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Keith Haring

Biographie Keith Haring

Keith Haring, artiste américain, naît le 4 mai 1958 à Reading en Pennsylvanie et décède le 16 février 1990 à New York. Sa peinture est proche du mouvement de la figuration libre, entre graffiti et bad painting.

Keith Haring s'intéresse très tôt au dessin, qu'il apprend avec son père. Il baigne dans la culture populaire, la musique rock des années 70 et la culture psychédélique. Keith Haring puise son inspiration dans les bandes dessinées, les dessins animés, mais aussi dans les productions du mouvement Cobra.

Keith Haring suit des cours de dessin publicitaire jusqu'en 1978 à la Ivy School of Professionnal Art de Pittsburg où il découvre le travail de Pierre Alechinsky. Il étudie ensuite la School of Visual Arts de New York.

Inspiré par le graffiti et soucieux de toucher un large public, Keith Haring investit les murs du métro de New York avec ses "Subway Drawings" dessinés à la craie sur des panneaux publicitaires recouverts de papier noir.

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Sculpture de Keith Haring à Berlin


Tony Shafrazi devient par la suite son galeriste, permettant à l'artiste de présenter sa première exposition personnelle en 1982, où Keith Haring expose surtout des peintures sur bâche de vinyle.

La griffe Haring, c'est un style facilement identifiable consistant en la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir. C'est un récit permanent où l'on retrouve bébés à quatre pattes, dauphins, postes de télévision, chiens qui jappent, serpents, anges, danseurs, silhouettes androgynes, soucoupes volantes, pyramides ou réveils en marche, mais aussi sexualité et pulsion de mort.

Derrière l'apparente insouciance de ses dessins, Keith Haring nous parle d'amour, de bonheur, de joie, de sexe, mais aussi de violence, d'exploitation et d'oppression. Vers la fin de sa vie, son oeuvre est marquée par une imagination toujours aussi foisonnante, mais plus complexe depuis qu’il prend conscience de sa séropositivité.

Un des pictogrammes les plus connus de l'artiste est le "bébé rayonnant".

Ami d'Andy Warhol son travail l'amène à collaborer avec des artistes tels que Madonna, Grace Jones, Timothy Leary ou encore William S. Burroughs.

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Keith Haring


En 2008 le Musée d'art contemporain de Lyon présente l'une des plus importantes expositions jamais organisées en France en hommage à Keith Haring. Il aurait eu 50 ans en 2008. A l'instar de Keith Haring, emplissant la toile, s'immisçant dans les endroits les plus insolites, allant jusqu'à recouvrir les objets ou les corps, l'exposition envahit le musée, prend possession des lieux, immergeant le visiteur dans l'univers coloré, dynamique et foisonnant de l'artiste.

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Sculpture de Keith Haring - Dortmund Brackel/Allemagne - photo Achim Hepp


Le principe de déambulation retenu dans l'exposition met en lumière l'esprit ouvert et cultivé de Keith Haring qui transparaît dans ses oeuvres formellement diverses, nourries de ses rencontres, ses lectures et des lieux découverts au hasard de ses voyages.

Citations Keith Haring

"Après, quand j'ai vu qu'il y avait partout dans les couloirs du métro de ces surfaces noires, j'ai compris quelle découverte j'avais faite. Tout à coup, tout allait ensemble. Tout ce que j'avais vu et observé ces dernières années à New York prenait soudain un sens. Je venais de trouver une possibilité de travailler avec les graffitistes sans les imiter, car je ne voulais pas peindre sur les rames, je n'avais pas envie de me glisser dans les dépôts pour peindre en douce l'intérieur ou l'extérieur des wagons. A vrai dire, en dessinant sur les surfaces noires, j'étais encore plus vulnérable et à la merci des policiers - c'était une entreprise plutôt risquée."

"Dessiner à la craie sur ce papier noir et tendre, c'était une toute nouvelle expérience pour moi. C'était une ligne continue, on n'avait pas besoin de s'interrompre pour tremper un pinceau ou quoi que ce soit d'autre dans la peinture. C'était une ligne continue, une ligne vraiment très puissante sur le plan graphique, et on était astreint à des limites temporelles. Il fallait travailler aussi vite que possible. Et on ne pouvait rien corriger. Il ne pouvait donc pour ainsi dire pas y avoir d'erreurs."

"Dans le métro, les dessins sont, par nécessité, rapides et simples. Il ne s'agit pas seulement de faciliter la lecture, mais d'éviter également d'être arrêté. Sur le plan technique, ce sont toujours des graffitis. Parce que ce n'est que de la craie, que les supports sont temporaires, il est difficile de parler de vandalisme. Toutefois, les réactions des policiers varient selon les individus. Je me suis souvent fait prendre. Certains flics m'ont donné une amende de 10 dollars, d'autres m'ont passé les menottes et emmené. Au moment où ils m'ont relâché, la plupart m'ont dit qu'ils aimaient mes dessins, mais qu'ils faisaient simplement leur boulot. Plus d'une fois, il m'est arrivé d'être emmené au poste, les menottes aux poignets, par un flic qui se rendait compte avec consternation que les autres flics du secteur étaient mes fans, qu'ils voulaient me rencontrer et me serrer la main."

