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Raphaël Monticelli

L’écriture en bribes

Bibliothèque Louis Nucéra, Nice

Exposition du 2 mars au 8 mai 2011




Dans le cadre de sa mission d’animation et de diffusion de la culture, la Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale Louis Nucéra rend hommage aujourd’hui à Raphaël Monticelli, écrivain-poète qui contribue activement au rayonnement culturel de la Ville de Nice.

Né à Nice en 1948, Raphaël Monticelli est écrivain et critique d’art. Son travail littéraire, construit autour de la notion de « brèves », s’est constamment nourri de ses relations avec les artistes. Critique d’art, il a défendu le travail des avant-gardes des années 60, avant de développer « une critique en sympathie » qui l’a conduit à faire œuvres communes avec de nombreux artistes.

Bâtie à partir du fonds de livres d’artistes de la BMVR, cette exposition présente des aspects du travail d’écriture de Raphaël Monticelli et quelques-unes de ses collaborations avec des artistes. L’occasion de prendre connaissance d’une démarche où, selon Marcel Alocco, « se mélangent, parfois en inversant les rôles, écrits et gestes plasticiens ».

Raphaël Monticelli peut être défini comme un écrivain-chercheur. Il expérimente toutes sortes de nouvelles formes d'écriture sur des supports inattendus: bois, béton, verre, matériaux divers. Le livre devient, dans ses mains, un objet : l’objet de toutes les métamorphoses

Si l'œuvre de Raphaël Monticelli est parfois déroutante, elle est toujours marquée par la jubilation et le jeu. Jeux de mots, jeux de sonorités, jeux avec le public, jeux avec les formes artistiques dans le dialogue avec ses amis peintres et musiciens.

L'exposition que lui consacre la BMVR montre quelques aspects de ces recherches. À coté de livres inscrits dans la tradition bibliophilique (beau papier, composition à l'ancienne au plomb mobile, emboitage fait main), on trouvera le manuscrit du 5ème volume des Bribes qui s'étend sur 30 mètres, de petits livres faits main de quelques centimètres carrés, des livres en porcelaine, d'autres dont les pages sont des briques de béton coloré, un livre-sculpture fleur, un autre fait de papier d'emballage, bois de cagette et boite à œufs... Toute une bibliothèque qui renouvelle l'idée que l'on se fait du livre et de l'écriture. Il faut noter que l’exposition présente des ouvrages réalisés avec plus de trente artistes, écrivains ou musiciens différents.

Raphaël Monticelli ira à la rencontre des lecteurs et des curieux lors de 2 lectures (les 5 et 26 mars), d’interventions dans les bibliothèques de quartier, ou d'un atelier d'écriture où il invitera le public à entrer dans sa démarche et à produire à son tour des bribes et des écrits sur l'art...

Le catalogue propose un parcours dans l'œuvre de cet écrivain hors norme... En une centaine de photos se trouve résumé dans ses grandes ligne le parcours d'une vie. Cinq écrivains ont accepté de donner leur point de vue sur cette aventure particulière :

  • Martin Winckler, auteur de La maladie de Sachs, prix du livre inter en 2000, spécialiste de séries télévisées, qui fut l'élève de Raphaël Monticelli en 1970, à Pithiviers, avant de devenir son ami, explique en quoi, un auteur à succès, adepte du récit et amateur de littérature populaire, est intéressé par une démarche apparemment opposée à la sienne.

  • Marcel Alocco, écrivain et peintre, artiste de l’école de Nice, rappelle les premiers pas de Raphaël Monticelli auprès des artistes des années 60, et analyse sa démarche comme celle d’un critique qui “met les mains dans le cambouis”.

  • Alain Freixe, poète, chroniqueur de poésie au journal l’Humanité, prix de poésie Louis Guillaume en 2001, formule en 16 formules comment il lit les œuvres de Raphaël Monticelli.

  • Jean Marie Barnaud, poète, directeur de la collection grand fonds chez Cheyne éditeur, prix Apollinaire pour son œuvre poétique en 2010, a accepté le risque de parler d’une œuvre en train de s’écrire : les dernières “Bribes” de Raphaël Monticelli.

  • Enfin, Michel Butor et Raphaël Monticelli proposent une sorte de dialogue poétique à propos des œuvres en béton coloré de Martin Miguel.



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