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A STEP BACKWARDS / BOB'S KITCHEN / CAPRICE /...

Musée d'art contemporain de Lyon

Exposition du 11.09 > 31.12.2010


"A STEP BACKWARDS" : macLYON, 1987

En 1987, après plusieurs rencontres et conversations ici et là, le macLYON invite Olivier Mosset à présenter des oeuvres nouvelles. D'une certaine manière, le déclencheur est l'exposition de Genève (Centre d'art contemporain, 27 janvier - 15 mars 1986), pour laquelle l'artiste a conçu des peintures comportant des motifs géométriques semblant contourner le monochrome et questionner avec humour et vivacité la peinture abstraite.

Au vu de l'espace disponible à Lyon, 800 m2 avec arcades, temporairement récupéré dans une partie inoccupée du Musée des beaux-arts, Olivier Mosset propose, mi-amusé, mi-provoc, de réaliser un projet inédit : une exposition de peintures, créées pour l'occasion, qui seraient exclusivement composées de deux couleurs superposées.

Le musée, alors dénommé "Saint Pierre Art Contemporain" produit les pièces que l'artiste réalise et l’exposition se tient du 13 mars au 4 mai 1987. Elle présente : A Step Backwards (1986), Duster (1987), Caprice (1987), Trésor Public (1987), Escort (1987), Estate (1987), Skylark (1987), Bob’s kitchen (1987), Sun City (1987), Carré bleu sur fond blanc (1987).

L’exposition de Lyon est importante : c’est la première de cette ampleur consacrée à l’oeuvre de Mosset par un musée, c’est l’invention par l’artiste d’une règle du jeu inédite qu’il s’impose à lui-même à des fins critiques, et c’est la radicalisation (et le contre-pied) poussés à son terme de l’expo genevoise. Mais comme toujours avec Mosset (pour que la forme ne soit pas un formalisme) la règle exhibe son exception : c’est A Step Backwards (Un pas en arrière). L’oeuvre, en effet, n’entre pas dans la convention car elle est antérieure et elle n'est pas constituée de deux couleurs superposées. Mais elle assure la continuité entre "peinture construite" et monochrome. Les autres oeuvres oscillent de la couleur seule à la double couleur superposée, du champ coloré uniforme au "motif" (deux couleurs c’est déjà un motif). L'exposition est destinée, comme c'est le cas de toutes les autres (John Baldessari, Marina Abramovic & Ulay , Joseph Kosuth, etc.), à être acquise dans son intégralité, puisque le macLYON a décidé de collectionner des expositions plutôt que des oeuvres. Mais, à l’époque, l’exposition nous paraît valoir avant tout comme une instance critique (de l’artiste vis-à-vis de lui-même), une vérification et un antidote à la prétention du peintre qui, se prenant pour un "artiste", en oublierait la peinture, c’est-à-dire la pratique, la couleur, le motif.

cimaise
"Cimaise – sculpture en cinq éléments", 1993 - Cinq éléments en bois peint - 302 x 50 x 200 cm, 200m2 - Vue de l'exposition L'Usine / Le Consortium, Dijon, 1993 - Collection du macLYON © André Morin

C'est pourquoi le Musée ne l'acquiert pas intégralement, l'exposition ne nous apparaissant pas générique. Entrent dans la collection du macLYON : Caprice, Escort, Estate, Skylark, Carré Bleu sur Fond Blanc et A Step Backwards.

A l'issue de la Biennale de Lyon 2003 (C'est arrivé demain), dont le commissariat est confié au Consortium, Olivier Mosset fait don au macLYON de l'oeuvre intitulée Cimaise - sculpture en cinq éléments (1993), exposée sous une forme inédite à la Biennale.

À Bâle (Unlimited, 2004), nous assistons aux derniers instants de la fonte de Toblerone, une sculpture glaçon, en forme de toblerone, qui est intégralement régénérée à chacune de ses cryogéniques réapparitions. C’est à cette date que nous interrogeons Olivier Mosset sur la question des "sous-ensembles" et sur la cohérence qu’il pourrait donner alors aux oeuvres de la collection appartenant à des "séries" diverses (Bichromes, Cimaises et Toblerone, celle-ci étant acquise en 2007). Nous attendons alors de sa part l’invention d’un moment rétrospectif (si toutefois il est permis d’accoler ces deux termes), à la manière d'une rétrovision.

