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Anri Sala

Centre Pompidou, Paris

Exposition du 3 mai 2012 au 6 août 2012




exposition Anri Sala
"Doldrums" , 2008 - 10 caisses claires Brady modifiées, haut-parleurs, pieds, paires de baguette - Courtesy : Marian Goodman Gallery, New York - 75 × 56 × 41cm (approx.) - Vue de l'installation à la Serpentine Gallery, Londres © photo : Sylvain Deleu

Le Centre Pompidou consacre une exposition à Anri Sala. A voir à Paris à partir du 3 mai 2012.

Né en 1974 à Tirana, en Albanie, Anri Sala crée des oeuvres mêlant image, son et architecture.

Conçue pour la Galerie sud du Centre Pompidou, l'installation inédite imaginée par l'artiste est une oeuvre en soi, comme une symphonie, constituée de quatre films récents - activés selon une séquence temporelle précise, formant une boucle d'une heure - ainsi que d'objets et de photographies. Les films emmènent le spectateur en différents endroits du monde : Sarajevo, évoquée pendant le siège de 1992 à 1995 (1395 Days without Red, 2011), Berlin avec le dôme géodésique de Buckminster Fuller (Answer Me, 2008), Bordeaux avec une salle des fêtes désertée (Le Clash, 2010) et, enfin, le célèbre site aztèque de Tlatelolco à Mexico City (Tlatelolco Clash, 2011). Grâce à un travail original de spatialisation sonore à travers les films, l'artiste fait de la Galerie sud une véritable boîte à musique diffusant tour à tour une symphonie de Tchaïkovski, une nouvelle version de « Should I Stay or Should I Go » des Clash ou des rythmes de batterie.

L'exposition joue aussi avec l'espace de la Galerie sud qui, de plain-pied avec la rue, communique visuellement avec la ville. Placé entre fiction et réalité, le visiteur de l'installation fait face aux passants qui longent le Centre Pompidou. Il est cependant sans cesse ramené au moment présent par l'activation de dix batteries (Doldrums, 2008) qui s'animent de façon intermittente. La sculpture No Window No Cry, une petite boîte à musique, est insérée dans l'une des vitres de la galerie d'exposition à côté d'une « bulle » coulée dans le verre. Quand elle est activée, elle diffuse une version simplifiée de la chanson «Should I Stay or Should I Go» (The Clash, 1981) qui scande deux des films projetés Le Clash et Tlatelolco Clash. Cet air, présent dans les trois oeuvres, fait passer les spectateurs du réel à la fiction.

Une des deux oeuvres de l'artiste présentes dans la collection du Centre Pompidou, Title Suspended, 2008, ainsi que deux photographies, complètent l'installation.

Anri Sala représentera la France à la Biennale de Venise 2013.



Présentation de l'exposition - Entretien de Christine Macel avec Anri Sala

Christine Macel : Comment abordez-vous la question d'exposer vos oeuvres, notamment lorsqu'il s'agit d'aborder un espace très spécifique comme celui du Centre Pompidou ?

Anri Sala : Je conçois chacune de mes expositions non pas comme une présentation ou une collection de pièces existantes, mais comme une oeuvre en soi. Mon intention n'est pas de mettre l'accent sur l'un des films ou des objets exposés, mais de créer entre eux une correspondance singulière qui va indiquer le tempo au spectateur et lui suggérer son cheminement à travers l'exposition, comme une chorégraphie. L'enjeu est d'unir en un seul mouvement le temps et l'espace et de les faire résonner, à partir du spectateur, l'un avec l'autre. Dans cette exposition, un film invite le visiteur à se déplacer d'un écran à un autre dans l'espace de la Galerie sud, laissé ouvert. Il est parfois interrompu par un autre film projeté sur le même écran. Puis, le visiteur poursuit son parcours face à un autre film et ainsi de suite. Les films sont imbriqués les uns dans les autres, créant une boucle d'une heure entraînant le spectateur et l'invitant à avancer dans une exposition qui progresse simultanément dans sa narration et dans l'espace. Au cours de cette progression, le spectateur suit des personnages qui traversent une ville ou déambulent autour d'un bâtiment, par exemple dans les rues de Sarajevo à l'époque de la guerre de Yougoslavie ou dans une salle de concert abandonnée de Bordeaux. La main du chef d'orchestre Ari Benjamin Meyers apparaît dans la première image de trois séquences projetées sur des écrans différents – comme s'il en lançait lui-même la projection.

Christine Macel : Son et musique se trouvent au centre de votre travail depuis quelques années, comme des substituts à la narration.

Anri Sala : Ils ne fonctionnent pas séparément, comme un bruitage ou un arrière plan, mais agissent plutôt en synergie comme quelque chose en devenir. Mon intérêt pour la musique réside dans l'instant où elle prend forme, lorsque le souffle du musicien se métamorphose et se traduit en musique. Le son est un moteur pour chacun de mes films. Quelle que soit ma méthode de travail (seul ou en collaboration avec un musicien) il y a toujours une pré-écriture qui indique le sens que prendra la musique, comme un script qui parviendra à animer l'espace. Les films sont à leur tour des instruments de musique jouant chacun une mélodie distincte. Le son et la musique ne racontent pas d'histoires, mais plutôt leur impact, et celui de l'architecture qu'elles ont générée, sur le présent. Leurs résidus et leur souvenirs sont incarnés par les corps et les gestes devenus musique. Je pense que l'on se rappelle autrement des choses par les gestes que par les mots. Dans mes films, on rencontre souvent le souvenir d'un évènement à travers la manière dont le corps l'a mémorisé. Je tente donc de déceler et de dépeindre comment les gestes révèlent une mémoire. Les films résultent d'un effet qui se produit – en images – entre un lieu, des sons et des personnages. Ils ne racontent pas une histoire à proprement parler, mais peuvent renvoyer à l'Histoire ou au politique, sans pour autant les décrire.

Christine Macel : Quels rapports particuliers entretiennent pour vous l'espace et le son ?

Anri Sala : Je m'intéresse à l'espace qui existe entre la source d'un son et l'environnement sur lequel il rebondit, devenant ainsi musique. Il en va de même pour l'architecture. Elle me conduit vers un son et une musique qui constituent une réponse à un lieu ou à une situation. Parfois, je filme l'influence acoustique de l'architecture d'un lieu sur une narration et une histoire, sur ses personnages et leurs dialogues, illustrant ainsi l'impact de l'architecture sur leur relation ainsi que sur eux-mêmes. C'est le cas dans le film Answer Me dans lequel l'écho produit par le son d'une batterie sur les parois d'un dôme géodésique à Berlin est incorporé dans la performance par le musicien. Ailleurs, c'est l'influence du contexte qui m'intéresse – comme le site de Tlatelolco à Mexico où a eu lieu la dernière bataille entre Aztèques et conquistadors, et où les révoltes étudiantes de 1968 ont été réprimées dans le sang. C'est un lieu mythique, lieu de rupture historique, architecturale et identitaire. Il devient dans le film Tlatelolco Clash le site d'une rupture musicale. L'idée que là ou le son et l'espace se rencontrent se crée une résonance allant au-delà du simple effet physique de l'écho m'a toujours fasciné.


Anri Sala - du 3 mai au 6 août 2012 par centrepompidou




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