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Henri Rousseau

Fondation Beyeler, Bâle

Exposition du 07.02.2010 au 09.05.2010




Avec ses spectaculaires tableaux de jungle et ses pittoresques images de la France, Henri Rousseau, dit le douanier Rousseau, compte parmi les principaux initiateurs de l’art moderne.

À l’occasion du centenaire de sa mort, la Fondation Beyeler présente une exposition regroupant quarante oeuvres maîtresses de Rousseau, portraits, allégories et paysages, qui ont influencé des artistes comme Vassily Kandinsky, Fernand Léger et Pablo Picasso. La fascination de Rousseau pour l’opposition entre le monde occidental civilisé et la nature sauvage telle qu’il l’imaginait occupe une place centrale dans cette exposition.

Alors qu’il ne fréquente aucune école d’art, le douanier Rousseau peint des oeuvres éloignées de toute tradition académique, ne consacrant d’abord à son art que ses heures de loisir. Longtemps méconnu en tant que peintre naïf, il s’impose tardivement dans les salons parisiens. Parallèlement aux légendaires tableaux de jungle caractéristiques de son oeuvre tardive, Rousseau a peint des vues de Paris et des paysages environnants ainsi que des représentations de personnages, des portraits, des allégories et des scènes de genre.

Rousseau compte parmi les principaux artistes à avoir, par leurs inventions picturales, préparé la voie aux débuts de l’art moderne. Après le regard nouveau posé sur le monde visible par les grands impressionnistes et leurs héritiers directs, Rousseau explore des voies encore insoupçonnées en s’affranchissant de l’enseignement académique. Cultivant des conceptions artistiques dont la naïveté n’est qu’apparente, il a, dans ses tableaux de jungle notamment, porté le genre du paysage imaginaire, onirique, à des sommets sans précédent.

L’exposition révèle la manière dont Rousseau associe dans l’image des éléments empruntés pour les uns à la civilisation, pour les autres à la nature, intégrant ainsi dans sa conception picturale des thèmes d’une grande diversité. Il transfére d’un tableau à l’autre certains motifs isolés tels que des feuilles ou des arbres, mais également des figures, et même des structures picturales ou des éléments de composition tout entiers. Ce schéma fondamental, élargi en une riche palette de motifs et de genres par des procédés de combinaison et de variation, se retrouve dans son traitement de sujets typiquement français aussi bien que dans ses scènes exotiques. L’espace pictural est créé de l’arrière vers l’avant par l’empilement d’éléments picturaux, une méthode qui sera reprise par les cubistes. Cette construction additive sous forme de collage peint anticipe l’autonomie de la surface picturale caractéristique de l’art moderne.

Afin de bien mettre en relief ces aspects spécifiques de la création de Rousseau, l’exposition recourt à deux formes de présentation. Elle retrace d’une part l’éventail de thèmes traités par Rousseau à l’aide de groupes d’oeuvres répartis dans les différentes salles. Après un espace documentaire introductif, on accède à une salle consacrée aux portraits, suivi d'un espace réservé aux paysages français de petit format, avec pour finir la grande salle, essentiellement dominée par les tableaux de jungle. On a intégré parallèlement, au sein même de cette disposition, une sélection de tableaux, en groupes de deux ou plus, qui s’affranchissent délibérément des limites traditionnelles de genre. Ce procédé permet d’illustrer la migration des motifs typique de Rousseau que nous avons déjà évoquée, ainsi que sa façon de jouer avec les oppositions. La juxtaposition du tableau de jungle tardif, "Forêt vierge au soleil couchant" de 1910 environ, et de la scène de personnages, "Les joueurs de football" de 1908, permet ainsi une comparaison directe : le ballon qui plane au-dessus des joueurs de football évoque le motif déplacé d’un soleil couchant — une composition presque surréaliste, qui inspirera plus tard Max Ernst et René Magritte. De même, on pourra voir pour la première fois accrochées côte à côte dans cette exposition trois œuvres maîtresses de Rousseau qui relèvent de genres tout différents, mais présentent un schéma de composition largement identique : la scène champêtre "La noce", 1904-1905, "La muse inspirant le poète", 1909, de la série des "portraits-paysages", et "Joyeux farceurs, un tableau de jungle créé en 1906.

