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Jota Castro

Biographie Jota Castro


"Je veux, par mon travail, donner des informations précises, sur des sujets importants, au public." Jota Castro

L'artiste franco-péruvien Jota Castro naît en 1965 au Pérou.

Arrivé en France après avoir reçu le Prix du Jeune Poète péruvien, il obtient ensuite un Master de Sciences Politiques et étudie l’administration communautaire au Collège d’Europe de Bruges. Il devient par la suite diplomate observateur auprès des Nations Unies et de l’Union européenne et pour l’Organisation des Etats américains dans le domaine du règlement des conflits, des droits de l’homme et de l’organisation des élections dans les pays du Tiers-Monde. En 1998, Jota Castro décide de mettre un terme à sa carrière diplomatique internationale pour opérer dans le champ de l'art. Ses différentes activités professionnelles lui ont apporté une connaissance profonde du monde politique. Il considère d'ailleurs ses études en Droit et en Sciences Politiques comme sa véritable formation artistique.

Jota Castro réalise des sculptures, des installations ou des évènements liés aux problématiques économiques, sociales et politiques actuelles, notamment la construction européenne, le conflit israélo-palestinien, les politiques étrangères, etc. Convoquant humour trivial, sarcasme politiquement incorrect et références les plus diverses, les réalisations de Jota Castro pointent certaines mécaniques de la société dont il met en exergue les déséquilibres et les fragilités. Ses oeuvres réinterprètent des faits liés à l'actualité ainsi qu'à l'histoire personnelle de l'artiste.

Il serait pourtant erroné de réduire l'oeuvre de Jota Castro au seul "art politique". L'enjeu est plutôt de dévoiler le pouvoir des discours en plaçant souvent le langage et les signes visuels au centre de sa pratique artistique. L'association de noms propres, la retranscription de débats politiques ou encore les jeux de mots, provoquent davantage le trouble et l'ambiguïté chez le spectateur que l'affirmation rassurante d'une pensée établie. Jota Castro utilise l'art à des fins critiques en proposant des interventions parfois polémiques, mais en totale rupture avec la vérité d'un discours idéologique. Il réinterprète, non sans humour, les codes visuels ou linguistiques, s'approprie des images, des expressions préexistantes et explore ainsi les nouvelles formes de communication.

L’information (au sens large) joue un rôle crucial dans son travail car sa distribution et son échange en sont le matériel de base. C’est ainsi que, lors de la Biennale de Venise en 2003, il présente son "Guide de survie du Manifestant", un journal contenant des informations permettant aux manifestants de connaître leurs droits. "Lovehotel" est une chambre, confortable et équipée, pour faire l’amour (plutôt qu’en parler ou en montrer des représentations). "Extracomunitari", est une marque de T-Shirt commercialisée au Japon, dont le nom et le logo sont inspirés par les mouvements migratoires vers l’Europe. La vidéo "Présidence italienne" retranscrit, sous forme d’un opéra chanté, le dialogue à l’occasion duquel Silvio Berlusconi traita le parlementaire allemand Martin Schultz de "kapo". Jota Castro reçoit le Grand Prix de la Biennale de Gwangju en Corée du Sud en 2004 pour son travail sur les mines antipersonnelles.

Il y a dans le travail de Jota Castro la permanence d’un don, d’une générosité vers l’Autre, quel qu’il soit -on a tous besoin de recevoir, à un moment ou un autre- qui se concrétise sous la forme d’une diffusion d’informations. A l’esthétique relationnelle et à ses développements de relations interpersonnelles, Jota Castro a ajouté l’exigence d’un contenu. La conversation, la fête, l’échange, la dispute, etc. sont certes des moments en soi, avec leurs qualités d’autonomie propres, mais elles doivent permettre l’échange de savoirs, la diffusion des connaissances. Dans un monde que l’on dit "surmédiatisé" mais qui est davantage synonyme de "malmédiatisé", la possession d’informations et leur diffusion correcte sont des enjeux démocratiques fondamentaux.

