Georges Rousse

Les photos de grands formats de Georges Rousse montrent des lieux désaffectés où il a choisi d'intervenir. Comme l'artiste–promeneur décrit par Baudelaire ou comme les décolagistes des années 60 - Rousse se sert de lieux chocs, qui sont des sortes de tissu, et représentent pour lui un espace de liberté.

Plusieurs phases interviennent dans le travail de Rousse même si la photographie en est la trace unique : choix du lieu à la fois de déchéance (car le plus souvent appelé à être détruit) mais lieu habité car portant les trace de son usage. Si l'intérêt est évident pour le cloisonnement, les traces de peinture, de papier peint, Rousse nettoyant le lieu, refuse de tomber dans un trop d'ambiance ou de misérabilisme. Dans toutes les oeuvres, mais de façon encore plus affirmée dans les dernières oeuvres, Rousse rachète la pauvreté du lieu par le cheminement de la couleur et de la lumière à l'intèrieur de l'espace. Outre leur vécu, Rousse s'intéresse aux complexité de l'espace : lieux de passage, embrasures, cloisons ouvertes, cages d'escaliers, angles des pièces.

A partir de 1983, Rousse abandonne la figuration pour se retourner vers des problèmes plus spécifiquement spatiaux. Il dessine à la craie sur les parois des formes simples (carrés, pyramides). Ces formes que Rousse appelle des sculpture sont des illusions. Comme des anamorphoses, elles ne peuvent être visibles qu'au point de vue choisi pour la photographie. Un léger déplacement dissocierait les différents plans qui le constitue. Souvent réalisé de hachures, ce dessin est transparent et laisse voir le lieu. Marques de l'action de l'artiste, ces formes sont un pôle d'inversion qui à partir d'un lieu déchu, appelé à être détruit, donne celui-ci, au moins temporairement pour le support d'une construction.

Georges Rousse : site officiel