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Paris – Karlsruhe – Berlin

Musée Würth France Erstein

Exposition jusqu'au 9/01 2011




Markus Lupertz
Markus Lüpertz, "Stil: Eins-Zehn I, Liebesschmerz", 1977 - Huile et tempera à l’oeuf sur toile 130 x 100 cm - Collection Würth, Inv. 11171 © Markus Lüpertz - Photo : droits réservés

A première vue, le titre de l’exposition peut surprendre. Après les grandes expositions Paris – Berlin et Paris – Moscou, qui présentaient les échanges artistiques entre les métropoles comme étant le fondement du développement de l’art européen au XXe siècle, l’exposition Paris – Karlsruhe – Berlin. Vents d’est et d’ouest établit un lien entre l’ancienne résidence du grand-duché de Bade et les deux métropoles européennes. L’idée de l’exposition est née du constat qu’au cours des cent dernières années, de nombreux artistes ont quitté Karlsruhe pour faire escale à Paris ou Berlin tandis que d’autres venaient s’installer à Karlsruhe, attirés par le prestige de l’Académie des beaux-arts. Ces deux types de déplacements, auxquels renvoie le titre de l’exposition, n’ont cessé d’apporter une note de renouveau et de contribuer au développement d’un profil artistique incomparable dans la région du Rhin supérieur.

Karlsruhe doit sa vitalité et son rayonnement à la mise en regard de théories artistiques peu connues mais dignes d’intérêt et d’artistes de renommée internationale, et son profil a été et reste marqué par les échanges continus avec d’autres centres artistiques, principalement Paris et Berlin. L’exposition met aussi en lumière le spectre étroit d’influences artistiques et de relations personnelles, tout en s’interrogeant sur les continuités et les discontinuités historiques. Si les oeuvres présentées proviennent pour l’essentiel du fond de la collection Würth, c’est à Axel Heil, lui-même artiste, professeur à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe et commissaire de l’exposition, que l’on doit le concept de présentation et le catalogue. Se positionnant à la fois comme un insider de Karlsruhe et comme un observateur-chercheur, Axel Heil a conçu de façon résolument subjective une exposition multifacettes surprenante, où il livre, sous la forme de premiers indices et comme condition préalable à un vaste débat, les résultats des recherches qu’il mène depuis des années. L’exposition Paris – Karlsruhe – Berlin présente près de 170 oeuvres d’une cinquantaine d’artistes réalisées entre 1904 et 2010. L’approche géographique donnée par le titre est complétée par la présentation des événements historiques ou autres qui ont incité les artistes à migrer d’une ville vers une autre. La première moitié du XXe siècle est marquée par les deux guerres mondiales, qui ont laissé des traces du côté français comme du côté allemand. Paris est alors la capitale incontestée de l’art et attire les artistes du monde entier, dont ceux de la province de Bade. L’art prend une dimension politique avec le réaliste expressionniste Karl Hubbuch, qui appelle en 1931 à la réconciliation des peuples dans sa préface à La France, un portfolio de dessins réalisés dans la capitale française. Si, à Paris, les peintres sont séduits par les idées artistiques révolutionnaires qui circulent et par le savoir-vivre à la française, ils viennent chercher à Berlin de nouvelles inspirations ainsi qu’une reconnaissance de leur art, qu’ils peinent à trouver à Karlsruhe, ville étriquée et artistiquement conservatrice. La galerie Der Sturm de Herwarth Walden, artiste qui présentera dès 1911 son exposition futuriste au Badischer Kunstverein de Karlsruhe, ou la galerie Gurlitt offrent de nouvelles opportunités à des peintres tels qu’Oskar Fischer et Willibald Kramm. Berlin devient également la ville d’accueil de Marcelle Cahn. Née en 1895 à Strasbourg, alors sous contrôle allemand, cette artiste ne peut étudier à Paris au début de la Première Guerre mondiale et se formera auprès de Lovis Corinth.

