de l'homme, voire son double, jusqu'à conduire l'artiste à réaliser des hybrides d'homme et d'animal. Là encore, un thème qui, sous des aspects légers et qu'il aborde souvent avec humour, n'est pas sans renvoyer à certaines questions à la fois immémoriales et très contemporaines.

C'est précisément par cette manière, simple et subtile, d'associer héritage historique et tradition artistique à des partis pris modernes et un univers résolument actuel, que Stephan Balkenhol s'inscrit avec autant de force et d'originalité dans le champ de la sculpture d'aujourd'hui. Son oeuvre ne s'appuie pas sur des chamboulements formels ou des relectures tonitruantes du passé, mais plutôt sur une tentative sincère et exigeante de renouer avec une histoire de la sculpture réaliste en préservant un regard à la fois tendre et ironique sur ce qui l'entoure : une manière de réenchanter le désenchantement du monde d'aujourd'hui et de redonner à la mélancolie une forme on ne peut plus contemporaine, douce et amère."

Guy Tosatto, directeur du musée de Grenoble



arts plastiques contemporains
homme invisible
Galerie d'art contemporain
Peintures, sculptures et objets d'art