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VRAOUM !! Trésors de la bande dessinée et art contemporain

La Maison Rouge - Paris

du 28 mai au 27 septembre 2009


gedeon canard
Benjamin Rabier, Gédéon, ca. 1923-1939, planche originale, collection particulière

VRAOUM ! est une onomatopée qui fait image. C’est une trajectoire avec une bagnole à un bout et un concept à l’autre. Un bruit qui fait sens. Nous aimons bien les choses composites comme la bande dessinée, mi-populaires, mi-savantes. Ce qui ne veut pas dire que nous avons coupé cette exposition à la maison rouge en deux parties : l’art d’un côté, la bédé de l’autre. Pour nous, il y a de l’art de tous côtés, surtout là où on ne l’attendait pas. VRAOUM ! célèbre des rencontres entre des tableaux, des sculptures et des dessins. Jamais de hiérarchie, pas plus de clivages. La bande dessinée y apparaît en tant qu’art et l’art contemporain comme nourrie de celle-ci ; bref, une intense jubilation. Nous avons imaginé des rencontres entre ces deux univers souvent proches d’une manière très flexible. Parfois la bande dessinée donne à voir des ensembles ou genres autonomes comme le western, la science-fiction, l’érotisme, l’humour, les microcosmes, etc. Dans d’autres cas, les thèmes comme celui des « super-héros » ou des mangas ont provoqué les noces éclatantes des arts plastiques et des images d’albums.

Que la bande dessinée soit de l’art, cela se savait depuis des décennies et le mot de Warhol : « Le plus grand peintre du XXe siècle, c’est Walt Disney » n’était pas ironique. Mais le phénomène n’apparaissait pas avec évidence dans notre culture. Combien d’années avant que le Centre Pompidou ne fasse honneur à Tintin ? Cependant des amateurs éclairés, collectionneurs discrets et modestes agissaient dans l’ombre. Ce sont eux que nous avons contactés. Ils nous ont ouvert les portes de leurs cavernes d’Ali Baba : des planches originales par centaines, depuis l’aube du 9e art (Richard Felton Outcault, Winsor McCay, Alain Saint Ogan, George Herriman, George McManus…) jusqu’à nos jours (Moebius, Philippe Druillet, Lewis Trondheim, Robert Crumb, Marcel Gottlib) en passant par les classiques européens (Hergé, Edgar. P Jacobs, André Franquin, Peyo, Jigé) et américains (Alex Raymond, Will Eisner, Milton Cannif). Parallèlement, les artistes, les collectionneurs d’art contemporain, les institutions et les galeries nous firent un accueil tout aussi généreux et enthousiaste. VRAOUM ! donnera donc à voir une série de peintres et sculpteurs, directement concernés par la bande dessinée : Jean-Michel Basquiat, Errò, Gilles Barbier, Wim Delvoye, Alain Séchas, Hervé Di Rosa et tant d'autres... L’apport de tous ces artistes est fort révélateur, non seulement sur le plan des images mais aussi sur celui, plus réflexif, des sémiotiques propres à la bande dessinée. Par exemple : qu’est-ce qu’une bulle (ou phylactère) ? Une parole écrite ! Un trou dans l’image ? Et une case, ses blancs d’inter-cases ?

dessin tintin
Hergé, dessin original pour la couverture du journal Le Petit Vingtième pour Le Sceptre d’Ottokar, 1938 , collection particulière © Hergé/Moulinsart 2009

On a cru très longtemps que l’oeuvre, en bande dessinée, c’était l’album. Et par conséquent, les dessins originaux des plus grands créateurs furent occultés, voire totalement mésestimés ou perdus… Franquin déclarant « On marchait dessus chez l’imprimeur ! ». Les récentes ventes publiques de planches de bandes dessinées ont prouvé que la situation a totalement changé : les 800 000 euros pour la couverture gouachée de Tintin en Amérique par Hergé (1931) virent surgir un sommet à présent bien entouré. La cotation d’une oeuvre n’est certes pas la ou une vérité, mais à coup sûr l’indice de l’état d’esprit d’une époque et de son désir collectif. Nos critères de sélection ne furent pas ceux des cotations et des effets médiatiques qu’elles déclenchent. Nous avons constamment privilégié la qualité artistique des oeuvres. Ainsi, à côté des chefs-d’oeuvre de Hergé, de Edgar. P Jacobs, de Winsor McCay, de André Franquin, de Bilal et de Moebius, on pourra admirer des planches originales exceptionnelles d’auteurs moins célèbres, voire tombés dans l’oubli : Benito Jacovitti, Edmond François Calvo, Alberto Breccia… VRAOUM ! aura dans ce cas un rôle de révélateur et de découvreur.

