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Barceló avant Barceló (1973-1982)

Les Abattoirs, Toulouse

Exposition du 20 novembre 2009 – 28 février 2010




L'exposition "Barceló avant Barceló" présente pour la première fois une sélection d’oeuvres originales et méconnues de Miquel Barceló, antérieure à sa consécration internationale lors de la Documenta de Kassel (1982). L'objectif principal est de présenter un ensemble de travaux qui est resté pratiquement invisible dans l'histoire de l'artiste.

La plupart des oeuvres choisies pour cette exposition appartiennent en effet à la collection personnelle de l’artiste et un grand nombre d'entre elles n'ont pas encore été exposées. Ce choix est enfin complété par des oeuvres appartenant à des collections publiques et privées. L’exposition souligne l’usage de divers langages artistiques allant de la peinture au dessin, en passant par la poésie visuelle, les installations spectaculaires, ou encore l'illustration de livres. Un répertoire riche et varié, un résultat surprenant.

La création de Miquel Barceló est marquée par son immense curiosité intellectuelle et son intérêt passionné du visuel. Tout au long du parcours de l’exposition, une large place est faite à l'art conceptuel, à la poésie visuelle ou encore à la figuration expressionniste, à l’abstraction de la matière : autant de preuve de vitalité et d’enthousiasme pour l'expérimentation artistique.

Il est essentiel de regarder le travail de Miquel Barceló dans son contexte historique et artistique : les îles, la fin du franquisme et la transition démocratique espagnole, ainsi que les tendances internationales relatives à la récupération de la peinture. Il ne fait aucun doute, Miquel Barceló a été l'artiste espagnol le plus international de sa génération dans ce contexte si particulier.

La période couverte par l'exposition a un intérêt particulier car elle dévoile certaines caractéristiques importantes de son travail postérieur : en particulier sa passion de la matière et de sa transformation, le questionnement de la peinture et du pictural, l'iconographie résultant de l'environnement immédiat de l'artiste (la mer, les animaux, l’autoportrait et l'atelier de l'artiste,...).

Six axes thématiques : Bestiaire, Vanités, Poésie expérimentale, Livres, Portraits et autoportraits et Eléments du paysage, définissent les traits fondamentaux de la trajectoire de l’artiste entre 1973 et 1982. Ils se convertiront en quelques-uns des principaux axes vertébraux de toutes ses orientations futures. Non seulement on peut dire qu’on trouve dans cette oeuvre initiale une part substantielle du potentiel qu’il développera plus tard, mais aussi qu’il faut la considérer comme une période spécialement fertile et expérimentale, osée et désinhibée qui produit quelques-unes de ses productions essentielles.



1. Bestiaire.

La fascination de Miquel Barceló pour le monde animal est forte et traverse l'ensemble de sa carrière artistique. Le contexte animalier proposé par l'artiste dans une première série datant de 1974, devait évoluer en une véritable tératologie, en une parade de monstres, comme dans les dessins de 1981 ou les estampes de 1982. Le corps animal lui permet de capturer la lyrique gestuelle du trait, le baroque et l'accumulation de la transformation, en différentes visions.

Dans une série de dessins datant de 1980, il semble que Miquel Barceló ait été imprégné par un intérêt similaire à celui d'un botaniste ou d'un naturaliste qui classifie des espèces marines : les poulpes, calmars, crevettes, etc. Dans d'autres cas, ce sont les chiens qui l'accompagnent comme des éléments liés au paysage ou à la rue la plus proche : Chien d’Amsterdam, Persécution nocturne à la périphérie de la ville de 1981, ou Carte de viande et Gos amb el seu reflexe en 1982. A partir de cette année-là, il est également important de mentionner la série de portraits de femmes ou de Vénus brutes : Grosse Vénus II ou Dona al jardi (Venus bruta).

2. Vanités.

L'un des thèmes majeurs de Miquel Barceló est le passage du temps, qui prend de multiples variantes linguistiques et se réfère à une large iconographie. Dans les oeuvres initiales de l'artiste, cela se matérialise par le processus de transformation de la matière vivante. Son intérêt pour la mutation du vivant, vers la dégradation et la décomposition, est à l’origine de la production de nombreuses boîtes de verre.

L’installation de 1976, Cadaverina 15, composée de 225 petites boîtes contenant des éléments organiques tels, oeufs, poisson, soupe ou foie, en est l’illustration. Elle aura recours à d’autres éléments organiques comme des bonbons, des griffes de poulet dans d'autres séries en 1977 (Capses negres ou Capses grans). C'est en définitive le jeu des états et une mise à jour du thème classique des natures mortes, dont la matière continue à vivre au-delà de la fin.