Loin des options manichéennes et frontales qui ont caractérisé la période moderne, aux antipodes du cynisme désabusé du postmodernisme (en atteste son néon "Tout n’a pas été dit, tout n’a pas été fait"), Jota Castro livre des informations précises sur des sujets d’actualités importants. Il soumet véritablement à la question des problèmes immédiats, concrets et globaux à la fois. Sans trancher, ni chercher à plaire ou à convaincre, sans prosélytisme autre que celui de la nécessité de l’échange, il laisse à chacun la liberté d’interpréter ses propositions, comme on peut le faire de toute œuvre. Par ses interventions, qui surmontent l’antagonisme entre le "pro" et le "contra", Jota Castro définit de nouvelles et nécessaires stratégies de résistance.



(Moi en une seule phrase) Jota Castro


« Moi c’est Jota, le fils d’une femme qui est la fille d’un fils de pute et d’un gentilhomme du tiers monde, j’ai souffert d’indifférence quand j’étais petit et j’ai arrêté de parler pendant un an quand j’avais 5 ans, j’ai fait des guerres, j’ai fait du sport, j’ai étudié, j’ai beaucoup voyagé, j’ai écrit un livre - mauvais, j’ai rencontré ma femme à Madrid je l’ai épousée à Belfast, j’ai failli la perdre, j’ai failli me perdre, je suis revenu à mes rêves, ça me fait rire de savoir que Freud aimait la cocaïne autant que moi, j’ai des problèmes de reins mais je me soigne, j’ai rêvé d’un destin alors que j’en avais un, j’aime le sexe comme j’aime la vie, j’ai été torturé et je culpabilise encore, j’ai été riche et j’ai pas aimé, j’ai été pauvre et j’ai pas aimé, je ne sais pas où je vais mourir, je n’ai pas d’enfant, je n’ai plus de langue maternelle, je suis venu à l’art parce que je n’en pouvais plus de mentir, j’ai toujours aimé écrire de la poésie, j’ai perdu une femme que j’aimais, mon père est mort sans que je le revoie, je n’ai pas revu ma mère depuis 20 ans, je me sens seul parfois, je suis malade de foot, quand j’étais petit ma devise c’était plutôt mourir que pêcher, parfois certains amis m’appellent el hijo del sol, j’ai voyagé plus que mon imagination, j’étais à Berlin au moment de la chute du mur, j’étais à Moscou à l’époque de la Perestroïka, les mathématiques me calment, j’ai rêvé une fois d’une étoile qui marche, je lis l’Equipe tous les jours, j’adore la pluie quand je suis chez moi, j’ai un petit frère mongolien qui s’appelle Fidel, j’adore Cy Twombly, je me sens chez moi en Ecosse, je me sens chez moi en Italie, j’ai vu jouer Pelé et Maradona, j’ai peint les escaliers de ma maison en orange, je suis fasciné par le fauteuil low pad de Morrison, je ne suis pas blanc, je me sens coupable, je suis né en Amazonie. »



Oeuvres de Jota Castro


  • "Mussolini non ha mai ammazzato nessuno" (Mussolini n'a jamais tué personne) : sculpture représentant Silvio Berlusconi, suspendu par un pied, tête en bas, au dessus du drapeau européen.

  • "Motherfuckers never die" (Les fils de pute ne meurent jamais) : série constituée de trois caissons lumineux sur lesquels on peut lire les noms de personnalités et de multinationales controversées.

  • "A drop in the Ocean" (Une goutte dans l'océan) : sculpture de journaux proposée en septembre 2004 à la Biennale de Gwangju en Corée et qui soulève le problème du Darfour au Soudan.

  • "Torino Junknews" : installation composée de cinquante sacs poubelle en plastique transparent remplis d'articles de presse et fermés par des néons rouges et bleus.

  • "2 juillet 2003 Presidenza Italiana" (vidéo) : reprise lyrique des débats entre les parlementaires européens M. Schultz et M. Berlusconi.

  • "Breaking Icons" (Briser les icônes) : oeuvre présentant cent portraits d'intellectuels, d'artistes ou d'hommes politiques. Ces portraits, accrochés au mur, ont le verre de leur encadrement brisé.

    Selon les propos de Jota Castro :

  • "A mi tiempo" (2005) : poème dans lequel chaque vers est écrit dans une langue différente, preuve de mon attachement aux différentes cultures que j’ai en moi.

  • "Brains" (2005) : cette oeuvre représente toutes les limites, frontières et obstacles qu’il faut dépasser pour créer. Elle est également la métaphore du cerveau au cours d’une psychanalyse.

