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Cranach et son temps

Musée du Luxembourg, Paris

Exposition du 9 février au 23 mai 2011




Lucas Cranach Luxembourg
Lucas Cranach L’Ancien, "Portrait idéalisé de jeune femme", 1530 - huile sur panneau, 40 x 27 cm - Collection privée © Courtesy Galerie De Jonckheere, Paris

Le musée du Luxembourg rouvre ses portes le 9 février 2011 avec une exposition inédite, une identité renouvelée et des espaces d’accueil et de services au public entièrement rénovés.

En 2010, le Sénat a délégué la gestion du musée à la Rmn, l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le monde. Ensemble, ils auront à cœur de privilégier le développement d’une politique culturelle ambitieuse, au service des publics.

L’exposition Lucas Cranach et son temps marque la réouverture au public du musée du Luxembourg. L’exposition, inédite en France, présente un artiste majeur de la Renaissance germanique, Lucas Cranach, et lève le voile sur ses œuvres d’une élégance raffinée, ses nombreux portraits et ses figures féminines d’une grande sensualité.

L’exposition permet de comprendre la place de Lucas Cranach dans l’histoire de l’art et son implication dans la société de son temps, touchée alors par de profonds bouleversements politiques et religieux. Une occasion exceptionnelle de découvrir l’authenticité et l’originalité de ses peintures, dessins et gravures, son travail d’atelier mais aussi les liens étroits qui l’unissaient à ses contemporains européens, d’Allemagne, d’Italie et des Pays-Bas. L’exposition montre d’abord la dimension européenne de l’art de Lucas Cranach, qui est non seulement marqué par les oeuvres de Dürer dont les gravures circulent, mais qui regarde aussi du côté des Flandres et de l’Italie. Pour faire apparaître ces influences, l’exposition met en regard une sélection de tableaux, dessins et gravures de Cranach avec la production d’autres artistes. Elle consacre une place importante à ses voyages qui ont été favorisés par sa position officielle à partir de 1505 au sein de la cour de Frédéric le Sage, prince électeur de Saxe, fixée à Wittenberg. Au-delà des commandes artistiques de son mécène, Cranach s’est vu en effet confier des missions diplomatiques qui ont joué un rôle fondateur dans la formation de sa personnalité.

A la demande de Frédéric le Sage, Cranach se rend notamment en 1508 à Malines dans les Flandres auprès de Marguerite d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas, dont la cour est peuplée d’artistes et d’humanistes originaires de contrées diverses. Au contact de cette brillante société, il perfectionne son art. Il introduit dans ses oeuvres une élégance plus raffinée mais s’intéresse surtout à de nouvelles thématiques qui rencontrent alors un vif succès dans ce milieu aristocratique, comme celles des femmes fortes et vertueuses, représentées à mi-corps.

Lucas Cranach Luxembourg
Affiche de l'exposition "Cranach et son temps" au Musée du Luxembourg, Paris du 9 février au 23 mai 2011

Une section de l’exposition est en outre consacrée à la représentation du nu qui occupe une place centrale au sein de l’oeuvre de Cranach. Dans ses figures féminines d’une grande sensualité, empruntées tantôt au répertoire antique (Vénus, Diane…), tantôt à la culture chrétienne (Ève), il représente des corps à la beauté parfois inquiétante, dont le canon se distingue très nettement des proportions idéales prisées à la Renaissance. Ces images ambiguës, mêlant érotisme et morale, à la signification souvent complexe, ont rencontré en leur temps un énorme succès qui a incité l’artiste à les décliner sous des formes variées. Son sens consommé des affaires le pousse même à mieux organiser son atelier pour répondre le plus rapidement possible à la demande.

L’exposition insiste surtout sur la richesse et l’originalité du parcours de Cranach, un parcours jalonné de rencontres déterminantes avec des représentants majeurs de la vie politique et religieuse de l’époque, alors agitée par le vent de la Réforme protestante. A Wittenberg, il côtoie notamment Martin Luther que protège Frédéric le Sage. Portraitiste de talent, il nous a transmis les effigies des principaux acteurs de ce moment fort dans l’histoire de la chrétienté. Cranach participe aussi pleinement à la diffusion de cette nouvelle doctrine, en mettant son art au service d’une propagande visuelle, largement diffusée par la gravure. Ainsi, il a contribué à élaborer une nouvelle iconographie protestante, sans pour autant renoncer aux commandes de l’Eglise catholique.

Sa notoriété de peintre, sa position dans la société des puissants, sa proximité avec les cercles intellectuels, font de Lucas Cranach une des personnalités parmi les plus originales et les plus étonnantes du XVIe siècle européen.

