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Vienne 1900

Fondation Beyeler, Bâle

Exposition du 26.09.2010 au 06.02.2011




La Sécession viennoise et la Wiener Werkstätte (Ateliers viennois) ont fait de la Vienne de 1900 un des lieux de naissance de l’art moderne. La culture des cafés et le scandale qui entoura la Sécession viennoise sont entrés dans l’histoire de cette époque.

A travers une grande exposition thématique, la Fondation Beyeler se penche sur la période située entre 1885 et 1918, des années qui révolutionnèrent littéralement Vienne et sa société. L’éclosion de l’art viennois, qui a également touché tous les genres artistiques, tels que l’architecture, le design et les arts décoratifs, sera appréhendée de façon globale.

L’exposition s’ouvre ainsi vers 1897 avec les œuvres du Président de la Sécession, Gustav Klimt, flanquées de créations d’autres membres de ce mouvement. Leurs oeuvres de jeunesse en particulier, ainsi que des photos d’architecture et des esquisses de Josef Hoffmann, Otto Wagner, Koloman Moser et Joseph Maria Olbrich, illustrent l’évolution qui a préludé à cette révolution artistique et a conduit à la création du concept d’«art moderne viennois.»

Au cœur de l’exposition figurent un grand nombre de toiles et de dessins de deux peintres à la personnalité marquante, Gustav Klimt et Egon Schiele, avec notamment des portraits et des paysages de toute première importance. Des huiles et des dessins précoces du jeune Oskar Kokoschka forment un parallèle avec les travaux d’Egon Schiele. On verra également, et c’est une particularité de cette exposition thématique, des œuvres majeures de Richard Gerstl, dont les toiles sont rarement montrées en Suisse, ainsi que des travaux d’Arnold Schönberg et Max Oppenheimer, deux artistes étroitement liés.

A travers différentes productions des Ateliers viennois, on découvrira également l’interaction entre mobilier, céramique, argenterie, textile et peinture, dans l’esprit de l’œuvre d’art totale. On pourra ainsi établir des liens artistiques entre l’ornementation picturale des tableaux ou des objets, et les projets des Ateliers viennois. L’étroite collaboration entre artistes, architectes et concepteurs de mobilier, qui a défini un nouveau concept de l’œuvre d’art totale, a été un préalable essentiel à l’évolution de l’art moderne du XXe siècle et a continué à s’épanouir dans le Bauhaus et le mouvement De Stijl.



Présentation de l'exposition

A la charnière des deux siècles, Vienne, capitale et lieu de résidence royale et impériale de l’Autriche-Hongrie, a été le théâtre d’une profonde mutation. Au cours de ces années, Vienne a été un véritable pôle d’attraction pour tous ceux qui affluèrent des quatre coins de l’empire vers ce haut lieu des beaux-arts, de la musique, de la littérature, des arts décoratifs et de l’architecture. L’atmosphère artistique et intellectuelle de Vienne oscillait entre tradition et volonté de renouveau, entre foi dans le progrès et humeur apocalyptique. Franz Kafka et l’écrivain viennois Arthur Schnitzler s’employaient à tracer une image pessimiste du monde. Otto Wagner incarnait dans l’architecture, au même titre que Klimt en peinture ou Freud dans le domaine scientifique, ce changement profond de paradigme qui introduisit dans la Vienne 1900 une ère qui donnerait des impulsions majeures à la création artistique des générations à venir.

En 1897, la fondation de la Sécession viennoise (Association des Artistes plasticiens d’Autriche) par Gustav Klimt, Josef Hoffmann, Joseph Maria Olbrich et d’autres peintres, sculpteurs et architectes marqua le début de vingt années d’épanouissement des arts libéraux et appliqués de Vienne et donna le coup d’envoi au développement programmatique de l’oeuvre d’art totale chère au modernisme viennois. Les artistes de la Sécession viennoise rejetaient la conception de l’art traditionnelle, fidèle au conservatisme et à l’historicisme, qui dominait au Künstlerhaus, la Maison des artistes, et défendaient une prise en charge publique de l’art au niveau international. La notion d’oeuvre d’art totale recouvrait la coopération sur un pied d’égalité des beaux-arts et des arts appliqués ainsi que de l’architecture, l’idée d’une création qui surmonterait les frontières entre les différents genres, en se fondant sur la prémisse de la subordination des détails à l’efficacité du tout. L’art devait être présent partout, jusque, et surtout, dans la vie quotidienne.

