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La saisie du modèle

Rodin 300 dessins 1890-1917

Musée Rodin, Paris

Exposition du 18 novembre 2011 - 1er avril 2012




exposition Rodin
Auguste Rodin, "Femme nue à la jambe gauche écartée", 1892-1896 - Crayon au graphite (trait), encre brune (plume), pastel rouge (trait) et aquarelle (tache) sur papier vergé filigrané - 20,2 x 12,7 cm - source : DP exposition "La saisie du modèle Rodin 300 dessins 1890-1917", Paris 2011-2012

A partir de la fin des années 1880, Rodin réalise, de façon indépendante de ses sculptures, des dessins qu’il exécute d’après le modèle vivant, un nouveau mode pour lui de création, auquel il va consacrer, au cours des années 1890 mais surtout au-delà, une part croissante de son activité. De façon significative, il les fait figurer en nombre, chaque fois que l’occasion lui en est donnée, dans les expositions à caractère rétrospectif qu’il organise à partir de la fin du siècle dans les grandes capitales européennes : Bruxelles, Rotterdam, Amsterdam, La Haye en 1899, Paris en 1900, Prague en 1902, Düsseldorf en 1904...

Par deux fois, en 1903, dans le cadre de la 8e exposition de la Sécession de Berlin consacrée aux arts graphiques, puis en 1907 à Paris, à la galerie Bernheim-Jeune, Rodin expose plus de trois cents dessins. Il manifestait alors, par là même, l’importance qu’il accordait à ce second oeuvre qui recoupe quasiment les trente dernières années de sa production, un ensemble considérable que l’on estime, pour la période envisagée, à quelque 6 000 dessins dont 4 300 environ sont conservés au musée Rodin.

C’est le projet de cette exposition que de présenter un corpus rétrospectif et représentatif de cette exceptionnelle collection pour les années 1890-1917, non sans en ignorer toutefois les difficultés ; à quelques rares exceptions, aucun dessin n’est daté et, malgré les recherches conduites depuis le début des années 1970 sur l’oeuvre graphique du sculpteur ainsi que sur les expositions et les publications dans lesquelles des dessins ont figuré du vivant de Rodin, bien des interrogations demeurent à propos des caractères stylistiques qui permettent d’identifier les différents ensembles constitutifs de cette production mais aussi leur chronologie, notamment au-delà de 1900. L’adoption, dans cette exposition, d’un classement des dessins en quinze sections d’inégale importance correspond à l’état de la connaissance que nous pouvons en avoir.

Plusieurs des regroupements proposés sont susceptibles d’être assez précisément datés par des témoignages contemporains, des faits biographiques ou des expositions commentées par la critique ; tel est le cas en particulier des « dessins d’après nature » pour les années 1890-1896, « Les dessins autour de 1900 » que le sculpteur présente à l’occasion de l’exposition qu’il organise au pavillon de l’Alma lors de l’Exposition universelle de 1900, « Les danseuses cambodgiennes », une série réalisée en 1906-1907, « Les portraits », assez rares et peu nombreux, datés de ses rencontres avec les modèles. D’autres oeuvres ont donné lieu à des regroupements thématiques, stylistiques ou iconographiques, certains d’entre eux ayant été identifiés comme tels du vivant de Rodin, à l’occasion d’expositions ou de publications comme les « femmespyjamas » qui figurent dans la section des « Thèmes et variations » et les « Psyché ». D’une autre manière, les dessins réunis dans la section « Estomper » présentent des caractères graphiques communs propres à cette technique tout en ayant été rattachés à un seul et unique modèle de Rodin, une danseuse acrobate du nom d’Alda Moreno qui, sur la foi de la correspondance qu’elle entretient avec le sculpteur et de ses agendas, pose pour lui à partir de 1910.

Mais les dessins d’après le modèle vivant que Rodin réalise après 1890 se caractérisent également par le mode d’élaboration technique que le sculpteur met progressivement au point au cours des années 1890- 1900. La présence du modèle éprouvée de longue date par l’artiste comme une nécessité pour le modelage de ses figures s’impose désormais à lui, de la même manière, pour le dessin. À la volonté clairement exprimée par Rodin de bannir toute pose figée mais surtout apprise de la part du modèle correspond dorénavant de sa part le désir de saisir par le dessin les « mouvements naturels » qu’il en attend. De ce processus auquel s’astreint le sculpteur résulte un mode graphique particulier en rupture avec son oeuvre graphique antérieure. Dès lors, les méthodes et les techniques pratiquées par Rodin telles qu’il va en user et les enrichir aboutissent à un nouveau mode de traitement de la figure tandis qu’elles se développent sous l’impulsion du trait et par l’usage particulier de la couleur en un puissant moyen de transgression de l’image traditionnelle, de sa lisibilité jusqu’à la dissolution de la forme. Ainsi, la pratique du « dessin instantané » puis la synthèse formelle à laquelle l’artiste procède, l’utilisation de découpages et d’assemblages de certaines de ces figures transformées en autant d’éléments d’un langage plastique enrichis de rehauts, de taches et de lavis d’aquarelle sont autant de moyens dont Rodin expérimente les possibilités pendant plus de deux décennies en les mettant au service d’une nouvelle vision plastique.

Dominique Viéville - Conservateur général du patrimoine - Directeur du musée Rodin



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