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Willem de Kooning

Biographie Willem de Kooning

Willem de Kooning, peintre et sculpteur néerlandais naturalisé américain, naît le 24 avril 1904 à Rotterdam. Il décède à East Hampton le 19 mars 1997. Willem de Kooning est considéré comme le père de l'expressionnisme abstrait.

Willem de Kooning étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Rotterdam où il obtient son diplôme en 1925.

Il part clandestinement pour les Etats Unis en 1926. Il s'installe brièvement à Hoboken dans le New Jersey avant de rejoindre New York en 1927. Il travaille comme peintre en bâtiment et comme artiste dans la publicité, avant de devenir artiste peintre à temps plein à partir de 1936.

Il rencontre Stuart Davis, John Graham et Arshile Gorky avec qui il devient ami.

Sculpture de Willem de Kooning

A la fin des années 30, l'oeuvre de Willem de Kooning est principalement influencé par le cubisme et le surréalisme, ainsi que par Gorky avec lequel il partage un studio.

En 1938, de Kooning débute sa première série de peintures sur la femme, un des thèmes récurrents de l'artiste.

Sa première exposition solo, qui a lieu en 1948 à la Galerie Egan de New York, établi définitivement sa réputation d'artiste majeur.

Dans les années 50 et 60, Willem de Kooning réalise des séries sur la femme, des paysages urbains, des paysages ruraux.

En 1962 Willem de Kooning obtient la nationalité américaine.

En 1968, l'artiste se rend pour la première fois aux Pays-Bas depuis 1926, à l'occasion de la rétrospective qui lui est consacrée au Stedelijk Museum d'Amsterdam.

A partir de 1989 Willem de Kooning souffre de la maladie d'Alzheimer.

Une rétrospective se déroule au Museum of Modern Art de New York en 1997.

Expositions Willem de Kooning (sélection)

2010 : Oeuvres choisies de la Collection du Musée Guggenheim Bilbao
2005 : "de kooning. paintings 1960 – 1980" - Kunstmuseum Basel

Le Kunstmuseum Basel consacre une grande exposition à Willem de Kooning, en se concentrant tout spécialement sur son oeuvre picturale des années 1960–1980. De Kooning est tenu pour une des têtes de file de l'expressionnisme abstrait et il est considéré aux États-Unis comme une figure majeure de la peinture du XXe siècle. En Europe en revanche, cet artiste, né à Rotterdam en 1904 et mort à New York en 1997, attend toujours d'être découvert dans sa pleine envergure. Ce constat vaut surtout pour son oeuvre des années 1960 et 1970, au moment où de Kooning prend de plus en plus de distance avec la vie de la métropole new-yorkaise, et plus particulièrement à partir de 1963, quand il s'établit et se met à travailler en permanence à Long Island.

C'est là que l'oeuvre du peintre se marque au sceau d'une expérience élémentaire de contact avec la nature et la figuration, que de Kooning, à la différence de certains autres protagonistes de l'expressionnisme abstrait, n'abandonne jamais totalement, évolue vers une gestuelle vibrante et une palette inédite. À travers un choix resserré de peintures grand format, l'exposition met explicitement en lumière cette période de création fulminante et novatrice, en laissant de côté, de propos délibéré, les derniers tableaux des années 1980, aux caractéristiques différentes et qui ont déjà fait l'objet, au milieu des années 1990, d'une exposition présentée en Amérique et en Europe.

Willem de Kooning

Grâce à des prêts d'oeuvres importantes consentis par des musées américains et européens et par des collections particulières, cette exposition fait apparaître la façon dont les peintures de de Kooning – alors même qu'il s'agit, au sens le plus large, de tableaux de paysage – tendent à l'abstraction sous l'impact d'une confrontation intense avec la nature et dont l'écriture du pinceau se déchaîne véritablement. Le contenu de réalité de ces oeuvres, c'est donc de rendre visible l'action picturale elle-même. Si les toiles que l'artiste réalise au début des années 1960 imposent une impression de sérénité par leurs tons pastels et semblent traversées par un flux de lumière, les peintures qui voient le jour entre 1975 et 1980 sont au contraire d'une plénitude explosive et atteignent, par leur forme qui se refuse résolument à tout achèvement, à une fluidité ouverte.