  • "Breaking Icons" (2005) : Breaking Icons représente pour moi une façon freudienne de tuer le père. Je rends également hommage à ceux qui m’ont marqué, qui ont contribué à faire ce que je suis. Parmi les personnages représentés, certains peuvent sembler incongrus ou contradictoires, mais c’est justement ça qui fait grandir. Toute personne qui veut faire un travail intellectuel doit, tôt ou tard, arrêter d’observer, d’admirer et construire sa propre voie. Je crois qu’il faut affirmer sa différence tout en sachant d’où l’on vient.

  • "Discrimination Day" (2005) : Discrimation Day est une performance réalisée lors du vernissage de "Exposition Universelle 1". Elle consistait à établir le record du monde du nombre de personnes de couleur présentes ensemble dans une institution d’art contemporain européenne.

  • "Guantanamo" (2005) : une réflexion sur la situation des droits de l'homme et, en particulier, depuis le 11 septembre 2001, date à laquelle certaines parties du monde ont été perçues comme des problèmes potentiels pour l'Occident. La surface de cette cellule correspond à celle allouée à deux prisonniers, dans la baie de Guantanamo où la température moyenne est de 40 degrés.

  • "Justice, Strange Fruit" (2005) : l’oeuvre fait référence à la chanson Strange Fruit de Lewis Allan (1937). Cette série de cordes de pendus est un hommage à tous ceux qui ont perdu la vie à cause de leur différence ou de leur désir.

  • "Liberté Egalité Fraternité" (2005) : ce panneau lumineux, reprenant la devise de la République française, est exposé dans une pièce où seules les personnes de couleur peuvent pénétrer.

  • "Tertulia de autista" (2005) : un espace d’expression où, chaque semaine, je vous propose mes réflexions du moment, mes réactions à l’actualité sous la forme d’un petit film vidéo.

  • "Torino Junknews" (2004) : une installation en hommage aux artistes de l’Arte Povera, mouvement artistique italien de la fin des années 60, et à la ville de Turin que j’affectionne particulièrement.



    Expositions Jota Castro (sélection)


  • 2005 : Exposition Universelle 1 - Palais de Tokyo

    L' "Exposition Universelle 1" réunit un ensemble d'oeuvres récentes et inédites. Liées très directement à l'élaboration de sa pensée critique, reflet de ses propres fragilités ou aspirant à l'universalisme, chacune d'elle pose des questions directes et oblige, par l'expérience, à une remise en cause de nos a priori. Le lieu dans lequel il expose est également, pour Jota Castro, un objet d'expérience et une source d'inspiration critique : "Le Palais de Tokyo, dit-il, créé pour l'Exposition Internationale de 1937, symbolisait à l'époque la soi-disant supériorité technique de l'Europe blanche sur le reste du monde. La France était alors une puissance coloniale qui voulait montrer sa modernité. Ce fait historique a inspiré mon propos pour cette exposition qui reprend le thème de l'universalité pour montrer les contradictions de notre époque mais aussi les miennes."

    Lors du vernissage de l' "Exposition Universelle 1" au Palais de Tokyo, Jota Castro propose une performance intitulée "Discrimination Day" pour mettre en scène les excès récurrents du délit de faciès auquel l'artiste, de nationalité franco-péruvienne souhaite nous sensibiliser. Il transforme le Palais de Tokyo en une véritable caisse de résonance de la réalité vécue au quotidien par des milliers de citoyens, très éloignée des principes républicains de liberté, d'égalité et de fraternité. Ce soir-là, il renverse le processus. Les personnes qui n'en sont jamais victimes, en subissent ici les effets. Par sa participation, le public constitue l'oeuvre "dessinée" par l'artiste. En écho aux débats politiques sur la discrimination et à la montée du racisme en 2004, Jota Castro, ex-juriste international, interpelle symboliquement la législation sur ce thème particulièrement sensible. A l'instar de Michael Moore pour le cinéma, Jota Castro est un "artiste militant" qui met en scène les absurdités d'un système pour en dénoncer ces dysfonctionnements. Venir au vernissage à partir de 20h au Palais de Tokyo le 03 février 2005, c'est autant participer à l'oeuvre qu'accepter, l'espace d'un instant, de se mettre dans la peau de l'autre.

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