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Jean-Pierre Pincemin

Biographie Jean-Pierre Pincemin


"Qui sait assurer passage et continuité de la couleur dans un tableau, sait peindre."Jean-Pierre Pincemin

Jean-Pierre Pincemin
Portrait de Jean-Pierre Pincemin - Image tirée d'une vidéo pour l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain - Auteur : Pantalaskas, 1995

L'artiste français Jean-Pierre Pincemin naît à Paris le 7 avril 1944. Il décède à Arcueil le 17 mai 2005.

Jean-Pierre Pincemin est autodidacte. Alors qu’il apprend le métier de tourneur, il prend goût à la peinture en fréquentant le Louvre sur les conseils de son professeur de dessin. Il intègre l’industrie et travaille pour une entreprise de fabrication de moteurs d’avion. Pendant son temps libre, Pincemin fréquente les galeries parisiennes tout en suivant l’activité des avant-gardes artistiques. Il se passionne pour le jazz, s’intéresse à la musique sérielle et pratique un cinéma expérimental. De cette période datent ses premières oeuvres, qui s’inspirent d’un monde industriel ou le geste est fait sans effort (peintures réalisées à l’aide de moteurs électriques et de bleu de méthylène projeté sur des draps, empilements de structures, etc.).

En 1967, grâce au galeriste Jean Fournier, Jean-Pierre Pincemin rencontre Claude Viallat, qui comme lui réalise des peintures sur toile libre composées d’assemblages, collages et d’empreintes d’objets de la vie réelle (briques, tôles ondulées, etc.). En 1969, Pincemin et Viallat organisent au sein de l’École spéciale d’architecture à Paris une exposition présentant les artistes Noël Dolla, Daniel Dezeuze, Marcel Alocco et Patrick Saytour.

En 1970, à l’occasion d’une exposition au Musée d’art moderne de la ville de Paris, ces mêmes artistes et d’autres constituent le groupe Supports-Surfaces, que Jean-Pierre Pincemin rejoint. Leur propos est de faire de la matérialité du tableau et de ses constituants (support, format, couleurs, composition, etc.) l’objet même de leur recherche, ce qui donne lieu à une abstraction radicale. Jean-Pierre Pincemin compose des peintures géométriques et orthogonales, monumentales et quasi architecturales, qui le conduiront de nouveau vers des oeuvres tridimensionnelles. En 1973, il s’affranchit du groupe Support-Surface. Ses compositions deviennent plus complexes et son polychromatisme plus riche.

À partir des années 80, Jean-Pierre Pincemin élabore des sculptures monumentales, qui résultent d’empilements ou d’assemblages de matériaux de récupération. Ces explorations de matières et de manières sont multiples et se poursuivront tout au long de sa vie. Parallèlement, il pratique la gravure à travers divers procédés. Abstraites ou figuratives, elles le mèneront plus tard à un espace narratif.

Dans les années 1985, sous l’influence des avant-gardes allemande, italienne et américaine son oeuvre change radicalement. La forme apparaît, résultat d’une logique modulaire qui compose presque involontairement des figures. En 1986, ses oeuvres intitulées "L’Année de l’Inde" inaugure un espace pictural chargé de références, telles que les miniatures indiennes.

Dans les années 90, d’autres oeuvres s’inspirent d’images préexistantes : celles de "La Chasse au tigre", qui se réfèrent à l’estampe japonaise, ou encore les oeuvres rassemblées sous le nom "La Dérive des continents" en 1994, qui utilisent la cartographie.

Jean-Pierre Pincemin s’inscrit dans la tradition de la peinture occidentale. L’artiste explore tous les mouvements, toutes les références et interroge en permanence la fonctionnalité de l’art, ne s’interdisant aucun retour, ni détour. Son oeuvre se construit librement en dehors de toutes contraintes de genres.

"Parce que je cherche, comment dire ? A être toujours décevant, à ne pas tout à fait finir les tableaux, à trouver un certain équilibre entre la séduction et la déception, afin que le spectateur puisse s’approprier le tableau et lui trouver une fin." Jean-Pierre Pincemin



Expositions Jean-Pierre Pincemin (sélection)


  • 2010 : Jean-Pierre Pincemin - Musée des Beaux-Arts d’Angers



    Autobiographie


  • MONKEY BUSINESS - Jean-Pierre Pincemin, Monkey Business, Chambéry, Éd. Comp’Act, 1998.