Le commissariat de l'exposition est assuré par Guido Messling, docteur en histoire de l’art.

L'exposition du musée du Luxembourg fait suite à celle organisée par le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles du 20/10/2010 au 23/01/2011.



Présentation de l'exposition


  • Introduction

    Lucas Cranach l’Ancien (Kronach 1472– Weimar 1553) est l’un des principaux représentants de la Renaissance au Nord de l’Europe, et l’un des artistes allemands les plus célèbres. À partir de 1505, il est engagé comme peintre de cour des princes électeurs de Saxe, établis à Wittenberg. Ceux-ci oeuvrent avec une égale ambition dans les domaines politique et culturel. Ils soutiennent la Réforme protestante, qui naît à Wittenberg. Les oeuvres de Cranach participent ainsi d’une culture inspirée par les réalisations artistiques d’autres cours européennes rivales. En peignant les portraits d’éminentes personnalités comme Charles Quint, Marguerite d’Autriche, Martin Luther ou Titien, Cranach témoigne des bouleversements politiques et religieux de son temps. Artiste à succès et homme d’affaires avisé, il est à la tête d’un important atelier qui lui permet de répondre à de nombreuses commandes. En plus de cinquante ans, il a créé un oeuvre ample et original, certes profondément enraciné dans la culture européenne de son époque, mais qui fascine encore aujourd’hui par la richesse de ses inventions.

    Cette exposition met l’accent sur les rapports de Cranach avec ses contemporains d’Allemagne, des Pays-Bas et d’Italie, en proposant des rapprochements et des confrontations. Elle offre une vue d’ensemble de sa carrière depuis sa première oeuvre connue, la Crucifixion des Écossais peinte à Vienne vers 1500, en passant par le séjour à la cour de Wittenberg, jusqu’à l’époque de la Réforme, après 1520. Le parcours est chronologique, à l’exception de la section consacrée aux nus, qui est la partie sans doute la plus connue de son oeuvre.

    L’exposition commence par deux autoportraits de Cranach : un panneau daté de 1531 et une gravure sur bois réalisée près de vingt ans après. Sur cette dernière, Cranach s’est représenté parmi les spectateurs de l’Arrestation du Christ, tandis que sur le panneau peint, son seul autoportrait autonome connu, il nous adresse un regard méditatif. Ces oeuvres signalent d’emblée les deux domaines d’activité d’un artiste qui s’est distingué non seulement comme peintre, mais aussi comme graveur.

  • Wittenberg, les Pays-Bas et l’Italie

    Actif depuis environ 1500 à Vienne, Cranach s’établit en 1504/1505 à Wittenberg, où il est engagé comme peintre de cour par Frédéric le Sage, prince électeur de Saxe de 1486 à 1525. Ce prince, l’un des plus puissants de l’Empire, oeuvre depuis longtemps à faire de sa modeste ville un foyer culturel capable de rivaliser avec les autres cours : il y fonde une université en 1502, il fait venir des oeuvres d’artistes fameux, comme Dürer et attire aussi des étrangers, comme l’Italien Jacopo de’Barbari. Mais Cranach est le seul artiste majeur que Frédéric parvient à s’attacher. Pendant près de cinquante ans, il sera son peintre officiel et celui de ses successeurs. En reconnaissance de ses services, Cranach se voit octroyer dès 1508 des armoiries, un serpent ailé tenant une bague dans sa gueule qui lui servira désormais de signature.

    Cranach ne tarde pas à élaborer une image de la cour de l’Électorat de Saxe, comme en témoignent ses spectaculaires scènes de chasses et de tournois, ainsi que les nombreux portraits du prince électeur, où celui-ci figure seul ou vénérant des saints. L’artiste s’efforce en outre de satisfaire les ambitions culturelles de son mécène, en recourant à de nouveaux thèmes iconographiques destinés à une élite cultivant l’humanisme.



    Le voyage qu’il effectue en 1508 à Anvers et à Malines, à la cour de Marguerite d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas, est une puissante source d’inspiration. Les rares portraits conservés de ce voyage témoignent d’une forte influence de la peinture flamande, notamment dans les architectures que Cranach introduit désormais à l’arrièreplan. En revanche, il n’a sans doute eu connaissance de l’art italien de la Renaissance que par des oeuvres importées. Il continue de s’inspirer des travaux exemplaires de Dürer, mais ne tarde pas à suivre sa propre voie en élaborant un langage formel à l’élégance courtoise, qui deviendra le style de son atelier. Ce style qu’il impose prend le pas sur celui de ses collaborateurs au point qu’il devient pratiquement impossible de faire la distinction entre les oeuvres de la main de Cranach et celle des autres peintres actifs dans son atelier. Sur ces oeuvres, le serpent ailé de ses armoiries devient une simple marque d’atelier.