Henri Rousseau a commencé par peindre essentiellement un grand nombre de tableaux en petit format représentant des faubourgs français et la nature qui l’entourait immédiatement. On voit ainsi se cristalliser un intérêt tout particulier pour des motifs qui donnent à voir les espaces de transition entre la civilisation rationnellement organisée et le désordre, la sauvagerie de la nature. Dans les petits paysages français, cet univers «étranger» apparaît sous les traits d’une forêt impénétrable à l’arrière-plan, ou sous ceux d’une zone distincte de l’image : la nature apparaît à travers une clôture ou derrière un rempart. Dans "L’octroi", vers 1890, par exemple, le lieu de passage est marqué par un des «postes de douane» où le «douanier» a exercé son métier jusqu’en 1893. Rousseau a accordé une place centrale dans ses tableaux à ce lieu de transition entre l’ordonné, le familier et l’inconnu, l’étranger, comme on peut le voir clairement, par exemple, dans "Promeneurs dans un parc" de 1907-1908. Dans ses célèbres tableaux de jungle, cet artiste qui n’avait jamais mis les pieds dans une forêt vierge a réussi à quitter intégralement — en imagination du moins — la sphère de l’univers domestiqué pour se transporter du côté du «sauvage». Par ailleurs, Rousseau a prêté à ces forêts rêvées une réalité picturale dans des formats beaucoup plus importants.

Le sommet de l’exposition est constitué par un important groupe des célèbres tableaux de jungle de Rousseau. Il convient de mentionner tout particulièrement une œuvre centrale — à côté du tout premier tableau de jungle de Rousseau, "Surpris !" de 1891 conservé à la National Gallery de Londres —, l’énigmatique "Charmeuse de serpents" de 1907 (Musée d’Orsay, Paris). Elle entretient un rapport direct avec la Collection Beyeler par le biais du chef-d’œuvre monumental qui appartient à celle-ci, "Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope", 1898/1905, que Rousseau a exposé lors de sa première participation au Salon d’Automne de 1905. En mars 1906, Ambroise Vollard fit l’acquisition de cette toile sensationnelle — qui fut ainsi la première oeuvre de Rousseau à arriver sur le marché de l’art. Ernst Beyeler l’a intégrée à sa Collection en 1988. Lors de l’inauguration de la Fondation Beyeler en 1997, ce tableau s’est vu accorder une place d’honneur, dans une salle particulière.

Cette exposition rend également compte de l’intérêt attesté de Rousseau pour la photographie : on peut démontrer que certaines de ses compositions — comme "La carriole du père Junier" de 1908 — s’inspirent directement de photographies. En peignant, Rousseau a imaginé un monde nouveau, qu’il a disposé en différents plans, sous forme de tableau, devant l’objectif de son appareil photographique imaginaire. Parallèlement à la fidélité photographique, il a toujours cherché à tenir à distance le monde représenté, comme le montre de façon prégnante la toile intitulée "La noce" de 1904-1905, qui s’écarte du modèle par des déformations d’échelle et de proportions.

Rousseau a ouvert à la peinture une nouvelle vision de l’imaginaire. Il appréhendait essentiellement la réalité par l’observation, la reproduction et la transformation du visible. Il a ainsi appris à l’art moderne à construire l’inconnu à partir d’éléments formels du connu. Ce faisant, il a défini une nouvelle logique et établi une nouvelle mécanique de la structure de l’image, qui ont exercé une grande influence sur les artistes de la génération suivante, jusqu’aux surréalistes. Le jeune Robert Delaunay, un de ses amis, et Vassily Kandinsky ont été parmi les premiers à prendre conscience de l’importance fondamentale de Rousseau. Le «banquet Rousseau» que Picasso a organisé en novembre 1908 dans son atelier du Bateau Lavoir de Montmartre est entré dans la légende. On pouvait notamment rencontrer parmi les invités Georges Braque, Guillaume Apollinaire, Gertrude et Leo Stein. C’est dans cet esprit que les salles jouxtant l’exposition présenteront les œuvres cubistes de la Collection, de Picasso comme de Léger, révélant ainsi comment les artistes des générations ultérieures ont adopté et développé les méthodes picturales de Rousseau.



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