    Note pour une biographie qui trouvera peut-être son utilité pour comprendre comment on part d’un point pour arriver à un autre.

    Je nais en 1944. April Seven Boulevard du Port Royal à Paris. Enfant, sans plus de qualités qu’un autre, je vécus chez ma grand-mère entre l’école publique et l’église. À l’âge de onze ans, comme beaucoup de mes petits camarades, je fus accepté en 6e.Comme alors une particularité d’existence : je n’étais ni heureux ni malheureux, j’avais un environnement et n’avais pas assez d’imagination pour en penser un autre.

    Aller en 6e quand on habite Briis-sous-Forges, c’était prendre l’autocar à 6h30 qui vous menait à la gare d’Orsay (Seine-et-Oise) et, de là, prendre un train jusqu’à Palaiseau-Villebon. Je n’ai trouvé aucun attachement à ce changement d’école et me passionnais peu pour l’histoire de l’Égypte et pour les modes de calcul qui n’étaient pas l’arithmétique. Progressivement, je n’allais plus aux cours et passais mon temps entre gare d’Orsay et gare de Palaiseau, dans les bois, les rochers et les architectures locales.

    Ce que je cherchais d’enseignement, je le trouvais dans les aventures «Blake et Mortimer». Le soir, par chemin inverse, je rentrais dans ma famille avec le souvenir de mes aventures et rarement avec des devoirs.

    L’année suivante fut très différente. Mes parents avaient été probablement alertés de ma mauvaise conduite scolaire et bien que ce fût un sacrifice financier, je fus à l’école Saint-Nicolas à Igny. École de frères jésuites entourée de murs où poussaient les arbres en espalier. La grande porte marron était toujours fermée. Pour aller chaque lundi matin dans cette nouvelle école, j’avais casquette et boutons dorés. Je refaisais le même chemin par autocar et train, mais sans m’arrêter. L’internat ne m’a pas prêté plus d’intérêt que les études. J’adorais écouter les professeurs mais n’apprenais presque rien. Pour me consoler, restaient le chant de la chorale et un petit peu l’infirmerie. J’ai redoublé la 5e, j’aurais pu la retripler et même y être encore. Je sortais de cette école en connaissant l’Alléluia de Haendel et savais marcher avec des échasses.

    Quand on a des enfants, il faut penser à leur avenir. Le mien passe par l’école d’apprentissage de Cachan où j’appris, tant bien que mal, le métier de tourneur. Comme on le devine, il n’y avait pas de raisons nouvelles qui eussent modifié mon comportement à l’attention des études.

    Un événement cependant s’est glissé dès la première année. Le professeur de dessin parlait à qui voulait bien l’entendre des maîtres de la peinture et du Louvre; lieu s’il le fallait des maîtres de la peinture. C’est sur ce chemin que tous les vendredis, je m’absentais de l’école (le cours de dessin industriel était dans un autre bâtiment, je me débrouillais pour ne jamais y arriver). J’allais au Louvre, je cherchais d’autres enseignements; j’allais devenir assez vite différent de mes camarades. Quand on a quinze ans, l’on apprend très vite. Je lisais les magazines et devins champion sur les connaissances du jazz, du cinéma, de la musique savante, et comble! de l’art moderne.

    J’eus le CAP de tourneur. J’entrais dans la vie professionnelle à dix-sept ans. J’ai débuté dans une petite entreprise puis, après un «essai», entrais à la Snecma (entreprise nationalisée d’études et de fabrication de moteurs d’avion). J’étais engagé sur un horaire de 6 h à 14 h ou de 14 h à 22 h. J’allais être assez libre de mon temps.

    À Paris, en 1962, les galeries d’art étaient situées rive droite de la Seine ou rive gauche. À droite, les galeries traditionnelles de prestige (sauf Mathias Fels), à gauche les courants montants, les avantgardes.

    Les artistes de la galerie Denis René représentaient ce qu’il y avait de plus nouveau : un art objectif, visuel, débarrassé du fatras poétique, psychologique et historique. C’est à travers Vasarely qu’il était possible de deviner les inventeurs du Bauhaus, Mondrian et de comprendre l’avant-garde russe.