Il est surprenant de constater que le thème originel par excellence de de Kooning, ses "women" apparentées à des idoles, réapparaît au moment où le peintre s'établit définitivement à East Hampton. Pourtant, à la différence des créations des années 1950, ses représentations féminines paraissent ici plus sensuelles, moins démoniaques, et fusionnent parfois en parfaite adéquation avec le paysage.

Si le Kunstmuseum Basel est réputé comme un haut lieu de l'art américain après 1945 et de l'expressionnisme abstrait plus particulièrement, notre institution ne s'était jamais réellement penchée, jusqu'ici, sur de Kooning. C'est ce que la présente exposition entend réparer, en démontrant par ailleurs que sa peinture n'a pas seulement exercé une influence considérable sur toute une génération de peintres assez récente, mais qu'elle n'a rien perdu aujourd'hui de son époustouflante liberté et de sa fraîcheur dynamique.
1984 : "de Kooning" - Centre Pompidou, Paris

L'exposition de Kooning rend compte de tous les aspects de l'art de l'un des pionniers du mouvement expressionniste abstrait américain. Elle réunit, à chaque étape de la création, peintures, dessins et sculptures.

A la fin des années 30, Willem de Kooning associe portraits d'hommes et de femmes, qui révèlent l'influence de Picasso, et abstractions colorées, dérivées des formes anatomiques des surréalistes Gorky et Matta. Cet apprentissage va aboutir à la création des peintures noires et blanches ou peintures "positives - négatives" qui sont chargées de fragments, de plans enchevêtrés, superposés, intégrant lettres, papier journal, mots entiers, éléments soumis à une métamorphose picturale qui rappelle le traitement cubiste.

Salué dès 1948 par la critique américaine comme un peintre qui "a atteint la mesure de ses ambitions", Willem de Kooning refuse alors de se laisser enfermer dans le style de l'époque, style des grands tableaux expressionnistes abstraits, et présente 4 ans plus tard une série de femmes qui scandaliseront par la violence de leur chromatisme, la gestualité de la touche à l'intérieur d'une morphologie à la fois excessive,grotesque et démoniaque. L'artiste s'affronte au mythe de la Femme fatale en proposant une "idole" frontale, assise, double ou noyée dans un paysage : "le paysage est dans la femme, et la femme dans un paysage ". Prétexte à peindre, la figure se laissera peu à peu envahir par la "nature" qui se déploie magistralement dans les Abstractions des 20 dernières années. Ces images, tout d'abord suggérées à grands traits par le fusain, sont ensuite brouillées par recouvrement, report, décalage, décalcomanie où la destruction est également création de formes. De Kooning peint surtout autour du motif : "je peins hors de mon tableau".

La présentation d'une centaine de dessins montre l'attachement de l'artiste à cette forme de support. Ni étude, ni esquisse, ni oeuvre complètement indépendante, le dessin est intimement lié à la peinture "je dessine en peignant et je ne sais pas la différence entre peindre et dessiner". Bon nombre de toiles seront des huiles sur papier et un certain nombre de dessins seront intégrés sous forme de collage dans la toile. Souvent réalisés les yeux fermés, les dessins constituent un répertoire de gestes premiers qui seront décalqués ou reportés dans la peinture.

Dans un sens proche de celui du dessin, la sculpture, que de Kooning n'expérimente qu'en 1969, est l'occasion pour l'artiste d'éprouver un nouveau matériau, la terre. Avec la volonté de garder la trace de la main comme témoignage de sensations nouvelles, de Kooning, par le modelage, renoue avec la tradition de la sculpture de Rodin. Dans le contexte minimaliste des années 70, il restaure le volume plein qui s'érige en monolithe dans l'espace et réintroduit la nécessité tactile de l'objet sculpté. Au-delà de la représentation de la figure humaine, Willem de Kooning livre dans sa sculpture ce qui fait le geste au plus près de son rythme corporel et qu'il exerce pour donner un sens nouveau à sa peinture.