3. Poésie expérimentale.

De nombreux artistes sont attirés à cette époque par les possibilités offertes par la poésie expérimentale ou visuelle. Dans le cas de Miquel Barceló, il existe des oeuvres d'une grande individualité comme Sol de Mallorca, un objet qui imite une boîte de détergent, réalisée conjointement avec Bartomeu Cabot en 1976. Il reprend les aspects de l'illustration et de la langue, parfois avec l'ajout de petits objets. Toujours en rapport avec l'enquête poétique, il faut évoquer une oeuvre en rapport avec la publication d’un numéro de Neon de Suró : Jeroglífics muts (1976), où l'artiste continue d'utiliser la division en compartiments des feuilles pour dessiner des intersections entre l'image et le texte. Nous pouvons aussi inclure dans cette série Pistoles. Documents d’actions secrètes (1977).

Nous retrouvons d’autre part l'usage de boîtes compartimentées ou de structures en bois qui lui permettent de fixer, presque à la façon d’un taxidermiste, de petits objets, des jouets ou des éléments non organiques : Capses negres et Capses grans en 1977.

4. Livres

La fascination de Miquel Barceló pour la lecture et le monde des livres est devenue, à certains moments de sa carrière, le thème central de son oeuvre, comme durant l'année 1984. L'exposition présente ici les origines de cet intérêt, qui débute dès 1980, quand il a réalisé une série d'objets qui sont littéralement des livres peints, d’après des répertoires téléphoniques, des manuels scolaires, des cahiers, etc. L'artiste les manipule, les découpe, les recouvre de peinture et les transforme en objets sculpturaux, sans qu’ils perdent la forme de livre ouvert. La même année, c’est un ensemble de dessins qui explorent les similitudes entre le livre et la femme, l'érotisme et la polysémie des formes féminines.

5. Portraits et autoportraits.

Dès lors, il y aura une variété d'oeuvres et de langages liés aux aspects de l'image et de la figure de l'artiste. En 1976, Miquel Barceló réalise une série de 9 boîtes noires contenant des poils de différentes parties de son propre corps : cheveux, sexe, jambes, etc. La même année, il réalise Atrevase a posar con los artistas, avec Basilio Baltasar et Antoni Socias, oeuvre dans laquelle il utilise sa propre image sérigraphiée.

Dans ce cinquième chapitre, il est également intéressant de montrer des oeuvres qui présentent des instruments, objets ou domaines qui nous parlent du monde plus intime de l’artiste : tel est le cas des modèles de pinceaux (1979) ou de l’ensemble de dessins de la série Nicotina (1980).

Toutefois, le moment le plus important de ce thème se situe en 1982, lorsqu’il exécute un bon nombre de peintures de grand format. Nous voyons ainsi l'artiste comme modèle, en tant que peintre, en tant que lecteur, avec son répertoire iconographique le plus intime : les chiens, l’atelier, les livres, la chambre, la ville, etc. Ce sont des oeuvres telles que El pintagossos, Pintagossos gris, Pintagossos Vermell i groc, où le peintre projette son ombre sous la forme d'un chien ; de multiples exemples d’autoportraits, ou un ensemble de tableaux liés à ses propres réflexes ou actions quotidiennes : El pintor amb el seu propi reflexe ou El pintor damunt el quadre.

6. Éléments du paysage.

Cette partie met en valeur l'importance du paysage, et de la nature en général, dans l’oeuvre de Miquel Barceló. Le paysage compris et utilisé parfois comme un domaine d'intervention dans le cas des différents projets des Pigmentacions en 1976. Ainsi nous retrouvons ces boîtes qui hébergent de petits objets : plumes, pierres, etc., recueillies pendant des voyages, qui se combinent avec des lignes tracées par des pigments naturels comme le bleu "blauet." Cette section comprend également une sélection de nombreux dessins datant de 1979 : une série d'exercices sur la forme géométrique et le badigeonnage. A cette époque, le paysage peut être traité par le biais de triptyques, de diptyques ou de toiles libres dans lesquels Barceló utilise des éléments naturels tels que des pigments, et, en particulier, une matière liquéfiée qui provoque des grumeaux et des surfaces craquelées : antécédent direct de l’usage de l’argile et de la céramique. Une dernière série de toiles datant de 1980 présente des exercices et des lignes de matières sinueuses décrivant des diagonales qui occupent la totalité de la surface du tableau.



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