    En corollaire l’esthétique industrielle, l’étude de la forme des machines, des voitures, des avions et une «prospective en architecture» étaient de mise. L’on ne dira jamais assez l’importance de Vasarely sur la pensée des avant-gardistes manipulant les principes minimaux de la géométrie ou de l’informatique.

    Sans changer de quartier et sans se priver, il y avait d’autres choses à voir. L’avant-garde était mon truc; je me gardais dans un mode de pensée (...) Je n’en ai pas eu le temps, service militaire oblige; allait commencer une autre histoire.

    Mauvaise affaire, incapable de m’adapter dans un milieu dont les règles n’avaient pas ma convenance avec cette fois la particularité militaire et la force de police si l’on s’en évade. J’avais trois livres : l’un sur la recommandation d’Orson Welles était les Essais de Montaigne, les deux autres étaient La Pensée sauvage de Lévi-Strauss et, dans un effort de dignité pour le corps constitué Guerre et Paix de Tolstoï.

    Tant et si bien qu’il ne fallut que trois mois pour faire de moi un «zombie», forme particulière sans aucune défense, affaibli et disponible au corps médical. Je fus admis à l’infirmerie par le médecin capitaine pour «allergie aux kaki» et mieux encore, intégré dans le système administratif et soignant de cette annexe du régiment. J’eus la responsabilité de toutes les vaccinations et assistais le médecin capitaine comme il se doit dans les consultations. J’assurais avec perfection le service, écoutais sa médecine, lisais les revues médicales, rédigeais les ordres de mission. Ce docteur Milhes est certainement l’homme que j’ai le plus aimé dans ma vie; il était beau, avait une jolie voix du sud-ouest, avait une totale confiance en moi dans les limites qu’il m’accordait de faire des diagnostics, mais pas de thérapie. J’usais légèrement de mes pouvoirs pour faire admettre mes copains à l’infirmerie, les exonérer des corvées et les promener en leur faisant des ordres de mission. J’imitais parfaitement sa signature. Je m’étais aménagé une «cabane bambou» dans les greniers et réalisais, avec des moteurs électriques, de grandes peintures sur les draps que nous avions en stock, avec de la peinture d’iode, du bleu de méthylène et du mercurochrome. C’est pendant une permission et dans cette période-là que j’ai rencontré Jean Fournier.

    D’abord, sachons que Jean Fournier avait acheté une maison dans le même village où habitaient mes parents. C’est le peintre en bâtiment, un peu italien, qui venait de peindre la grille de la dite propriété, qui me prit en «stop» sous sa propre responsabilité; en effet il n’avait son permis de conduire que depuis une journée. Chemin faisant (j’allais à Paris au Salon de Mai), il fut convenu qu’il me présenterait à Jean Fournier dont je ne connaissais pas la galerie et redoutais le pire. Ce qui fut fait. Jean Fournier m’examina gentiment. Il connaissait presque tout ce que je connaissais. Il fut la première personne à qui je parlais dans le sens biblique du terme, et dans la suite du temps, nous devînmes amis. Avant de partir de sa librairie-galerie, il m’offrit l’Éloge de la main de H. Focillon et me dit que j’étais fait pour être peintre. J’ai pris cela très au sérieux.

    Les choses changeaient dans mon infirmerie, le médecin capitaine était malade et hospitalisé à Strasbourg. D’autres médecins le remplaceront, je faisais quelque peu l’intérim entre les différents offices de médecins. Celui qui me poussa définitivement dans mon rôle, fut le nouvel aspirant médecin, J. Rodier. Il était arrivé un après-midi sans prévenir et prenait ses fonctions le lendemain. Le Dr Rodier était ami avec Jean Fournier, par la conversation nous nous en rendîmes compte et nous pûmes travailler ensemble – de ce fait, j’allais bientôt imiter sa signature et retrouver mes privilèges.

    J’allais partir bientôt, il me prêta un peu d’argent pour louer une chambre à Paris sans avoir à le demander à mes parents. L’idée d’un retour à l’usine et de reprendre les manivelles (expression typique du tourneur) ne m’enchantait guère. Même travail, même horaire : cette fois à Boulogne- Billancourt pour la réparation des moteurs Pratt et Whitney – frais l’été, froid l’hiver. Il fallait rectifier les pales du rotor des réacteurs qui faisait effet de ventilateur sur l’opérateur aux manivelles. Démission de la Snecma, escapade à Florence, puis Marseille. D’entreprise en entreprise, je fis tout ce qu’il était possible de faire, y compris le bâtiment, horaires impossibles, syndicalisme corrompu et majesté de la construction navale.

