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Monumenta 2011
Anish Kapoor, "Leviathan"

Grand Palais, Paris

Exposition du 11 mai 2011 au 23 juin 2011




"J’espère créer quelque chose de vraiment passionnant. Je sais ce que je veux faire au Grand Palais, et mon ambition est de faire une oeuvre d’une taille considérable, que je veux intégrer totalement au bâtiment pour créer quelque chose qui soit à la fois contemplatif, portant à la méditation... et en même temps très impressionnant." Anish Kapoor

De l'espace monumental du Grand Palais a germé une grande idée : MONUMENTA.

Pour sa quatrième édition en 2011, MONUMENTA invite Anish Kapoor, artiste britannique né en Inde, à investir les 13 500 m2 de la Nef du Grand Palais. Après le succès des trois premières éditions consacrées à Anselm Kiefer, Richard Serra puis Christian Boltanski, Anish Kapoor relève le défi avec une œuvre inédite.

Né en 1954, Anish Kapoor produit depuis les années 80 une œuvre à la fois méditative et puissante. Souvent épurées, toujours d'une grande force, ses installations-sculptures captent de manière vertigineuse l'attention du visiteur. Miroir poli, poudres de pigment, béton brut ou cire grasse, les matériaux utilisés par l'artiste sont au service d'un jeu de formes à la fois organique et minimaliste.

MONUMENTA marque le retour d'Anish Kapoor à Paris, 30 ans après sa toute première exposition. Son ambition pour le Grand Palais est de créer un choc esthétique et physique, une expérience colorée à la fois poétique, méditative et détonante, qui se mesure à la verticalité et à la lumière de la Nef, cet intérieur plus grand qu'un extérieur.

Anish Kapoor crée. Il crée à la manière des grands génies de l’art. Des matériaux simples, des dispositifs épurés, une vision nette et – subitement – le visiteur est happé dans un monde nouveau. L’univers des possibles est augmenté par un tour de force artistique : "l’oeuvre est un événement". Ce qui au départ n’était qu’un bloc de marbre, un verre poli ou une masse informe devient la manifestation concrète d’une dimension métaphysique qui structure notre quotidien. Nous sommes placés sur un fil tendu, un point d’équilibre qui se joue des dualités fondamentales : le vide et le plein, le loin et le proche, le reflet et l’image, le support et la surface, la matière et l’idée. La bascule se fait à l’occasion d’une rencontre avec l’oeuvre qui, vertigineusement, ordonne le monde à nouveau. Anish Kapoor est passé maître dans l’art de nous révéler à nous-mêmes un potentiel inexploré de sensations structurantes. Il crée, simplement et avec une justesse inégalée.

On pourrait passer en revue les matières et les formes que l’artiste utilise. On pourrait analyser les agencements et les dispositifs de chaque oeuvre : Sky mirror (2001), Cloud Gate (2004), Melancholia (2005), Svayambh (2007), etc. On pourrait disserter sur la fascination exercée par les oeuvres de Kapoor, on pourrait tenter de disséquer le pourquoi du comment. Et pourtant le résultat serait le même : l’espace est bouleversé de manière spectaculaire. Ce que nous sommes est instantanément rapporté à une dialectique entre l’absolu et le relatif. Nous devenons les acteurs d’un mystère qui nous habite. S’il ne fallait prendre qu’un exemple, on choisirait The Origin of the World (2004) exposée au 21st Century Museum of Modern Art de Kanazawa (Japon). Une pente de béton gigantesque donne à voir en son centre ce qui semble être un puits infini, une brèche ovale dont on ne saurait dire si elle est réelle ou pure illusion. Le regard du spectateur glisse sur cette surface sans aspérité et se trouve aspiré dans un espace de pure et simple contemplation. Notre oeil est métamorphosé par cette nouvelle vision.

Ce qui est vrai pour Kapoor à la surface des choses et des matières est aussi vrai à l’échelle des variations chromatiques ou de la profondeur de l’espace. L’équation entre le solide et le fragile, l’aérien et le terrestre est portée à la puissance du sublime : comme l’écrit Emmanuel Kant (1724–1804), "l’imagination atteint son maximum et dans l’effort pour la dépasser, elle s’abîme elle-même, et ce faisant, est plongée dans une satisfaction émouvante." L’artiste s’est transformé en médiateur d’horizons inédits. Notre perception se transforme. Nous ne sommes plus les mêmes. Nous avons vu «autre chose", nous avons vu "différemment".

