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Anselm Kiefer

Galerie Yvon Lambert, Paris

Exposition du 19 mai - 26 juin 2010




La galerie Yvon Lambert présente une exposition d'oeuvres historiques d'Anselm Kiefer. L'artiste exposera un ensemble exceptionnel de plus de 80 livres et oeuvres sur papier conçus dans les années 1960. Anselm Kiefer rythmera l'espace de la galerie par d'impressionnantes vitrines réalisées spécialement pour l'événement et qui abriteront l'ensemble de ces pièces inédites. Ces oeuvres uniques composées de collages, photographies, dessins et fleurs séchées seront présentées pour la première fois par l'artiste.

"La galerie Yvon Lambert exposera parmi d’autres oeuvres d’Anselm Kiefer, certaines oeuvres conçues autour de l’année 1969, alors que l’artiste avait 24 ans. Parmi celles-ci : « Pour Genet », l’ « inondation de Heidelberg », ou encore « Symboles héroïques », étranges livres cartonnés dans lesquels sont collées des photographies, des aquarelles, des fleurs séchées.

Sur leurs pages, déjà, Kiefer griffonnait des noms propres appartenant à son étrange et obsessionnel panthéon. Le nom de Jean Genet surgit ainsi entre ceux de Wagner, de Beuys, ou de Jeanne d’Arc ! Ces indications énigmatiques semblent égarées au milieu de clichés qui nous provoquent et nous troublent. Elles méritent d’être décryptées et restituées dans la démarche de ce plasticien de la démesure. Il est en effet important de revenir aujourd’hui à ces livres qui nous rappellent des « moments » d’interventions audacieuses d’Anselm Kiefer : il s’agit de vues ou de visions, d’images lourdement chargées de souvenirs et de symboles mais que le noir submerge, mais aussi d’autoportraits de l’artiste, dans des tenues saugrenues, chemise de nuit, robe de laine, et faisant un salut hitlérien dans des lieux grandioses ou dérisoires.

À l’époque, le jeune Kiefer a voulu, à lui tout seul, se livrer à ce qu’il appelait une « occupation » grinçante d’espaces significatifs, mais ces gestes et ces clichés ont été l’objet d’un scandale d’incompréhension, voire de sidération, y compris dans les milieux artistiques les plus radicaux : la critique d’alors n’admettait pas l’interrogation pathétique et provocatrice de Kiefer.

En découvrant ces livres étranges datant de près de quarante années, tous ceux qui croient connaître Anselm Kiefer et qui le reconnaissent à ses toiles immenses chargées de pâte ou de plomb offrant les images d’un chaos ou d’un obscur désastre au-dessus duquel passent des avions de guerre rouillés ou des navires cuirassés prêts à sombrer, tous ceux qui songent, en pensant à Kiefer, à cette écriture charbonneuse ou crayeuse tracée à même la toile, entre la paille, les cheveux et les étoiles, phrases arrachées aux poèmes de Paul Celan, d’Ingeborg Bachman, au Cantique des cantiques, à la Cabale juive ou à la Bible, tous ceux qui revoient ces architectures impériales s’anéantissant elles-mêmes ou s’écroulant en amas de briques, de bris de verre et de gravats déferlant jusqu’aux spectateurs, tous ceux qui revoient les feux sur la neige, tous ceux qui sont encore poursuivis par le rêve ou le cauchemar de reines ou de mariées de plâtre avec leur visage de barbelés, tous ceux enfin qui se souviennent de l’invasion du paysage par les livres, que ces livres soient peints, sculptés ou pliés dans des plaques de plomb, dressés en bibliothèques babéliennes ou brûlés, cramés comme par l’haleine d’un dragon sorti du Chant des Niebelungen, tous ces connaisseurs de Kiefer devront admettre que, depuis le début, l’innommable et subtile substance qui irrigue comme un sang gris, toutes les créations de Kiefer, depuis ses interventions ou installations les plus précoces jusqu’aux oeuvres les plus récentes ayant acquis une renommée mondiale, ce sang se nomme non pas l’ « Histoire », ou même « le passé qui ne passe pas » ou bien « le destin de l’Allemagne » : il se nomme « Tragédie ».

Une tragédie qui outrepasse tout ce qu’on a pu dire pour la penser, l’expliquer ou la dépasser, ou croire recommencer à zéro après elle. Car l’ « après tragédie» est un autre mythe ! Tragédie humaine, donc, qui continue et continuera de hanter l’Europe, donc le monde, et donc l’Art lorsqu’il tente de mobiliser dans l’inquiétude, en les tordant ou tressant ensemble, la culture poétique et mythologique la plus profonde et le travail plastique et pictural le plus audacieux, dans les roux, les bistres, les noirs, les gris, les éclairs de blanc ou de bleu, la poussière et la cendre. Persistance du désastre. Avec Kiefer on apprend que l’étendue des dégâts ne se mesure pas mais s’expose." Pierre Péju.





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