    Retour à Paris avec un bébé né à Marseille. D’entreprise en entreprise : mécanique en robotique, fabrication des trains d’atterrissage d’avions pour Messier, roulements à bille SKF, nez de Concorde chez Alcatel et pour finir un contrat de un an au CNRS pour un laboratoire de recherche de spectographie – année de rêve, collaboration avec des gens peu pressés. Mars 1968, fin de contrat. Usine de fabrication des freins automobiles, engagé pour l’entretien et la fabrication des machines. J’en partirai en 1972, date à laquelle j’arrêterai ce récit.

    Revenons donc en arrière. En 1963 ou 1964, les questions artistiques s’organisaient entre les tenants du progrès et les autres. Dans cette dernière catégorie, l’institution tenait bien son rôle et maintenait contre elle-même une pression contestataire et, par là même contre l’État. Les progressistes étaient de gauche, les autres de droite.

    Cette idée de progrès se vérifiait de tous côtés, l’amateur de jazz entendait les différences et les recherches de style entre Louis Armstrong et Dizzy Gillespie, et cela sur des espaces vivants et enregistrés depuis quarante ans. Le cinéma produisait déjà sa propre histoire avec la classification : les pionniers, les inventeurs, les auteurs.

    Pierre Boulez, dans ces conflits, fut le plus parfait. Analyste et ferme, l’oeuvre musicale prenait corps dans la pensée et dans rien d’autre, si je puis parler à sa place.

    L’intelligence, l’exactitude et la science devenaient indispensables à la conscience. Parler n’est rien d’autre que connaître un langage, analyser ce langage, et faire produire ce langage. La pensée marxiste, Claude Lévi-Strauss, Leroi-Gourhan, les premiers numéros de la revue Tel Quel et encore et encore ont tenu cette période dans une discipline de l’esprit. N’importe quoi, n’importe comment n’étaient pas de mise, même pour produire du progrès.

    Dans la peinture, la contradiction arrive par la galerie Sonnabend qui expose les artistes popaméricains. Que voyons-nous? Des couchers de soleil de Lichtenstein comme exécutés par un carrossier avec de la tôle perforée, Andy Warhol qui sérigraphie des fleurs, ou Jasper Johns qui peint le drapeau américain. Ces artistes ne devaient rien à Marcel Duchamp ni La Fayette. Artistes made in USA, ils le devaient à eux-mêmes et les Français furent chagrins. La France insulaire était menacée.

    L’espace Pop made in USA était nouveau, était vivant; les artistes étaient proches des jazzies par leur indifférence et leur sens pragmatique d’organiser une session ou une oeuvre d’art. La chose peinte, si l’on peut dire, ne s’engageait pas dans la complexité métaphysique, mais était visuelle, objectivement visuelle, en surintentionnant la communication.

    Cette chose reste encore totalement active, le style pop art est international, laissant à chaque localité la liberté du goût qu’elle a de ses scories culturelles.

    Peindre en 1966, c’est connaître dans le désordre : l’avant-garde russe, Mondrian, l’école expressionniste américaine, l’école pop américaine, les classiques modernes, et surtout ignorer l’école française de Paris. Or maintenant, si nous souhaitons la belle cohérence de Baudelaire, les risques brûlants de Rimbaud et, s’il vous plaît, l’articulation raisonnante de René Char, et si vous vouliez faire une oeuvre contemplative, quasi religieuse et sentimentale, le peintre allait donc prendre la «félicité des bêtes»; son action anonyme ne sera qu’une mise en place : point de sujet peintre, projet d’aliénation. L’objet se constituait dans la neutralité, un gramme de déceptivité, et un désir d’expansion. Il acceptait les vertus de l’analyse de la musique et retrouvait «modèles» dans le sens pattern de sa culture propre. Ce fut là ma participation éloignée au groupe Supports/Surfaces. C’est la fin aussi du récit.

    source : dossier de presse de l'exposition Jean-Pierre Pincemin au Musée des Beaux-Arts d’Angers, 2010.



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