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Trônes en majesté

Château de Versailles

Exposition jusqu'au 19 juin 2011




Entretien avec Jean-Jacques Aillagon


- Pourquoi une exposition « Trônes en majesté » au château de Versailles ?

- Jean-Jacques Aillagon : Le point de départ de ce projet a été la proposition, faite au château de Versailles par les éditions du Cerf, de coéditer l’essai de Jacques Charles-Gaffiot : Trônes en majesté. J’ai immédiatement accepté cette proposition. Trônes en majesté, c’est un sujet qui concerne le château de Versailles, qui fut un lieu d’exaltation du pouvoir et de l’autorité. J’ai toutefois indiqué qu’il serait intéressant que la publication de l’ouvrage soit l’occasion de l’exposition, au Château, d’un certain nombre de trônes, de manière à rendre le propos de l’essai accessible au plus large public.

- Pourquoi choisir de présenter cette exposition dans le circuit des Grands Appartements ?

- Jean-Jacques Aillagon : Il me semblait important que ces « sièges de l’autorité » soient justement présentés au coeur de la résidence royale, dans le circuit même des grands Appartements, qui ont été les espaces de la représentation de l’autorité royale pendant plus d’un siècle. Le salon d’Apollon servait de « chambre du trône », mais lors de circonstances exceptionnelles, notamment pour la réception des grandes ambassades, c’est dans la galerie des Glaces qu’était installé, de façon spectaculaire, le trône.

- Pourquoi avoir choisi des trônes d’autres civilisations ?

- Jean-Jacques Aillagon : L’essai très complet de Jacques Charles-Gaffiot explore la question de l’universalité de la représentation assise de l’autorité. Pour être fidèle à ce propos, il était important de rassembler dans l’exposition, aux côtés de trônes européens de la période monarchique de Versailles, des XVIIe et XVIIIe siècles, des trônes d’autres civilisations, notamment asiatiques, africaines et précolombiennes.

- Comment avez-vous élaboré le parcours de l’exposition ?

- Jean-Jacques Aillagon : Le circuit de l’exposition vise à établir un rapport systématique, chaque fois que cela est possible, entre les caractéristiques des oeuvres et celles de la pièce des Grands Appartements dans laquelle elles sont présentées. Par exemple, dans le salon de la Guerre, les trônes choisis symbolisent l’écrasement des ennemis comme le fait l’imposant bas-relief Louis XIV victorieux et couronné par la gloire de Coysevox. Dans le salon de la Paix, ce sont des oeuvres qui représentent la quiétude de l’autorité qui sont rassemblées : un marbre gallo-romain, un bouddha du Gandhara et une vierge gothique. On soulignera, de surcroît, dans ces trois oeuvres, une même application de la représentation hellénistique du vêtement plissé. Dans la salle du Sacre (de Napoléon), ce sont naturellement les deux trônes de l’empereur qui seront mis en scène, en regard de l’oeuvre imposante de David.

- Quelles sont les oeuvres phares de l’exposition ?

- Jean-Jacques Aillagon : L’exposition rassemble des objets rares et précieux. De nombreux prêts exceptionnels ont été consentis à l’occasion de cette exposition. La venue du trône de Dagobert au château de Versailles est un véritable événement : il n’est jamais sorti des réserves de la BNF, où il est conservé. Il s’agit de l’un des rares survivants du Trésor de la Basilique de Saint-Denis. Son exposition en même temps que le trône de Burg Bederkesa, siège d’une royauté germanique du VIe siècle, fait tout particulièrement sens. Le vaste ensemble de sièges provenant des collections du Vatican est également à signaler (Sedia gestatoria de Pie VII, Trône d’Innocent X, Faldistoire de Paul V Borghèse, Portantina de Léon XIII). Les objets africains qui viennent des collections du Musée du Quai Branly, de la collection Barbier-Mueller sont aussi de qualité exceptionnelle. Je me dois aussi de signaler les oeuvres qui viennent des collections du château de Versailles lui-même, en particulier le grand siège réalisé pour Louis-Philippe et qu’on retrouve dans le portrait en pied du Roi par Winterhalter, ou encore le faldistoire créé pour Pie VII lors de la cérémonie du sacre de Napoléon et qui s’inspire de façon très intéressante de la chaise curule qui constitue la base du fameux trône de Dagobert.

- Que nous apprend cette exposition ?

- Jean-Jacques Aillagon : Trônes en majesté est l’occasion de montrer à quel point l’humanité fait appel, de façon constante et universelle, à des symboles récurrents, comme celui de la représentation assise de l’autorité. Ces symboles résistent au temps. La République même, comme le montre la dernière salle de l’exposition, a ses trônes. Je crois qu’il y a un fort intérêt culturel et même politique à inviter les visiteurs du Château à réfléchir à cette question centrale de la mise en scène symbolique de l’autorité. Plus les citoyens comprennent les ressorts de la vie politique, et plus ils exercent leurs propres responsabilités politiques de façon pleine et lucide. L’exposition Trônes en majesté a donc un intérêt historique évident. Elle a également une véritable portée civique.

Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre et président de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles au sujet de l'exposition "Trônes en majesté"



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