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Van Dongen

Fauve, anarchiste et mondain

Musée d’Art moderne de la ville de Paris

Exposition du 25 mars au 17 juillet 2011




- Van Dongen, fauve, anarchiste et mondain par Anita Hopmans et Sophie Kreb.
Extrait du catalogue de l’exposition Van Dongen au Musée d’Art moderne de Paris.

"Il y a vingt ans une rétrospective Van Dongen avait lieu au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Son sous-titre, « Le peintre », comme Kees Van Dongen se plaisait à signer, montrait à la fois sa provocante ambition et son dessein d’artiste. Cette dualité reste à bien des égards un trait marquant du peintre d’origine néerlandais. L’exposition tentait alors de redonner une place à son oeuvre dans l’histoire de l’art après des années d’oubli et de mépris. Depuis, force est de constater que le travail de l’historien continue à travers expositions et publications scientifiques. L’exposition Le Fauvisme ou « l’épreuve du feu », qui s’est tenu également au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1990- 2000, décrivait la place originale et l’importance de Van Dongen au sein de ce mouvement. L’exposition L’Ecole de Paris, la part de l’Autre s’intéressait au rôle des artistes étrangers sur la scène artistique parisienne, dont Van Dongen fait partie. Des expositions en France et à l’étranger ont aussi fait date, celles notamment organisées à Monaco et à Rotterdam qui permettent de découvrir des oeuvres jusque-là inconnues et d’approfondir nos connaissances sur l’artiste.

La présente exposition – qui prend la suite de celle du Museum Boijmans Van Beuningen de Rotterdam -, plus restreinte puisqu’elle parcourt l’oeuvre de 1895 au début des années 1930, témoigne plus particulièrement des étapes de la carrière de l’artiste, à la lumière des dernière recherches historiques. Le sous-titre évocateur ne cherche pas à rappeler les périodes stylistiques de l’artiste mais ses attitudes souvent contradictoires et paradoxales. Difficile, voire impossible d’établir un style anarchiste ! Il est sensible à certains thèmes, notamment la dénonciation de l’oppression politique et sociale qui trouve un parfait exutoire dans la caricature et le dessin de presse. Il garde une attirance pour les laissés-pour-compte et les marginaux dont la prostituée est en quelque sorte le symbole. De l’anarchie, il conserve une indépendance indéfectible, mâtinée de provocation, cette « liberté » si chère à l’artiste.

Cette exposition rappelle également chez cet artiste la place essentielle du fauvisme – en particulier le rôle de la couleur – qui innerve tout son oeuvre. Entre ses débuts fortement imprégnés d’idées anarchistes à Rotterdam et Paris et sa consécration comme peintre « très à la mode », Van Dongen accomplit un parcours impressionnant qui lui vaudra de recevoir dès 1914, avec ses envois au Salon des Indépendants puis, trois ans plus tard, lors de son exposition personnelle à la galerie d’Antin, les louanges de Guillaume Apollinaire, ardent défenseur des peintres cubistes et pourtant critique à l’égard de Van Dongen.

Après ses premiers succès en tant que Fauve – « rien de plus neuf, ni de plus personnel que ses manèges de cochons », dira un critique à propos de ses Carrousels exposés au Salon des Indépendants de 1905 – Van Dongen fait face aux attaques de la presse avec son sensationnel tableau A la Galette de 1906. « Le Kropotkine inspiré du Bateau-Lavoir » comme le surnomme Picasso, est désormais critiqué pour sa « farouche volonté d’indépendance ». A la mort de Cézanne en octobre 1906, qui marque le début d’une profonde réévaluation de son oeuvre, Van Dongen décide d’aller passer six mois dans son pays natal, peut-être pour se ressourcer. De retour à Paris en août 1907, il délaisse le précubisme pour un primitivisme qui vise l’expressivité par la couleur et se définit quelques mois plus tard comme « un nègre blanc », à l’occasion de sa première exposition personnelle chez Bernheim-Jeune. Sa carrière est lancée. Sûr de lui, Van Dongen poursuit maintenant sa route en quête d’une synthèse et d’une place à conquérir entre le cubisme de Picasso ou de Georges Braque et le modernisme décoratif de Matisse.

De même, l’atmosphère mondaine qui se manifeste à la veille de la Première Guerre mondiale et surtout les « années folles » qui lui succèdent, montrent un peintre « arrivé », qui a conquis Paris, tant par les succès que les scandales. Il remet à l’honneur le portrait, honni par l’avant-garde. Il invente, comme d’autres artistes de l’Ecole de Paris tels Kisling et Foujita le portrait moderne avec ses poses et ses accessoires, gardant son sens de la couleur, reprenant les codes anciens, tout en les détournant parfois de sa destination. Notre sentiment face à ces oeuvres est ambigu : on y admire autant l’adresse du peintre fauve que l’on perçoit une part d’ironie. Les personnages changent, les vedettes font leur entrée : mannequins de chez Poiret ou starlettes du muet, du music-hall ou du théâtre. En cette époque de liberté des moeurs, il croque une femme libre et fatale, mais aussi des hommes politiques, des écrivains que Van Dongen n’épargne guère plus.

La crise économique de 1929 marque un coup d’arrêt à son irrésistible ascension. L’artiste, moins sollicité par sa clientèle, devient son propre imprésario, Van Dongen se replie sur lui-même. Sa production, plus inconstante, se raréfie. Sa carrière, moins flamboyante, n’est plus à son apogée. Van Dongen, peintre moderniste et à la mode, avait jusque-là donné le meilleur, présenté dans cette exposition."

Anita Hopmans et Sophie Krebs



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