Le cadre chronologique de cette exposition s’étend de la fondation de la Sécession viennoise à la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, année de la mort de Gustav Klimt, Egon Schiele, Otto Wagner et Koloman Moser. Le bâtiment de la Sécession, construit en 1898 sur des plans de Joseph Maria Olbrich (1867-1908), un édifice frappant avec sa coupole de feuilles dorées qui servit de cadre la même année à la première exposition des membres de la Sécession viennoise, est devenu un véritable emblème de Vienne. C’est là également que fut mise en place en 1902 la célèbre Frise Beethoven de Klimt, dont la réplique au Foyer de la Fondation Beyeler ouvre l’exposition. La première salle présente la maquette d’architecture historique, les affiches et les documents réalisés par des artistes pour la Sécession, ainsi qu’un éventail dont les différentes lames ont été réalisées par tous les membres de la Sécession.

Gustav Klimt (1862-1918), le premier président de la Sécession viennoise, était un peintre et un dessinateur divinement doué. Véritable phare du mouvement, ce fut un ardent défenseur du concept d’oeuvre d’art totale. Trois salles sont consacrées à une cinquantaine de ses toiles, dessins et esquisses. Parmi ses motifs les plus connus, on peut citer, à côté d’allégories, ses portraits de femmes réalisés dans un style pictural ornementé ; l’exposition présente un certain nombre de chefs-d’oeuvre avec Judith II (Salomé ; 1909), Nixes Poissons d'argent ; vers 1899), Les poissons rouges (1901/02) ainsi que La Danseuse (1916/18). Cette dernière toile incarne la quintessence de ses portraits féminins ; la composition plane du tableau, le schéma chromatique coloriste, une atmosphère esthétique et érotique et l’abstraction associée à une figure debout anticipent déjà l’art des années ultérieures du XXe siècle.

Klimt a souvent pris pour motif de ses tableaux de paysage l’Attersee, un lac du Salzkammergut, où il a passé l’été entre 1900 et 1907. Par des compositions chromatiques presque abstraites, il est allé très loin en direction de l’art non figuratif, comme le révèlent Attersee (1901) ou Le Parc (1910 ou plus tôt). Son mode de représentation novateur de l’espace et de la surface fait de Un orage se prepare (Le Grand Peuplier II; 1903) le plus grandiose de ses paysages.

Klimt a été le mentor de ses cadets, Oskar Kokoschka et plus encore Egon Schiele — qui ont suivi, l’un comme l’autre, une évolution artistique bien différente. S’éloignant de l’oeuvre d’art totale, ils se sont tournés vers l’expressionnisme naissant. Schiele a représenté son attachement et sa vénération pour Klimt dans son célèbre tableau à l’huile Ermites (1912), qui les présente tous deux sous forme d’une double figure enveloppée d’un manteau noir. Contrairement à Klimt, dont les corps sont toujours sertis dans un écrin ornemental, un dessin chromatique abstrait, Schiele s’est affranchi de toute esthétisation. Ce qui l’intéressait, c’était le corps « vrai », même maltraité, et sa sexualité.

L’exposition présente vingt toiles majeures (portraits et paysages) et plus de cinquante des précieux travaux sur papier d’Egon Schiele (1890-1918). Emporté prématurément par la grippe espagnole, Schiele était un maître de la mise en scène de soi et de la visualisation psychologique. Ses célèbres autoportraits, tels que Autoportrait à la tête penchée et Autoportrait à l ‘épaule (1912 les deux), comptent parmi les chefs-d’oeuvre de l’expressionnisme. Schiele s’opposait à l’idéal antique dominant de la représentation esthétisante du corps masculin et ne reculait pas devant les sujets au contenu scabreux : c’est le cas de sa célèbre toile Cardinal et Religieuse (Caresse); 1912).

Un cabinet érotique séparé sera réservé aux célèbres aquarelles et dessins sensuels, dans lesquels Schiele dépasse le thème du nu et érige les différentes formes de sexualité en objet pictural, de façon absolument inédite. Ses modèles adoptent souvent des postures excentriques, ils paraissent isolés dans un environnement spatial dépourvu de toute caractérisation. Leur présentation publique était impensable dans la Vienne du tournant du siècle ; en 1912, Schiele fut poursuivi pour exposition indécente d’art érotique sur la place publique.