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Keith Haring - photo P.B.Toman


"Mon travail dans le métro était à mi-chemin entre le dessin et le spectacle vivant. C'est là que j'ai appris à dessiner en public et cela a été pour moi comme une expérience philosophique et sociologique. Je peignais dans la journée, donc il y avait toujours des tas de gens en train de me regarder. J'ai eu d'innombrables échanges et confrontations avec eux. Certains me regardaient dessiner, fascinés. D'autres me disaient que je n'avais rien à faire ici, que je ferais mieux de trouver un autre endroit où faire mes gribouillis."

"Les gens comprennent mon oeuvre, qui se lit comme un livre d'images. Je donne des figures simples, mais en même temps complexes, comme des idéogrammes."

"Une des choses qui m'intéressent le plus est le rôle du hasard dans des situations - laisser les choses arriver d'elles-mêmes. Mes dessins ne sont jamais planifiés à l'avance. Je n'esquisse jamais de plan pour un dessin, même pour des peintures murales gigantesques. Mes dessins des débuts, toujours abstraits, étaient remplis de références à des images, sans jamais montrer d'images spécifiques. Ils sont plus comme l'écriture automatique ou l'abstraction gestuelle."

"Ma contribution au monde est ma capacité à dessiner. Je veux dessiner autant que je peux, pour autant de gens que je peux, et aussi longtemps que je peux."

"L'année de mes 21 ans, j'ai passé l'été à enseigner l'art dans une maternelle à Brooklyn. C'est de loin l'été le plus gratifiant que j'ai passé de ma vie. Il n'y a rien qui me rende plus heureux que de faire sourire un enfant. La raison pour laquelle le bébé est devenu mon logo, ma signature, est que c'est l'expérience la plus positive, la plus pure que contienne l'expérience humaine. Les enfants personnifient la vie dans sa forme la plus joyeuse. Les enfants ne s'arrêtent pas à la couleur de peau, ils sont libres de toutes les complications, de la vénalité et de la haine qu'on leur instillera peu à peu par la suite."

"Si je peux avoir cet effet sur les enfants, alors c'est la chose la plus importante et utile que je me dois de faire. Toucher la vie des gens de manière positive est l'idée la plus proche que je peux me faire de la religion. Les enfants savent des choses que la plupart des gens ont oubliées. Les enfants ont cette fascination dans leur vie de tous les jours qui est précieuse et pourrait aider tant d'adultes s'ils prenaient le temps de la comprendre et de la respecter. J'ai maintenant 28 ans à l'extérieur et à peine 12 ans à l'intérieur de moi-même. Et je veux rester ce petit garçon de 12 ans jusqu'au dernier jour."

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Keith Haring, "Red Dog" - Ulm, Allemagne - photo Kamahele


"Dès mon arrivée à New York, j'étais intrigué, fasciné même par les graffitis que je voyais dans la rue et le métro. A l'école des Arts Visuels, j'ai rencontré Kenny Scharf, et il est devenu un de mes amis les plus proches. Kenny était cool parce qu'il ramenait constamment à l'atelier de sculpture de l'école des choses qu'il trouvait dans la rue ; en particulier des téléviseurs abandonnés ou cassés, des néons, des choses dans ce genre. Il avait ce pistolet à colle et il collait tous ces trucs ensemble."

"Le Club 57 est devenu le véritable point de ralliement du quartier. C'était un endroit complètement unique que nous faisions tourner à quelques-uns. Pour moi, ce lieu ne représente pas seulement des nuits passées à danser, à boire, à coucher à droite à gauche, à m'amuser et à faire le fou, mais c'est aussi le point de départ d'une véritable carrière d'organisateur de happenings et d'expos. Tous ces gens qui gravitaient autour du Club 57 sont devenus plus tard des figures incontournables de la scène artistique."

"Tout au long des années 80, je savais que j'étais un candidat au sida. Je le savais parce qu'il y avait à chaque coin de New York de vastes opportunités de sexe facile et que je ne m'y suis jamais soustrait."

"Je n'ai pas renoncé au sexe, mais je pratiquais le safe sex ou du moins ce qu'on entendait par là à cette époque. J'ai pris conscience que je devais me protéger."

"Je ne comprends pas pourquoi l'establishment artistique américain - les musées - continue à se dresser contre mon travail. D'un certain point de vue cette résistance me réjouit car elle me donne quelque chose contre laquelle je peux lutter. Comme cela a toujours été le cas, je ne trouve pas de soutien auprès des musées ou des conservateurs mais auprès des gens du peuple."

Expositions Keith Haring (sélection)



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