Baselitz peintre
Georg Baselitz, "Sitzender Mann", 1977-79 - Linogravure, peinture à l’huile noire sur carton 3e et dernière édition, épreuve d’artiste 206 x 149 cm - Collection Würth, Inv. 11451 © Georg Baselitz - Photo : Volker Naumann

Au début des années 1950, Paris attire à nouveau les artistes allemands comme Hans Kuhn et Harry Kögler, qui délaissent Berlin, ou Horst Egon Kalinowski, qui s’établit définitivement dans la capitale française en 1952. Des contacts sont noués avec Rudi Baerwind, dont l’exposition à la galerie Colette Allendy remporte un franc succès. Ces contacts promettent des échanges continus. A la fin des années 1950 et dans les années 1960, le miracle économique facilite les voyages, et les artistes en profitent. Le « Salon des Réalités Nouvelles », l’« Art Autre » de Michel Ragon et des mouvements comme le tachisme attirent les jeunes artistes à Paris, au même titre que l’existentialisme, Montparnasse ou Saint-Germain-des-Prés. Tandis que Berlin est définitivement isolée avec la construction du Mur et que Georg Baselitz peint Die große Nacht im Eimer (Grande nuit sous la pluie), des expositions spéciales telles que la Biennale des Jeunes à Paris assurent à Horst Antes, Rainer Küchenmeister et Dieter Krieg leurs premiers succès à l’étranger. Le développement de la Nouvelle figuration à l’Académie des beaux-arts, courant représenté notamment par HAP Grieshaber, fait de Karlsruhe l’un des quatre centres d’émergence d’une nouvelle génération d’artistes allemands, avec Berlin, Düsseldorf et Munich. Pendant que la Nouvelle figuration connaît un succès un peu partout en Allemagne, Walter Stöhrer délocalise ses Mannequins à Berlin. Mais les échanges entre les centres artistiques ne s’arrêtent pas là. Au cours des quinze années qui suivent, de plus en plus de Berlinois sont nommés professeurs à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe, à la suite de Harry Kögler.



En 1967/1968, tandis que la contestation gronde à Paris et à Berlin, Markus Lüpertz, Georg Baselitz, Max G. Kaminski, le Danois Per Kirkeby et d’autres sont nommés à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe. Ils sont loin de l’agitation politique, mais leur influence sur la jeune génération d’étudiants ne doit pas être sous-estimée, et ils feront le succès de la scène artistique allemande dans les années 1980. La région du Rhin supérieur offrant un climat artistique favorable, bon nombre d’artistes à la démarche très personnelle viennent s’établir autour de Karlsruhe et en Alsace toute proche. Parmi eux, Lothar Quinte, Klaus Jürgen-Fischer, Lambert Maria Wintersberger et, plus tard, Wolfgang Glöckler et Stephan Balkenhol, dont les ateliers deviendront des satellites de l’art dans la région. Après la chute du Mur, Berlin attire à nouveau les jeunes artistes ayant étudié à Karlsruhe. Ils sont séduits par la scène artistique, les nombreuses galeries et espaces off, mais aussi par un coût de la vie relativement bas comparé à Paris. Nicole Bianchet, Tim Ernst, Angelika Arendt sont les principaux représentants de la communauté de Karlsruhe établie dans la nouvelle capitale de l’Allemagne réunifiée. Depuis une quinzaine d’années, Berlin attire également les Français. Même si, de manière générale, artistes allemands et français quittent leur propre ville pour partir à la recherche d’une dernière note d’exotisme en Europe centrale, leur fascination pour les métropoles reste entière. Ainsi chaque année, rien que dans le Bade-Wurtemberg, 150 jeunes artistes posent leur candidature pour une bourse d’études à la Cité des Arts de Paris. Ceux qui obtiennent le précieux sésame y rencontreront peut-être leur « compatriote », David Hardy, dit le Suisse-Marocain, ancien étudiant à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe et porte-parole de la première heure du squat le plus connu au monde, « Chez Robert, électrons libres », sis au 59 rue de Rivoli, à Paris.

PROF. AXEL HEIL - COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION



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