Olivier Mosset répondra très simplement, en s’interrogeant à son tour sur la réflexivité, la rétrovision et le moment. Il proposera une toile marquée en son centre d’un cercle de rayon intérieur de 4,5 centimètres et extérieur de 7,8 centimètres, comme au seuil des années 1970. Mais cette oeuvre est peinte par Hugo Pernet en 2007, et elle en est l’image inversée : le cercle est blanc sur une toile noire et s’intitule Négatif. L’oeuvre est acquise par Olivier Mosset auprès de l'artiste et donnée au Musée.

L'idée, dit-il quelque peu "cagien" (en référence à John Cage), en 2010 serait de vérifier ce qui change quand rien ne change et réexposer dans son intégralité l'expo de 87. A Step Backwards au carré en quelque sorte...



L'exposition de 2010

Comment l’identique peut-il être semblable dans la durée ? Et du pareil au même, comment y va-t-on ? Voici, en forme d’interrogation, la réponse, toute muséographique, d’un artiste à la question propre à une institution dont l’objet est précisément la conservation dans la durée. De quoi se charge l’oeuvre dans le temps ? Quel est le même ? Quand est-il différent ? Le moment existe-t-il ? N’est-il pas en permanence dissout dans l’actualité de l’histoire ?

C'est de tout cela, mais surtout de bien d'autres choses qu'est faite cette exposition dont le nom de l'artiste disparaît au profit de ses oeuvres : celles-ci prenant la place de leur auteur, leurs titres leur conférant une individualité, une présence effective, un rôle précis et contextué.

toblerone mosset
"Toblerone", 2005 - Polyèdre de glace à 8 faces - 180 x 220 x 180 cm - Vue de l'exposition à La Salle de bains, 2006 - Collection du macLYON © Olivier Vadrot

En 2004 au macLYON, Olivier Mosset participe à l'exposition imaginée par Mathieu Copeland intitulée Expat-art centre / EAC. L'expo a pour vertu (entre autres) d'être conçue pour être vue quand le musée est clos. Olivier Mosset propose quatre oeuvres, déjà montrées dans le hall du musée, sans en modifi er ni l'emplacement ni quoi que ce soit, à l'exception du cartel : les oeuvres doivent être vues comme une contribution nouvelle à l'exposition. Partant du principe qu'elles sont autres, étant actualisées par l'actualité d'une exposition, saisies dans un nouveau contexte.

La question de la périodisation et de la durée est une question essentielle posée à la collection des Musées : quand ça dure, qu'est-ce qui dure ? Que conserve-t-on et qu'ajoute-t-on, dans l'histoire de cette durée ?

En 2010, alors que certaines oeuvres prennent des formes multiples - Cimaise est ainsi déclinée de cinq manières différentes (cinq cimaises en ligne, en parallèle, en panoptique, en pentagone, superposées : sont-elles néanmoins identiques ? que crée leur disposition ? un espace , un souvenir , une sculpture ? tout cela certainement...)- le Toblerone conçu pour sa fonte et sa régénération n'a lui aucune forme stable, ni origine (sinon celle de son moule, car la glace fond) ni fin puisqu'il est "ré-incarné" (à l'issue de ses fontes successives). La flaque comme la chaleur font partie d'un processus.
Cf George Brecht, 1961 :
THREE AQUEOUS EVENTS
• ice
• water
• steam

Toblerone est présenté de telle sorte que la règle de l'"identité" soit définitivement rompue. En effet trois oeuvres indépendantes existent séparément : l'une composée d'un seul Toblerone, la seconde de trois, la troisième de six. A Lyon, c'est cette dernière qui est exposée, mais cinq sont à l'intérieur dans l'exposition, la sixième à l'extérieur des murs : comment la continuité visuelle est-elle construite ou non par la géographie et par la continuité du processus ?

Confrontée à la disparition de l'oeuvre, à l'instant éphémère, Les Socles révolutionnaires est composée d'un ensemble de socles qui ne sont rien d'autre que des vestiges de la Révolution, restes supposés de la Bastille, ruines mais patrimoine, rien et tout à la fois. Comme socles, elles ont été le support des muses inspiratrices des Arts et des Lettres. Ce tas, qui ne fond pas, quel est-il ? Une métaphysique des ruines, un souvenir des restes ? Une oeuvre assurément ! Qu'est-ce qu'une oeuvre ?



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