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Brassens ou la liberté

Cité de la musique, Paris

Exposition du 15 mars - 21 août 2011




Georges Brassens
Brassens se lavant, impasse Florimont, 28 octobre 1953. Photo : Maurice Jarnoux/Paris Match/Scoop

Né en 1921, décédé en 1981, Georges Brassens est doublement fêté en 2011. La Cité de la musique lui rend un hommage tout particulier, visant, au-delà des images stéréotypées, à le faire découvrir sous un angle inédit, parfois surprenant.

Tout le monde connaît Georges Brassens, en France, mais aussi à travers le monde ; tout le monde a siffloté un jour ses chansons les plus célèbres, Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Auprès de mon arbre et bien d’autres. Mais sous ces aspects aujourd’hui consensuels et fleurant bon la France d’antan, se cache un individu rare, hautement lettré, fin connaisseur des grandes figures de la poésie française, de François Villon à Baudelaire et jusqu’à son contemporain Paul Fort ; un grand timide mal à l’aise sur scène, mais aussi un formidable musicien pétri du swing et amoureux de Charles Trenet ; un anarchiste qui choisira une voie solitaire et individuelle plutôt que les combats collectifs, sans renier ses convictions, s’opposant à la guerre, à la morale bien-pensante ou à l’arbitraire de la justice ou de la police.

Comment exposer Brassens ? Comment évoquer une personnalité si populaire mais si volontairement peu spectaculaire ? Si prolixe et riche dans ses textes et si secret dans son mode de vie ? La Cité de la musique a voulu, au-delà des images stéréotypées, le faire découvrir sous un angle inédit et parfois surprenant. Elle a demandé au dessinateur et auteur Joann Sfar, ainsi qu’à la journaliste Clémentine Deroudille, de transmettre leur passion pour Brassens. Les commissaires proposent un parcours à la fois ludique et didactique, incitant à la déambulation au milieu d’une forêt d’arbres, où le public découvrira des documents inédits, manuscrits et carnets exceptionnellement confiés par la famille et les proches du chanteur, et également des archives audiovisuelles et radiophoniques, des photographies, des guitares...

La scénographie de cette première rétrospective consacrée à l’artiste a été confiée à des artistes-décorateurs de cinéma qui ont imaginé un écrin fait de matériaux bruts et de tulles tendus, créant plusieurs atmosphères. On découvrira un Brassens immortalisé par les photographes Robert Doisneau, Jean-Pierre Leloir et Pierre Cordier. Les dessins de Joann Sfar, répartis tout au long du parcours, sont à l’image de son univers : sagace, drôle, déroutant. Mis en scène par le graphiste Philippe Ravon, ils dialoguent avec les oeuvres ; illustratifs, monumentaux, ils éclairent à leur façon la vie de Brassens et racontent des histoires – celles qui ont émaillé la vie du chanteur comme celles que le dessinateur a imaginées pour le public. À travers cette exposition, le monde de Brassens rencontre la vision éclectique, fantaisiste et irrévérencieuse de Joann Sfar.

Le parcours musical de l’exposition offre au public le Brassens qu’il aime et d’autres pépites inédites. Il permet d’entendre des archives sonores méconnues réunies par Clémentine Deroudille, et un univers musical confié au musicien Olivier Daviaud, rassemblant de nombreuses chansons de l’artiste, mais aussi plusieurs textes inédits mis en musique pour l’exposition avec les participations de François Morel et Bertrand Belin.



Parcours de l’exposition

Répartie sur les deux espaces d’expositions temporaires de la Cité de la musique, « Brassens ou la liberté » a pour ambition de s’adresser à tous les publics, en proposant constamment une double approche : pédagogique et ludique. Les amoureux de Brassens de la première heure pourront redécouvrir et faire partager aux jeunes générations leur goût des textes ciselés et de l’impertinence.

Dans l’espace du rez-de-chaussée, le déroulé de l’exposition permet de retracer le parcours et la vie de Georges Brassens en juxtaposant l’homme d’écriture et l’homme de scène, l’intime et le public. les trois premières parties explorent le versant « intime » de Brassens : de ses origines à Sète à son installation à Paris, sa formation littéraire en autodidacte, son ascèse au travail. Elles dévoilent un univers très personnel, assez visuel, dans lequel se détache la figure d’un poète libre et original, se consacrant à l’écriture et à la composition. Les visiteurs découvriront les premiers textes de Brassens, les livres qui lui tenaient à coeur et qu’il annotait, les partitions méconnues et les différentes versions manuscrites de plusieurs chansons. Elles témoignent d’un esprit libertaire manifeste aussi bien dans ses textes que dans son mode de vie.

