Contact
Email
Partenariat
Annuaire gratuit Référencement
Vente en ligne
Achat tableaux peintures
Découverte
Expositions Médias Bio
Voyager
Série Afrique
Série Paysage
Frémir
Jack the Ripper
Roswell
Rire
Ali Baba
Vache folle
Techniques
Aquarelles
Encres
Mythes
Vénus
Saint georges
Séries
Restaurants
Rats
peinture

Louidgi Beltrame - Gunkanjima

Les églises, Centre d’art contemporain, Chelles

Exposition du 14 mars au 2 mai 2010


Pour son exposition personnelle à Chelles, Louidgi Beltrame a conçu son projet autour de l’île japonaise "Gunkanjima", littéralement "l’île cuirassée". De son vrai nom "Hashima", ce lieu a été rebaptisé en raison de la singularité de son profil architectural.

Louidgi Beltrame
Louidgi Beltrame, Photo de repérages, Katashima Torpedo Discharge base, 2010.

Le dispositif de l’exposition repose sur l’installation de deux vidéos dans les églises : un plan séquence réalisé en super 8 sur la base navale de Katashima et un film éponyme tourné à Gunkanjima.

Cet îlot de 480 mètres de long sur 160 mètres de large, entouré de murailles et construit d’immeubles en béton armé, n’était qu’un récif désolé au large de Nagasaki, jusqu’à ce que la firme Mitsubishi décide d’exploiter ses filons de charbon en 1890. Dès lors, Gunkanjima collectionne les paradigmes. En 1916, est construit sur l’île le premier immeuble en béton armé du Japon, puis pendant la Seconde Guerre Mondiale, on y implante un camp de travail. Avec l’apogée de l’exploitation du charbon, Gunkanjima devient en 1960 la ville la plus densément peuplée au monde, avant d’être définitivement évacuée par Mitsubishi en trois mois en 1974 suite à une chute de la rentabilité de cette activité.

Louidgi Beltrame
Louidgi Beltrame, images extraites de Gunkanjima, vidéo, 2010.

L’architecture occupe une place centrale dans le travail de cet artiste allant jusqu’à devenir le personnage principal de ses films. Dans un esprit proche de ses productions antérieures – Brasilia/Chandigarh, Les Dormeurs ou Sea-Side Hotel – Gunkanjima élabore une narration non linéaire à partir de relevés d’observation effectués sur les vestiges de constructions modernistes :

"Je filme ces architectures fantômes – aujourd’hui désactivées – dans leur matérialité, comme des sculptures monumentales, explique-t-il. Ces formes vides sont néanmoins habitées par des histoires stratifiées. Celles des conditions de production, des idéologies qui ont motivé ces chantiers, des hommes qui les ont bâtis et exploités. Autant de fantômes qui résonnent dans ce labyrinthe de béton armé, érodé par les typhoons. Gunkanjima rassemble les vestiges archéologiques de l’architecture moderne japonaise – une "miniature" de l’archipel, une ruine contemporaine, un objet d’expérimentation urbaine verticale, extrême et non planifiée. Parcourue d’un réseau de galeries et de passerelles, elle abritait une école, des cinémas, des temples, des bains, une piscine, des salles de sport, un hôpital et des immeubles collectifs. Le réseau souterrain des mines s’étendait jusqu’à mille mètres de profondeur. C’est aussi l’histoire de cette activité souterraine et la vie de cette communauté insulaire que racontent les ruines."

Gunkanjima
Louidgi Beltrame, images extraites de Gunkanjima, vidéo, 2010.

Louidgi Beltrame porte sur cette île un regard distancié, sans rejet critique, plutôt à la manière d’un archéologue redécouvrant les traces d’un "futur arrivé à sa fin". Il y effectue un relevé du bâti qu’il aborde sur le mode du documentaire d’observation et de la fiction scientifique.

L’autre film, Katashima Torpedo Discharge Examination Base, est un plan fixe sur le poste d’observation de la base militaire de Katashima. La caméra semble scruter cet élément d’architecture isolé en pleine mer. Ou alors, peut-être est-ce une vigie qui surveille le spectateur, créant un effet panoptique transposant le contrôle exercé par l’architecture sur l’individu au sein de l’exposition. La tension des images est par ailleurs entretenue par l’écart entre les projections simultanées dans les deux espaces distincts et par l’éloignement, la rupture, entre le lieu de tournage et le lieu de réception des films. Ce projet prolonge la réflexion menée à travers la programmation du centre en ouvrant la notion de territoire vers un ailleurs, dans un rapport certes délocalisé, mais dont les préoccupations artistiques, architecturales et politiques présentent bien des airs de famille avec des problématiques qui nous sont peut-être plus proches.



montres molles
peinture aquarelle
Galerie d'art contemporain
Peintures, sculptures et objets d'art