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Le Mouvement. Du cinéma à l’art cinétique

Musée Tinguely

Exposition du 10 février – 16 mai 2010


art cinetique

Naum Gabo, "Kinetic Construction (Standing Wave)", 1919-1920/1985 - Métal, bois peint et mécanisme électrique. 61,6 x 24,1 x 19 cm - Tate: Presented by the Artist through the American Federation of Arts, 1966 - © 2010, Nina Williams - Photo: Tate, London

En 1955, du 6 au 30 avril, avait lieu à la Galerie Denise René, à Paris, la légendaire exposition "Le Mouvement". Le dépliant intitulé Le manifeste jaune qui accompagnait cette exposition posait "couleur, lumière, mouvement et temps" comme les fondements même de ce qu’allait devenir la sculpture cinétique. Le mouvement, en tant que moyen d’expression, faisait le lien entre toutes les oeuvres exposées. L’exposition au Musée Tinguely, dans sa première partie, s’est donné pour mission de reconstituer autant que possible cette célèbre manifestation et elle y est parvenue grâce à des prêts hors pair venant aussi bien du Venezuela que de New York, Paris ou Zurich.

Bien que rassemblées sous un thème commun – "Le Mouvement" –, les (bas)-reliefs et sculptures étaient à leur manière très différents : ces objets, qui n’évoluaient dans l’espace qu’à travers le mouvement du spectateur, étaient signés Yaacov Agam, Jesús Rafael Soto et Victor Vasarely. Yaacov Agam de nouveau, puis Pol Bury, Robert Jacobsen et Richard Mortensen montrèrent des oeuvres se modifiant en interaction directe avec le visiteur. De Jean Tinguely étaient exposées des réalisations bougeant d’elles-mêmes, actionnées par un moteur électrique. Enfin, un folioscope ("Flip Book") de Robert Breer fut édité à cette occasion.

À côté de ces conceptions artistiques de jeunesse (certains artistes connurent avec l’exposition le début de leur carrière internationale), Marcel Duchamp était représenté avec Rotary Demisphere de 1925 (aujourd’hui au MoMA, New York) et Alexander Calder avec des mobiles, oeuvres qui renvoyaient donc aux expériences cinétiques des débuts de l’avant-garde.

Le manifeste distribué lors de l’exposition à la Galerie Denise René portait non seulement sur le mouvement en tant qu’élargissement du langage artistique dans les disciplines classiques, mais aussi sur le "cinéma" : la cinématographie, littéralement "écriture du mouvement", constituait dans les années 1950 un champ artistique dont on escomptait de nouvelles impulsions et possibilités. Si l’exposition elle-même ne présenta pas de films, des projections eurent lieu dans le cadre d’un programme parallèle, à commencer par des classiques du film expérimental abstrait des années 1920 en Allemagne et en France (Viking Eggeling et Henri Chomette), ainsi que des films d’Oskar Fischinger, Len Lye et Norman McLaren ou des productions plus contemporaines de Breer, Jacobsen et Mortensen.

Le programme des films de 1955 fait le pont avec la deuxième partie de l’exposition au Musée Tinguely où sont interrogées les sources de l’art cinétique. Contrairement à la plupart des études sur l’art cinétique, ce n’est pas tant l’évolution dans le domaine de la sculpture qui est retracée ici, mais celle du film comme média.

Le film expérimental abstrait – qualifié aussi de "musique visuelle sans objet" – fut considéré au milieu des années 1920 comme un genre nouveau, porteur d’un fort potentiel d’avenir. La représentation en 1925 au théâtre de l’UFA à Berlin sur le "Film absolu" marque le point culminant de cette évolution : on put y voir des réalisations de Chomette, Fernand Léger/Dudley Murphy, Hans Richter et Walther Ruttmann, mais aussi la visionnaire Symphonie diagonale d’Eggeling.

À ces différentes approches s’ajouteront des films de Marcel Duchamp, László Moholy-Nagy et Man Ray, avec des travaux préalables et des oeuvres apparentées dans d’autres disciplines. Ce choix de films des années 1920 à 1950 souligne l’aspect cinématographique du "dessin cinétique" : développé au moyen d’enchaînements graphiques, de l’éclairage photographique (et de l’assombrissement dans le cas des photogrammes), de la dynamique sculpturale et liée au temps dans la lumière et dans l’espace, ainsi que de connotations musicales/optiques des occurrences optiques/musicales, il fut en retour source d’inspiration pour la création cinétique des années 1950 qui, souvent et explicitement, fait référence aux modèles des années 1920. On verra des rotoreliefs de Duchamp, une série de dessins d’Eggeling sur la Symphonie diagonale, des peintures et des esquisses de Richter à propos de ses films sur le rythme, des photos et photogrammes de Man Ray et Moholy-Nagy, ainsi que des sculptures de Man Ray, Alexander Rodtschenko et Naum Gabo. Autre point culminant de l’exposition : une "composition suprématiste" de Kasimir Malévitch qui révèle l’importance de l’abstraction géométrique, du constructivisme russe et notamment du suprématisme pour le développement formel du film abstrait et de la sculpture cinétique, en particulier des reliefs "Méta-Malévitch" de Tinguely.

À l’occasion de cette exposition, soutenue par la Galerie Denise René et ses généreux prêts, paraîtra un catalogue richement illustré avec une introduction de Roland Wetzel, des textes de Thomas Tode et Roger Bordier et des interviews de Denise René (par Serge Lemoine) et Robert Breer (par Roland Wetzel).



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