Et l’Histoire du 9e art ? Nous ne l’avons nullement négligée. VRAOUM ! expose les premières planches de Windsor McCay, un original de Richard F. Outcault de 1916 comme des oeuvres actuelles de Lewis Trondheim ou Charles Burns, par exemple. L’histoire est présente tout au long de ce parcours vraoumesque, mais pas d’une façon linéaire. Une nouvelle conception des données historiques a été ici mise à l’épreuve. Il s’agit d’une sorte de cartographie, de pliage et dépliage faisant apparaître les phases historiques du 9e art comme des contrées, des îles, des continents. Par exemple, l’école franco-belge de « la Ligne claire » est un territoire s’esquissant avec Alain de Saint Ogan avant 1930, atteignant son classicisme avec Hergé, mais poursuivant son esthétique avec Tardi et au-delà, après 1980. Le visiteur n’aura aucun mal à aligner tous ces fragments éclatants s’il le désire. Ou bien, il se réjouira de parcourir VRAOUM ! comme un archipel et selon des trajectoires variables, avec accélérations et extases.
David Rosenberg et Pierre Sterckx, commissaires de l’exposition

Le parcours de l'exposition s'organise selon de multiples espaces, thèmes et concepts à travers lesquels les visiteurs exploreront l’univers de la bande dessinée, son histoire, ses héros, ses auteurs. A chaque étape de ce parcours les commissaires ont sélectionné des oeuvres d’artistes contemporains qui ont puisé dans l’imaginaire de la bande dessinée, faisant même appel à certains de ces créateurs pour réaliser des oeuvres in situ. Le public découvrira ainsi comment l’art contemporain s’est nourri de la BD pour créer ses propres oeuvres.

Hsia-Fei Chang
Hsia-Fei Chang, Hi, 2008, Polystyrène, fleurs synthétiques, Courtesy Galerie Laurent Godin, Paris

Dans le hall d'entrée, les oeuvres de Guillaume Paris et de l'artiste taïwanaise Hsia Fei Chang nous accueillent : d'un côté, une colonne de moniteurs vidéos ou des personnages de cartoons semblent chuter sans fin dans le vide, de l'autre un phylactère géant (ou bulle) composé à l'aide de fleurs artificielles.

Un peu plus loin, une oeuvre de Vuk Vidor — l'ombre inquiétante d'une silhouette de super-héros — et un imposant montage-collage de fragments de bande-dessinée par Sylvain Paris ornent les murs de la maison rouge. Dans le patio se dresse un Mickey géant de Fabien Verschaere. Face à lui, une oeuvre de Rivane Neuenschwander invite le public à venir dessiner sa propre bande-dessinée dans de grandes cases vides et colorées. Posée à même le sol, une page de couverture froissée du célèbre magazine "Fluide Glacial" agrandie à des proportions monumentales par l'artiste Wang Du côtoie des exemplaires originaux des couvertures les plus mémorables du même magazine.

De-ci, de-là, des interventions murales de Pierre la Police, un artiste singulier oeuvrant tantôt du côté de l'art contemporain, tantôt du côté du monde de l'édition.

Dans la première salle, les oeuvres sont regroupées par thèmes ou affinités et dessinent un parcours multiple et ramifié. L'espace dévolu aux "Pionniers" permet de découvrir les toutes premières planches de l'histoire du 9e art et leurs auteurs légendaires : Richard Felton Outcault, Winsor McCay, Alain Saint-Ogan, George Herriman, George McManus...

"Hergé et la ligne claire" présente des dessins originaux, des crayonnés et des couvertures du maître entourés notamment des planches de E.P. Jacobs, Jacques Martin, Bob de Moor, ou encore Willy Vandersteen.

"À Fond" explore l'univers des auteurs épris de vitesse et de prouesses mécaniques, tels Jean Gratton (l'auteur de Michel Vaillant) ou bien Victor Hubinon (le dessinateur de Buck Danny).