Les dessins érotiques de femmes réalisés par Klimt sont en majorité des travaux à la mine de plomb ou au fusain où les couleurs interviennent avec délicatesse, le corps féminin étant esquissé par des contours précis. Ses dessins sont souvent d’un érotisme explicite. À la différence des oeuvres correspondantes d’Egon Schiele, il est très rare qu’un regard direct de la femme sur le spectateur trouble l’oubli de soi sexuel dans lequel est plongé le modèle.

Oskar Kokoschka (1886-1980), peintre, graveur et écrivain, était le représentant d’un expressionnisme conçu comme un mouvement universel. Ses portraits réalisés entre 1907 et 1910, franchement singuliers pour son temps, se concentrent sur la tête et le torse, disposés dans un espace qui échappe à la perception. Kokoschka dépouille son sujet de l’enveloppe du purement charnel afin de dégager les éléments psychologiques de l’existence humaine. Comme Schiele, il s’intéressait particulièrement à la posture. Dans la peinture à l’huile Proclamation (vers 1911), un remarquable exemple de ses oeuvres religieuses, le récit biblique s’associe à une gestuelle et à une motricité corporelle extrêmes. L’exposition présente un célèbre Autoportrait (1917) et des portraits, dont ceux de sa compagne et muse Alma Mahler et des compositeurs Anton von Webern et Arnold Schönberg.

La dualité des dons artistiques de nombreux représentants du modernisme viennois et leurs relations avec la musique sont particulièrement flagrants dans la création du compositeur Arnold Schönberg (1874-1951), dont l’oeuvre occupe une place à part dans l’art viennois du début du XXe siècle. Elle comprend des autoportraits, des représentations de paysages et des visions picturales qui traitent du regard et de la vision de l’homme. L’exposition présente plusieurs de ses oeuvres majeures. La fascination pour le regard, qui s’exprime de façon absolument programmatique dans Regard (1910), permettait aussi à Schiele, Kokoschka et Gerstl de révéler de façon expressive leur intimité même, leur personnalité profonde.

Richard Gerstl (1883-1908) était lié à la femme de son ami Schönberg, Mathilde Schönberg, qu’il a peinte plusieurs fois. Parmi les oeuvres les plus importantes de Gerstl, on peut citer Portrait de groupe avec Schönberg (1907), dont la facture impulsive tranche avec l’attitude esthétisante, centrée sur la beauté, des sécessionnistes. Dans son célèbre Portrait Autoportrait demi-nu (1904/05), Gerstl se représente sous les traits d’une figure messianique, en citant des éléments formels et des motifs de l’image du Christ, afin d’exprimer sa concep-tion de lui-même, en tant qu’artiste. Comme ceux de Schiele, ses autoportraits témoignent d’un puissant narcissisme et d’une expressivité sans fard.

La Wiener Werkstätte, ou Atelier viennois, un collectif de production d’artistes et d’artisans d’art, a été fondée en 1903 par l’industriel Fritz Waerndorfer ainsi que par Koloman Moser, véritable moteur de l’entreprise, et Josef Hoffmann. Ils s’inspiraient de l’Arts and Crafts Movement britannique. L’objectif de l’atelier, qui collaborait avec la Sécession viennoise et avec l’École d’arts appliqués de Vienne, était de renouveler la conception de l’art dans le domaine des arts décoratifs. Le goût pour l’expérimentation et la grande exigence de qualité de la Wiener Werkstätte ont laissé leur empreinte stylistique sur l’architecture aussi bien que sur les objets de la vie quotidienne. On a fabriqué des armoires, des commodes, des secrétaires, des luminaires, des chaises et des tables et même des intérieurs tout entiers, ainsi que des articles de mode, des bijoux, de la verrerie, de l’argenterie et des reliures d’art.

La création de Koloman Moser (1868-1918), qui a travaillé comme peintre, graveur, créateur de meubles, artisan d’art, décorateur de théâtre et concepteur d’expositions, constitue en soi une oeuvre d’art totale. Sa peinture comprend des paysages, des portraits et des tableaux de personnages aux coloris intenses. Parallèlement à de nombreux objets d’arts appliqués, l’exposition présente deux oeuvres majeures, les toiles Vénus dans la grotte (vers 1914) et Deux filles (vers 1913/15). Le vaisselier Der reiche Fischzug que Moser présenta en 1900 à la huitième exposition de la Sécession, ainsi que le Cadre (1901/02) sont considérés comme des réalisations exceptionnelles par leur façonnement artistique.