Brassens
Brassens à l’Olympia, 19 décembre 1962, photo : Robert Doisneau

Les deux parties suivantes explorent le versant « public », montrant les débuts timides et difficiles du chanteur sur scène, puis le rituel des grandes salles de l’époque, le rythme et la répétition des tournées, la révolution du disque, le succès auprès du public et l’ascendant pris sur toute une génération de jeunes artistes. La dernière partie se trouve dans l’espace du bas et quitte le parcours biographique pour plonger les visiteurs dans un espace interactif, ludique, imaginaire qui privilégie des angles insolites. Cet espace témoigne du regard volontairement contemporain et décalé des commissaires sur leur sujet. Quelle postérité pour Brassens ? C’est le fil rouge de cette dernière balade qui s’ouvre sur l’extraordinaire histoire de Georges Brassens imaginée par Joann Sfar… Qu’est-il devenu ? Ses textes ont fait le bonheur et le succès de plusieurs centaines d’interprètes à travers le monde qui l’ont traduit et chanté. C’est aussi une dimension ludique de la postérité qui est montrée à travers une accumulation d’objets « kitsch » conservés par les collectionneurs.

L’exposition est partout accessible aux enfants, mais particulièrement dans ce second espace où des tables à dessins sont mises à leur disposition. Pendant que les enfants dessinent ou s’essayent sur une guitare, leurs parents ont tout le loisir de se plonger dans les manuscrits de Brassens qu’ils auront vus plus tôt sous vitrine, présentés sous la forme de fac-similés aisément manipulables. C’est aussi d’immersion dont il s’agit avec la projection du concert donné par Brassens à Bobino en 1969 pour clore la visite, qui enveloppe les visiteurs dans l’univers du chanteur plus d’une heure durant. Le vendredi soir (puis le samedi après-midi aux mois de juillet et août), un guitariste viendra faire chanter le public en interprétant pour lui les chansons de l’artiste.



  • L'apprentissage de la liberté

    La première partie de l’exposition explore les différentes étapes de la jeunesse du jeune Brassens qui ont nourri la formation d’un esprit libre : l’enfance à Sète, bercé par les refrains de l’époque, entre une mère d’origine italienne, fervente catholique et un père maçon, athée et libre penseur ; l’initiation à la poésie grâce à son professeur de français Alphonse Bonnafé ; ses premiers poèmes pour séduire les filles, le goût pour le cinéma, le banjo avec les amis sur la plage, les concerts dans les bistrots de Sète. Le tournant a lieu à la fin des années 30 quand une condamnation de 15 jours de prison avec sursis met fin aux quatre cents coups : l’occasion toute trouvée de quitter Sète et de tenter sa chance à Paris ; arrivé en février 1940, le jeune homme travaille à peine quelques mois aux Usines Renault puis c’est l’exode et la décision, de retour dans la capitale occupée, de ne plus se prêter au jeu social en travaillant. La période est marquée par ses premiers écrits publiés à compte d’auteur qui ne rencontrent aucun succès et la volonté de devenir poète. Elle se clôt par le séjour à Basdorf, dans le cadre du Service du travail obligatoire où Brassens se forge des amitiés durables et compose de nombreuses chansons enregistrées plus tard.

  • Auprès de mon arbre

    La seconde partie est le coeur de l’exposition. « L’arbre » de Brassens se trouve en plein Paris, dans le 14e arrondissement, quartier qu’il fera sien. Le jeune homme s’est réfugié au 9 impasse Florimont, à l’occasion d’une permission donnée à Basdorf. Il y restera 22 ans, au début dans le plus grand dénuement, toujours soutenu et encouragé par Jeanne. Bien que mariée avec Marcel, et de 30 ans plus âgée que Georges, Jeanne est tombée sous le charme du jeune poète sans le sou. C’est dans ce cadre peu banal que le chanteur écrira la plupart de ses chansons. Les « racines » de Brassens, c’est aussi la littérature : il fréquente assidument la bibliothèque du quartier où il passe des journées entières à lire, étudier la versification et se forger une culture littéraire qui le hisserait à la hauteur des auteurs qu’il admire : Villon, Hugo, Baudelaire, Gide... Il flâne sur les quais de Seine pour chiner des éditions rares. Son érudition et son éclectisme nourrissent ses textes futurs, un imaginaire hors du temps, drôle ou mélancolique, parfois irrévérencieux ou même grivois, qui constitue un paysage familier. Le temps de la composition : les manuscrits présentés illustrent le processus d’écriture et les techniques de composition d’une chanson. Les partitions inédites de Brassens enseignent de quelle façon l’artiste, sans avoir reçu de formation musicale, a appris la musique et la composition en autodidacte. On mesure combien, dans la maturation d’une chanson, texte et musique sont parfaitement indissociables, le rythme du vers conditionnant le choix des notes d’abord composées au piano avant d’être transposées à la guitare.