"Gredins et chenapans",, comme son nom l'indique, rassemble les bambins les plus turbulents et les plus facétieux de la bande dessinée : Pim Pam Poum (Harold Knerr), Zig et Puce (Alain Saint-Ogan), Quick et Flupke (Hergé) mais ausi de sympathiques fripouilles comme les Pieds Nickelés (Peyo)...

"Western" nous plonge dans le monde aride et impitoyable d'un Far-West dessiné et recréé de toutes pièces par Jijé (un des pères et un des auteurs les plus prolifiques de la BD belge), Jean Giraud (Blueberry) ou Morris (Lucky Luke)...

"Science Fiction" nous amène aux confins de l'univers et du temps à la rencontre des personnages de Philippe Druillet, Jean-Claude Forest, Paul Gillon, Burne Hogarth, Moebius et Alex Raymond...

"Gags à gogo" réunit les auteurs les plus irrésistibles et les plus désopilants de la BD, tels Franquin, Gottlib ou encore l'inénarrable Jacovitti... Les maîtres du Comic's américain tels Milton Caniff (Terry and The Pirates), Will Eisner (The Spirit), Chester Gould (Dick Tracy), Walt Kelly (Pogo), Charles Monroe Schulz (Les Peanuts) jalonnent tout le parcours.

Un espace consacré aux "Mangas" permettra de découvrir les originaux les plus rares de Tezuka (le père d'Astro Boy), de Toriyama (l'inventeur des Dragon Balls) ou encore de Kamimura (Lady Snowblood), Ishinomori (l'auteur de Cyborg 009 et de tant d'autres histoires fameuses) ou bien Taniguchi, le peintre subtil de la vie quotidienne (L'Homme qui marche), ainsi que de plus jeunes auteurs, tels Terada (Le petit Monde) ou Ooshima (Crime School). Les productions spectaculaires de Mariko Mori ou Murakami et ses disciples se mêleront aux planches de ces auteurs, ainsi que les hologrammes de l'artiste chinoise Yi Zhou ou les vidéos de Ann Lee (un personnage fictif crée par une société japonaise) par Pierre Huyghe, Philippe Parreno, Dominique Gonzalez-Foerster, Liam Gillick et Melik Ohanian.

Sammy Engramer
Sammy Engramer, Sans parole, 2005, Néon, plexiglas, acrylique, Courtesy Galerie Claudine Papillon

Espace à part, "Speech Bubbles", explore et révèle les potentialités plastiques et artistiques de cette invention unique qu'est le phylactère (ou la bulle) avec des oeuvres de Gilles Barbier, Sammy Engrammer ou McDermott et McGough... Enfin, la création contemporaine et les jeunes auteurs ne sont pas en reste, avec des planches de Christophe Blain, Yves Chaland, Marjane Satrapi, Lewis Trondheim...

gilles barbier
Gilles Barbier, L’hospice, 2002, collection particulière

De l'autre côté de la maison rouge, "les super-héros" se sont donnés rendez-vous dans la salle haute, dont l'entrée sera ornée d'une fresque de Fabien Verschaere. Revues et corrigées par Gilles Barbier, Olivier Blanckart, Virginie Barré, Di Rosa, Erró ou encore Gosha Ostretsov, les figures de Batman, Superman, Captain America et d'autres créatures aux pouvoirs surhumains redeviennent vulnérables, parfois risibles ou pathétiques. Tandis qu'au mur, on redécouvre toute la puissance et l'invincibilité de ces figures dessinées par Steve Ditko, Jack Kirby, Gil Kane ou encore Franck Robbins.

En contrebas, un espace intitulé "Walt Disney productions" : un squelette de Dingo, un Donald crucifié, un autre au regard halluciné, un Mickey hilare... Des oeuvres de Combas, de Wim Delvoye, de Keith Haring, de Bertrand Lavier, de Hyungkoo Lee, de David Mach, de Philippe Mayaux, de Joyce Pensato et de Peter Saul, entre autres, sont disposées alentour des dessins du maître et de ses studios.

Au sous-sol, formellement déconseillé aux enfants, un enfer de la bande-dessinée abrite les planches les plus osées et les plus licencieuses du 9e art : Crepax, Crumb, Reiser, Vuillemin...



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