  • La représentation du nu

    Les oeuvres qui ont le plus contribué à la renommée de Cranach sont ses représentations sensuelles de nus féminins, dont l’élégant tracé suscitait encore l’admiration de Pablo Picasso. Avant de trouver dans les années 1520 la voie de ces silhouettes longilignes, Cranach s’est confronté aux modèles les plus divers. L’un de ses premiers nus, une gravure sur bois de 1509 représentant Adam et Ève, se réfère à la célèbre gravure sur cuivre de Dürer datée de 1504. Toutefois, Cranach y prend ses distances avec les proportions idéales des figures all’antica, tout comme dans ses premiers tableaux qui traitent ce thème. De ce point de vue, il est plus proche des nus au modelé plus souple du Vénitien Jacopo de’ Barbari, qui l’a précédé à la cour de Saxe.

    C’est également en 1509 que Cranach peint le tableau de Vénus et Cupidon (Saint- Pétersbourg) où, à côté de modèles italiens, il s’inspire une fois de plus de Dürer, en l’occurrence de son panneau d’Adam et Ève achevé en 1507. Avec cette représentation de la déesse de l’amour, précédée d’une gravure sur bois polychrome de même composition, il ouvre toutefois un nouvel univers thématique, car il vient de créer le premier nu mythologique grandeur nature au Nord des Alpes. Peinte sur un fond noir neutre, la Vénus de Saint-Pétersbourg constitue le prototype d’innombrables tableaux de nus que l’atelier de Cranach livrera par la suite.

    Dans ses premiers tableaux représentant Vénus, certainement suscités par les cercles humanistes de Wittenberg, on est frappé par la contradiction apparente entre la séduction érotique et l’exhortation à ne pas y céder. Celle-ci est exprimée par des inscriptions en latin qui s’adressent directement au spectateur. Cranach interprète un certain nombre de thèmes mythologiques avec la même ambivalence. Dans ses compositions - Jugement de Pâris, Nymphe de la source - la nudité des protagonistes séduit tout en étant justifiée par un message moralisateur.

  • L’époque de la Réforme

    En 1517, l’Europe entre dans l’ère de la Réforme, lorsque Martin Luther publie à Wittenberg ses thèses retentissantes contre les iniquités de l’Église catholique. Les bouleversements qui en résultent ne sont pas sans conséquence pour Cranach, qui compte le Réformateur parmi ses amis. Il doit se trouver une nouvelle clientèle, car la position critique de Luther à l’égard des images fait diminuer la demande de tableaux religieux. Par la suite, Cranach aborde pour la première fois en peinture des thèmes du « pouvoir des femmes ». En outre il s’engage à partir de 1520 dans le métier de l’imprimerie, mettant à profit la nouvelle demande d’écrits exprimée par les partisans de la Réforme. Non seulement il illustre de ses gravures le célèbre Testament de septembre de 1522, la traduction du Nouveau Testament en allemand par Luther, mais il en finance également l’impression.

    Avec les portraits de Martin Luther et de ses principaux partisans et adversaires, Cranach donne pour ainsi dire un visage à la Réforme. Parallèlement à des oeuvres de thème conventionnel commandées par des catholiques, Cranach réalise de nouvelles images à caractère didactique illustrant la doctrine protestante. Son atelier produit en outre un grand nombre de représentations de la Charité ou du Christ et de la femme adultère, thèmes auxquels le public protestant peut s’identifier.

    Les dernières années de la vie de Cranach sont marquées par la défaite en 1547 de la Ligue protestante menée par le prince électeur Jean-Frédéric le Magnanime. À Augsbourg, où son maître est retenu prisonnier par l’empereur Charles Quint, Cranach rencontre Titien en 1550. Il peint un portrait, aujourd’hui disparu, de l’artiste vénitien en s’inspirant de son art du portrait, tout comme Titien, en peignant Jean-Frédéric, réagit à son tour à l’oeuvre de son confrère allemand. Lorsque le prince est libéré et déchu de sa dignité d’électeur de l’Empire en 1552, Cranach le suit dans sa nouvelle résidence de Weimar, où il décède l’année suivante. Son fils Lucas dirigera l’atelier de Wittenberg longtemps après la mort de son père.



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