  • Le libertaire

    S’il n’a collaboré au journal anarchiste Le libertaire qu’une courte période, entre septembre 1946 et juin 1947, Brassens a conservé toute sa vie une fibre anarchiste dont la philosophie imprègne les chansons. S’il récuse la notion de message, il brocarde allègrement les institutions et clame son anticléricalisme. La subtilité des textes vient cependant contredire une interprétation abusivement simpliste. L’artiste a, à maintes reprises, milité contre la peine de mort, comme en témoignent plusieurs photos. Son « carnet de bord » de 1963-1981 découvert à l’occasion de l’exposition livre un témoignage exceptionnel sur les événements de l’époque, notamment mai 68.

    Brassens aura évoqué en chansons toutes les femmes : la bourgeoise, la fille de rien, la fille de joie, la jeune, la vieille, parfois en termes crus dans la grande tradition de la chanson paillarde… Dans son mode de vie, le chanteur a refusé tout conformisme social, ne partageant pas le quotidien de sa compagne Püpchen, pour laquelle il écrivit cependant de très beaux textes amoureux : La non demande en mariage, Saturne, J’ai rendez vous avec vous. Son quotidien se divisait entre l’impasse Florimont et le moulin de Crespières acquis en 1958, entouré de son groupe d’amis. Une grande fresque graphique dresse le portrait de ce Brassens intime.

  • Le spectacle

    L’exposition quitte l’intimité de la composition pour les lumières de la scène. On découvre les débuts timides de celui qui n’avait à l’origine pour ambition que d’écrire pour les autres. Plusieurs rencontres sont décisives dans la carrière de Brassens : celles avec le chansonnier Jacques Grello, la chanteuse Patachou, le découvreur de talents de l’époque Jacques Canetti. Des premiers pas sur scène dans les cabarets en 1952, à la consécration en 1954, le succès de Brassens est fulgurant. L’artiste à la dégaine d’« ours mal léché » devient un familier des grandes salles parisiennes : il se produit au TNP, à l’Olympia (9 concerts), et fait sienne la grande salle de Bobino (13 concerts !). Le sédentaire passait également de longs mois en tournée. Homme de scène, l’artiste raconte également à lui seul une histoire du disque en France, depuis l’arrivée du microsillon au succès du 33 tours. Philips inaugura une presse uniquement destinée à la production Brassens ! En 1984, il avait vendu plus de 33 millions de disques. Quand on songe que les premiers furent retirés de la vente pour cause de censure !

  • Brassens consacré

    En quelques années, Georges Brassens est passé du soufre aux paillettes pour devenir un véritable monument de la chanson française. Il reçoit le grand Prix de la Poésie en 1967, intègre le Larousse mais refuse d’entrer à l’Académie française ! Il devient le père spirituel d’une nouvelle génération d’artistes qu’il soutient, notamment grâce à ses premières parties. Au remariage de Jeanne en 1966, il finit par quitter l’impasse pour vivre dans un pavillon bourgeois du quinzième arrondissement. Brassens ne cesse d’écrire et de composer jusqu’à sa disparition en octobre 1981. Disparition qu’il organise méthodiquement en prenant soin de laisser ses dernières chansons dans un carnet présenté dans l’exposition à côté de sa dernière guitare.

  • Brassens multiple

    L’espace du bas offre différents éclairages sur la postérité de Brassens, une façon de découvrir un « Brassens multiple » que chacun a pu, et peut à nouveau, se réapproprier. On découvre que ce sédentaire, ce héraut de la liberté et de l’individu, a franchi les frontières et séduit un public immense où se retrouvent toutes les générations. Sait-on que Brassens a été une star en Italie – et en italien – grâce à son interprète Fabrizio De André qui a permis, dans les années 70, de le faire entrer au Panthéon des chansons populaires italiennes ? Peut-on imaginer Brassens dansé dans les faubourgs de Douala sur des rythmes africains ? Ses chansons, autrefois interdites en France, sont désormais enseignées à l’école en Afrique et en Italie où il est un ambassadeur phare de la culture française, lui qui détestait les institutions et les voyages ! Autre versant de cette postérité, la façon dont l’homme discret s’est trouvé reproduit sur de nombreux gadgets, verres, dessous de table et autres objets. Une vitrine montre avec humour de quelle façon l’artiste est aussi entré dans les foyers ! La reproduction des manuscrits de Brassens et les guides d’écoutes permettront aux visiteurs d’approfondir leur découverte de l’artiste à travers la richesse de ses textes et de ses musiques, pendant que leurs enfants pourront dessiner, imiter Brassens, ou apprendre de nouveaux gros mots.



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