"Le volume de la Nef est extraordinaire. La difficulté avec cet espace, c’est son échelle – quand on est à l’intérieur, c’est presque plus grand que si on était dehors ! C’est quelque chose que l’on doit prendre en compte, ce volume à la fois horizontal et vertical. Le principal problème étant la verticalité, que la lumière transforme en véritable défi." Anish Kapoor

A noter : Daniel Buren sera l'artiste invité de Monumenta 2012.



Editorial du commissaire

Cette quatrième édition de MONUMENTA sera la première grande exposition à Paris d’Anish Kapoor depuis trente ans. Celui-ci est considéré comme l’un des plus importants sculpteurs d’aujourd’hui et, en effet, son travail a profondément renouvelé l’étendue des possibilités de la sculpture contemporaine tant par sa maîtrise de l’échelle monumentale que par la sensualité colorée et l’apparente simplicité qui se dégagent de ses oeuvres.

Lorsqu’en novembre 2008, à l’invitation du ministre de la Culture et de la Communication, Anish Kapoor visita la Nef du Grand Palais sachant qu’il serait le prochain artiste invité à répondre au défi de cet immense vaisseau, il parut impressionné, certes, mais pas très hésitant, comme si mûrissaient déjà les réponses qu’il formula quelques mois plus tard. Immédiatement, alors que cet endroit exceptionnel pose de grandes difficultés d’échelle bien sûr, mais aussi de lumière, en raison de l’excessive clarté de la verrière et de construction, puisque les structures du monument ne peuvent ni être touchées, ni même approchées, il annonça, pour reprendre ses propre termes, qu’il y aurait « un seul objet, une seule forme, une seule couleur ». Après quelques semaines, dans son atelier, une maquette posée au sol contenait le projet. L’artiste le commentait comme s’il n’en était pas l’auteur, comme si celui-ci était né des propriétés du lieu luimême sans décision particulière de sa part. Puis, d’autres ébauches et d’autres configurations apparurent, sans doute pour essayer autre chose, mais toujours cette première intuition prévalut, celle qui sera réalisée pour MONUMENTA.

On retrouvera dans cette oeuvre plusieurs des caractéristiques de la démarche de l’artiste qui sont à l’origine de la fascination que produisent ses réalisations sur les regardeurs, qu’ils soient connaisseurs, ou même simples curieux ainsi que le montre le succès public du Cloud Gate à Chicago par exemple. Un soin très particulier est apporté à la réalisation technique de l’ouvrage. L’objectif de cette maîtrise n’est pas un simple exercice de virtuosité, mais correspond au souci de donner la sensation que l’objet est généré par sa propre énergie, comme produit par la nature, et qu’il s’est développé en dehors de la main de l’artiste. Par ailleurs, les formes obtenues paraissent surgir par évidence : pas de composition ou d’expression psychologique de l’auteur, mais une relation osmotique entre le lieu et la sculpture. Puis l’échelle, qui est calculée pour que, dans la relation de notre corps à l’oeuvre, se construise une relation d’absorption ou de domination qui met en relation l’humain et les proportions immenses que la nature nous propose. Cet intérêt pour le sublime au sens où les philosophes l’entendaient au 18ème siècle est une constante de la réflexion d’Anish Kapoor. Enfin, et c’est là l’essentiel peutêtre, une résonance inhabituelle des formes et de la couleur choisies pour, à dessein, créer en nous un écho organique ou mental, un en deçà de la raison, comme si l’artiste cherchait à toucher des ressorts anciens, une partie archaïque de nous-mêmes qui, lors de cette rencontre particulière, nous enseigne, ce que nous sommes et surtout d’où nous venons.

L’oeuvre nous invitera, comme les autres sculptures de l’artiste, à une expérience physique et mentale globale, à une immersion sensorielle produite par une triple attention et qui nous indique trois thèmes essentiels pour l’artiste : une réflexion sur l’espace au sujet duquel il précise : « l’espace selon moi est une entité philosophique et pas seulement l’endroit où adviennent des choses ». Un propos sur l’imaginaire puisque si une grande partie des évènements que nos sens recevront sont produits par la matière, une certaine irréalité, une disposition à la fiction, montre, comme dit le souhaiter l’artiste, que l’objet, par ses connotations ou grâce aux effets psychiques de son apparence, dépasse sa matérialité. Et enfin une pensée sur la pensée, puisque l’enjeu majeur de son travail ainsi qu’il le formule : « est de parvenir par des moyens strictement physiques à proposer une expérience philosophique inédite ».

Jean de Loisy



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