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Van Dongen

Fauve, anarchiste et mondain

Musée d’Art moderne de la ville de Paris

Exposition du 25 mars au 17 juillet 2011




- Van Dongen, en route vers la célébrité par Anita Hopmans.
Extrait du catalogue de l’exposition Van Dongen au Musée d’Art moderne de Paris.

"En 1929, dans un article intitulé « Comment je suis arrivé », Kees van Dongen résume ses débuts de peintre par un laconique « tout ça, c’est du passé », expliquant « qu’il n’a pas de place dans on esprit pour conserver les souvenirs ». Au plus fort de sa notoriété « l’idole de Paris », comme le surnomme un quotidien néerlandais, qui n’aime rien tant que « l’art, la vie et les femmes » et donne dans sa somptueuse villa des fêtes parmi les plus courues de Paris, laisse donc à ses interlocuteurs le soin d’imaginer sa vie. Le titre de l’article a beau impliquer que le peintre a bien l’idée d’avoir parcouru du chemin entre ses débuts de dessinateur à Rotterdam et sa consécration internationale, que celle-ci n’est par conséquent ni le fruit du hasard, ni le résultat de la seule volonté, il répétera toujours qu’il ne doit son succès qu’à son propre talent. Tout cela n’aurait au fond, jamais été qu’une affaire de pinceau et de persévérance. A la fin, Van Dongen ne prend même plus la peine d’évoquer ses ambitions ni les influences qui l’ont guidé dans son travail, se défendant au contraire d’avoir suivi la moindre « doctrine artistique ». Quand la légende est plus belle que la réalité, mieux vaut imprimer la légende.

Cette réussite ne s’est bien sûr pas faite en un jour pas plus qu’elle n’a été le coup du destin ou le fait du seul génie de l’artiste. Quand Van Dongen quitte les Pays-Bas, Paris n’est pas seulement la capitale de la France, mais aussi celle de l’art moderne, le temple de l’avant-garde. Les places sont chères, il y a peu d’élus. Exposer comme il le fait à la galerie Vollard en 1904 était un privilège jusquelà réservé à Paul Gauguin, Pablo Picasso ou Henri Matisse.

Quant à son engagement social des débuts, nourri de vues anarchistes, il se fond parfaitement dans le Montmartre international de l’époque. Cette « coïncidence » est déjà révélatrice du parcours de Van Dongen : au cours de son ascension, il saura toujours s’entourer des amitiés nécessaires et trouver le milieu idéal pour progresser, poussé par un rêve moderniste.

Van Dongen jalonne son chemin de tableaux dont le format et l’audace – mais aussi les effets de surprise dont il sait entourer – frappent l’attention du public. Parfois, il présente lui-même ses oeuvres directement aux critiques d’art, quand il ne les invite pas à venir suivre chez lui l’évolution de son travail. Mais si il a toujours pris soin d’agir un cran au-dessus de la bienséance, dans le désir de défier, de provoquer ou d’émerveiller, il ne s’en donne pas moins corps et âme à sa peinture, avec passion. « Je travaille, travaille et travaille », confie-t-il au mois d’août 1907, « j’avance lentement mais sûrement. En novembre ou décembre, j’ai une grande exposition chez Berheim [-Jeune] pour moi tout seul ». Au dos de la carte sur laquelle est écrit ce message figure la Victoire de Samothrace du Louvre. Dès 1908, le Fauve Van Dongen expose chez Die Brücke et sympathise avec Pablo Picasso et Piet Mondrian, qu’on considère trop souvent simplement comme ses rivaux. Son cercle artistique comptait aussi bien des partisans que des adversaires du cubisme comme Guillaume Apollinaire, André Salmon ou Louis Wauxcelles.

Toujours très avisé, Van Dongen sait tirer parti de ses relations et celles-ci, en retour, ne se montreront pas toujours tendres à son égard. La réalité des débuts s’accorde mal avec l’image mondaine du succès.

En 1907, le peintre quitte son atelier du Bateau-Lavoir l’année même où Picasso change le cours de l’art avec Les Demoiselles d’Avignon. En 1912, il s’installe à Montparnasse, quand l’avant-garde se déplace justement vers la rive gauche. En 1916, il emménage dans un hôtel particulier de la villa Saïd et quelques années plus tard dans celui, encore plus chic, de la rue Juliette-Lamber. Dans les 1930, son immense atelier de la rue de Courcelles marque l’apothéose de sa glorieuse carrière.

Tous ces ateliers, pour certains encore partiellement intacts, j’ai eu la chance de les visiter et j’ai été frappée par leurs différences de taille ; la singularité de leur environnement, le type de perspectives qu’ils offraient. Et parce qu’aucun d’eux n’a pu être choisi par hasard, tous me racontent quelque chose du parcours de Van Dongen. Ce voyage de maison en maison est aussi l’une des clés pour mieux comprendre sa vision d’artiste, le rôle joué par les galeries où il exposait et l’importance de ses fréquentations. Quelle métamorphose a-t-il accompli, lui le peintre anarchiste d’avant-garde qui a aimé les pauvres avant d’être apprécié des riches, pour devenir cette « idole de Paris » évoquée plus haut ? Quel chemin a-t-il bien pu parcourir pour aller si loin « dans » la célébrité ? La présente exposition et le catalogue qui l’accompagne donneront, je l’espère, la réponse à ces questions."

Anita Hopmans



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