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Sophie Calle. M'as-tu vue ?

Centre Pompidou, Paris

Exposition 19 novembre 2003 au 15 mars 2004


L’exposition offre l’occasion de réunir des travaux anciens, depuis 1979, dont certains très peu montrés en France. Elle propose aussi un important corpus d’oeuvres nouvelles et inédites, dont la plupart ont été créées pour l’événement, notamment l’ensemble de Douleur exquise (1984-2003) et l’oeuvre récente Unfinished (2003).

Sophie Calle part au début des années 1970 pour un long périple à travers le monde. C’est lors d’un séjour en Californie en 1978, qu’elle prend ses premières photographies «sans vocation» : des tombes portant les inscriptions «Father» et «Mother». Elle vient de découvrir ce qui pourrait «plaire à son père». À son retour à Paris, elle commence ses premières filatures d’inconnus dans la rue, dérive contrôlée dans la ville qu’elle agrémente de photographies et de textes, consignés dans des carnets. Le travail de Sophie Calle a pu être ainsi apparenté à celui des artistes des années 60-70, où le statut de l’image photographique concernait la trace, la preuve objective de leurs expériences et de leurs performances.

L’oeuvre de Sophie Calle se donne à voir depuis plus de vingt ans sous la forme d’installations de photographies et de récits, dont l’articulation et l’agencement se rapprochent davantage d’un art narratif issu lui aussi des années 70. En réalité, les oeuvres de Sophie Calle constituent l’aboutissement et le prolongement de situations mises en scène et vécues sur un mode autobiographique. Le sillon dans lequel s’inscrivent ses premiers travaux reflète une relation entre l’art et la vie singulièrement distincte du registre neutre, distancié et informatif des oeuvres conceptuelles. Sophie Calle s’est engagée dans les années 80 dans une voie spécifique, qui donne une place importante à l’affect et au sentiment. L’artiste construit des règles du jeu et des rituels dans le but d’améliorer sa vie, de lui rendre sa dimension existentielle.



Présentation de l’exposition

Cette exposition permet pour la première fois de croiser l’ensemble des thématiques développées par l’artiste depuis vingt ans. Le parcours s’articule principalement autour du thème du lit, déployé tout d’abord à travers le premier travail de Sophie Calle, Les Dormeurs (1979). Pour ce projet, l’artiste avait convié durant une semaine plus d’une vingtaine d’inconnus et amis à venir dormir dans son lit, à raison de huit heures chacun. L’ensemble des photographies et récits des Dormeurs fut montré à la XIème Biennale de Paris en 1980, première exposition de Sophie Calle qui décide alors de «devenir une artiste». Le lit est au centre de la Chambre à coucher (2003), dans laquelle on rencontre les emblèmes de ses Autobiographies développées depuis 1988. Le Voyage en Californie (2000-2003) est une installation narrant le périple outre-Atlantique du lit de l’artiste à l’attention d’un inconnu désirant y vivre le deuil d’une histoire sentimentale.

On retrouve ce leitmotiv en filigrane dans un grand nombre d’oeuvres, notamment dans la magistrale Douleur Exquise (2003), produite en français et montrée ici pour la première fois. Ce projet, déployé en trois volets, est fondé sur l’expérience exhumée d’une rupture sentimentale remontant à 1984 et vécue alors par l’artiste comme le moment le plus douloureux de sa vie. Enfin, le fil conducteur du «lit» trouvera son prolongement avec la projection du film No Sex Last Night / Double Blind (1992), road-movie aux Etats-Unis réalisé avec Greg Shephard.

Les problématiques de l’absence, de la disparition et du manque traversent également toute l’exposition. La Filature, commandée en 1981 par le Centre Pompidou pour une exposition consacrée aux «Autoportraits photographiques», est le récit à double-voix de l’enquête d’un détective sur une journée de l’artiste. Sophie Calle réitère l’expérience en 2001, à la manière cette fois d’un bilan de sa vie d’artiste, lorsqu’elle réalise Vingt ans après selon l’initiative de son galeriste Emmanuel Perrotin.

Après avoir suivi, filé, «inquiété» des inconnus, Sophie Calle poursuit sa démarche en repoussant le regard au-delà. Les Aveugles (1986) évoquent la question de voir sans être vu, mais aussi la délicate notion de la beauté, en tant que représentation mentale. «Quelle est selon vous l’image de la beauté ?» demande l’artiste à des aveugles de naissance. Quelques années plus tard, il s’agit alors de comparer les descriptions de peintures monochromes faites par des aveugles, avec les écrits théoriques de leurs auteurs : Sophie Calle réalise La Couleur aveugle (1991) et questionne «l’expérience du monochrome». La disparition et le manque sont toujours au coeur de son oeuvre Last Seen (1991), où l’absence physique de tableaux dérobés au Musée Isabella Stewart Gardner de Boston, fait place aux descriptions des conservateurs, gardiens et autres permanents du musée concerné.

Mais c’est surtout avec une oeuvre inédite, Une jeune femme disparaît (2003), que l’artiste place le point d’orgue de toutes ses thématiques. Un fait divers a croisé le destin de Sophie Calle, lorsque la presse a mêlé son nom à celui de Bénédicte V., disparue après l’incendie de son appartement de l’Ile-Saint-Louis en 2000. L’artiste exhume des cendres les photographies réalisées par la jeune femme, agent d’accueil au Centre Pompidou, qui admirait Sophie Calle. L’avis de recherche de la disparue est dispersé dans différents espaces du Centre Pompidou, hors des limites de l’exposition elle-même.

À la fin du parcours, le visiteur est confronté à des images de distributeurs automatiques de billets – images de visages anonymes dont Sophie Calle tente en vain, à plusieurs reprises, d’exploiter les qualités esthétiques. Elle réalise pour l’occasion une vidéo inédite, Unfinished (2003) qui devient le récit et la mise en scène de cet échec, mais aussi de la relation à ce qui fait oeuvre, à travers la problématique du «style» de l’artiste.



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