Le cabaret Fledermaus (1907) conçu par Josef Hoffmann (1870-1956) et sur lequel l’exposi.- tion présente une abondante documentation offre un exemple cohérent d’oeuvre d’art totale. Hoffmann a tout conçu lui-même, depuis la disposition spatiale jusqu’à la brochure de programme, en passant par les meubles et la vaisselle. Des chaises, des armoires, des objets d’argenterie et de verrerie ainsi qu’une maquette d’architecture de la maison de santé de Purkersdorf (1904) témoignent ici de la large palette des talents de créateur d’Hoffmann.

Otto Wagner (1841-1918) enseignait l’architecture à l’Académie des Beaux-arts. Cette « école Wagner » a produit des architectes aussi célèbres que Josef Hoffmann, Joseph Maria Olbrich et Adolf Loos, dont les noms recouvrent à eux seuls une partie essentielle de l’activité architecturale de Vienne dans les années 1900. La priorité de Wagner en matière d’architecture était la fonctionnalité, ce qui incluait l’utilisation de matériaux modernes comme l’acier et l’aluminium. Pour son bâtiment révolutionnaire de la Caisse d’épargne de la poste (1904-1906), en plus du béton armé et de plaques de marbre, il a utilisé l’aluminium pour des éléments de la façade extérieure aussi bien que comme matériau de construction. Wagner a également conçu tout l’aménagement intérieur du bâtiment, en définissant des structures hiérarchiques avec une utilisation ciblée des matériaux et un langage formel délibéré. On peut citer parmi ses autres réalisations connues l’église Saint Léopold am Steinhof (1905/06) dont les fenêtres latérales ont été dessinées par Koloman Moser. Les deux bâtiments sont exposés sous formes de maquettes.

Adolf Loos (1870-1933), un adversaire résolu des sécessionnistes viennois, prônait le fonctionnel, la simplicité et la clarté dans l’architecture et dans les objets utilitaires, un postulat qu’il appliquait également aux intérieurs. Il a frayé la voie à toute l’architecture moderne. Sa célèbre maison de la Michaelerplatz (1909-11), en face de la Hofburg impériale, dont on peut voir la maquette dans l’exposition, fit scandale par sa façade dépourvue de toute ornementation.

La force de création vitale des artistes à l’oeuvre dans la Vienne des années 1900, le triomphe d’un style clair et fonctionnel sur le Jugendstil ornemental et le rapprochement entre beaux-arts et arts appliqués, qui se manifesta tout particulièrement dans la Wiener Werkstätte et inspira l’idée d’une oeuvre d’art totale, ont durablement influencé l’évolution de l’art. L’étroite collaboration de tous ces artistes impliquait une nouvelle notion de l’oeuvre d’art totale, dont le développement se poursuivrait dans le Bauhaus et le mouvement De-Stijl. Ses répercussions artistiques se font sentir aujourd’hui encore, dans la mesure où la distinction rigide entre art « supérieur » et art « inférieur » a largement disparu. Des projets contemporains comme ceux des architectes Zaha Hadid, Frank Gehry et Gio Ponti, ainsi que des artistes Tobias Rheberger, Jorge Pardo et Takashi Murakami s’inscrivent dans l’esprit de l’oeuvre d’art totale.

Cette exposition a été montée par Barbara Steffen, Vienne, commissaire invitée. Barbara Steffen a été entre 1988 et 1992 Assistant Curator de l’Eli Broad Foundation de Los Angeles, de 1992 à 1998 directrice des projets européens au Solomon R. Guggenheim Museum de New York et de 2006 à 2008 conservatrice d’art contemporain à l’Albertina de Vienne. Parmi ses principales expositions, on peut mentionner la rétrospective « Gerhard Richter » à l’Albertina de Vienne (2008), « Francis Bacon et la tradition de l’art » au Kunsthistorisches Museum de Vienne et à la Fondation Beyeler de Bâle (2003/04), ainsi que « Visions of America – Die Ileana Sonnabend Sammlung », à l’ Essl Museum bei Wien. Elle est lauréate du prix de sponsorat artistique « Maecenas » 2000, ainsi que du « Gustav Klimt Preis » 1998. Mme Steffen vit actuellement à Vienne.



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