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Wim Delvoye

Mamac, Nice

Exposition du 13 février - 23 mai 2010




Faisant suite à l’exposition "A la Recherche d’Utopia" de Jan Fabre en 2003, le Mamac propose une autre facette de l’art contemporain belge à travers l’oeuvre surprenante de Wim Delvoye. La Belgique s’est toujours tenue à la fois en marge et au centre de la scène artistique internationale. En marge, par son originalité et son inventivité débridée ; au centre par sa force novatrice et avant-gardiste. Nombre de ses artistes sont à la fois emblématiques et atypiques : Jérôme Bosch, Pieter Bruegel, James Ensor, Félicien Rops, René Magritte, Jacques Lizène, Marcel Broodthaers pour ne citer qu’eux.

A l’heure de la mondialisation, Delvoye revendique ses origines, véritables sources d’inspiration dans son travail. On retrouve chez lui ce goût pour le détournement et le renversement des valeurs, cher aux artistes flamands. A travers cette question de l’identité territoriale, Wim Delvoye aborde des sujets englobant l’ensemble de notre société consumériste.

Intitulée "Dessins & Maquettes", l’exposition regroupe trois thématiques intrinsèquement liées dont les œuvres, à quelques exceptions près, proviennent de l’atelier de l’artiste situé à Gand. Les cochons tatoués, les maquettes gothiques et les torsions elliptiques du Christ en croix restituent le cheminement de l’artiste. Chaque série porte en germe le travail ultérieur sans qu’aucune d’elles ne soit achevée. Se répondant les unes aux autres, toutes confrontent l’art, la religion, les symboles socioculturels et l'industrie capitaliste de manière insolite. Avec les dessins préparatoires exécutés aux crayons de couleur, les objets finis ou en devenir décrivent le début et la fin du processus artistique de l’origine du projet à sa réalisation. Ensemble, ils font de son travail une œuvre en constante gestation.



«JESU[I]S INSIDE» - Hélène Depotte

« Le dessin est "cosa mentale", le produit le plus pur, le plus immédiat. Il est au plus proche de la pensée, de l’idée de l’artiste, dessein antérieur à tout acte, à toute manipulation. Le projet, le désir et ensuite le dessin qui s’active sur le néant de la page blanche. Le principal propos de l’exposition Wim Delvoye est de donner à voir ce processus étrange, ce mystère des origines, cette origine d’un monde.

Derrière l’œuvre d’art, plus ou moins en retrait, il y aurait ce brouillard insondable qui en fonde la profondeur et l’authenticité. On cherche à le dissiper pour tenter de dévoiler les intentions, pour expliquer le pourquoi et le comment de cet objet que l’on a sous les yeux. On voudrait tant percer le secret de l’acte artistique, ces "causes" qui auraient provoqué le geste, soutenu la main et engendré la trace.

L’exposition articule donc un dialogue entre dessins et œuvres, ancrée dans cette idée que tout dessin est un projet de l’esprit, une évocation projective d’un objet futur. Elle prend comme principe directeur l’idée que savoir dessiner ne serait que le symptôme de savoir concevoir. […]

L’exposition choisit donc de présenter une collection de dessins, un "bizarre" agencement qui articule l’unique et le multiple, le même et le diffèrent, tout ensemble, une collection intarissable née de la manipulation, du détournement, d’un classement impossible, d’une mise en espace possible. Il a fallu choisir par des détails qui attirent, qui interrogent. Faire des arrêts sur image. Pourquoi certains éléments sont précis, d’autres peu identifiables ou intrigants ? Le parcours dans l’oeuvre de Wim Delvoye s’inscrit dans un jeu de succession mais aussi dans un jeu d’absorption. Il faut pénétrer dans l’image par la description mais aussi dépasser ce qui est seulement visible. Le Musée veut donner à voir une "tentative d’épuisement".

Les desseins de l’artiste n’en finissent pas. Fabriquer l’objet qui manque, l’objet en plus. A l’opposé du collectionneur qui continue à chercher l’objet introuvable, espérant les posséder tous, Wim Delvoye construit l’objet qu’il n’a pas, semblant ne jamais vouloir en finir. 

Il est difficile (voire impossible) pour Wim Delvoye de clore une série, comme si déterminer l’arrêt était clamer la perte, la renonciation ou la mort. On glisse ainsi de l’objet manquant à la personne absente. Une collection terminée serait une mise au tombeau, la collecte d’images portées par d’autres. Wim Delvoye reste du côté de la vie parce que çà court, çà galope une collection. Çà s’installe, se désinstalle, se cherche ou se trouve, se fabrique sans cesse.

  • DE L’EXCENTRICITE

    Dans son œuvre, Wim Delvoye adopte une distance critique vis-à-vis des folies du monde et développe un art de la ressemblance parodique, de la reproduction décalée et déclassée. En présentant l’objet et son trompe l’œil, il met l’accent sur l’artifice et le mensonge. Réalité et fiction se mêlent, reflétant une relation fondée sur la dissimulation et l’équivoque. Entre imagerie et simulacre, il pointe du doigt la tragique légèreté érigée en système social. En donnant une fonction de signe à de purs produits de série, il nous montre que nous vivons dans la dépendance de la machinerie productrice et que nous vendons notre âme.

    Il est ce que, d’aucun appelle, un excentrique. Emprunté au vocabulaire astronomique, le mot provient du latin médiéval "excentris" : hors du centre. Sous une influence anglaise tardive, le terme devient : "qui pense et agit en opposition avec les habitudes reçues ». On désigne donc par excentricité un ensemble d’activités qui peuvent se définir par un double critère : une position idéologique critique et une pratique formelle du détournement des codes.

    La pratique de la centralité est opposée à celle de l’excentricité, mais elles ne se conçoivent pas l’une sans l’autre. Elles participent précisément d’un système de placement et de déplacement. Il n’y a pas de contre-modèle sans modèle. C’est ce que propose l’œuvre de Wim Delvoye, une suite de déplacements subtils et ambigus qui laissent toujours une porte ouverte à l’interprétation. Il réécrit à l’intérieur d’un genre, approfondit l’imitation plutôt qu’il ne s’en détache. Il propose un écran sur lequel s’esquisse une vision du monde alternative qui ne saurait s’exprimer de front. Son excentricité provient d’un équilibre précaire entre adoption et rejet. C’est un art d’équilibriste, une parabole de la démesure de la maîtrise technique et de sa nécessaire chute."

    Extrait du texte de Hélène Depotte, «JESU[I]S INSIDE», paru dans le catalogue de l’exposition, édité chez Skira - Flammarion.



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